16 novembre 2018 à 16h52 par Simon Haberkorn 3 193 0
Les Vagamondes : le festival sans tabous et sans compromis sur les cultures du Sud
Les Vagamondes : le festival sans tabous et sans compromis sur les cultures du Sud
16 novembre 2018 à 16h52 par Simon Haberkorn3 1930
16 spectacles dont deux premières mondiales, cinq films, deux expos photos, 13 rencontres et tables rondes… Les Vagamondes, festival des cultures du Sud, porté par La Filature, déploiera son riche programme d’animations au cœur de l’hiver, du 9 au 20 janvier.
Les Vagamondes, septième ! Depuis ses débuts, le festival des cultures du Sud de La Filature a su trouver son public et asseoir sa réputation : celle d’un festival tourné vers la création et les grands enjeux des cultures du Sud, et notamment du Moyen Orient, sans sujets tabous et sans compromis.
« Pour sa septième édition, qui se déploie à nouveau au cœur de l’hiver alsacien, le festival Les Vagamondes viendra nous réchauffer avec son cocktail d’arts et de sciences humaines de plus en plus affirmé, souligne Monica Guillouet-Gélys, directrice de La Filature, qui organise l’évènement. Nous aurons le plaisir d’accueillir à nouveau certains metteurs en scènes et acteurs fidèles, à La Filature et chez nos 10 partenaires, et de faire découvrir des spectacles qui s’inscrivent particulièrement bien dans l’actualité. »
La création du Moyen-Orient à l’honneur
Cette année, le festival s’intéresse particulièrement à la création du Moyen Orient et aux sujets qui agitent la région, et notamment à la situation en Irak, en Syrie et en Iran ainsi qu’à la crise des migrants. Parmi les 16 spectacles présentés cette année, deux seront des premières mondiales, coproduits par La Filature et qui partiront ensuite en tournée en France et en Europe.
Présent pour la première fois en Occident, le metteur en scène et acteur irakien Anas Abdul Samad proposera sa pièce de théâtre sans parole, Yes Godot. « L’œuvre emblématique de Samuel Beckett, l’une des figures tutélaires du théâtre moyen-oriental, sert ici de contexte pour décrire la situation des Irakiens aujourd’hui, explique Renaud Serraz, conseiller artistique à La Filature. Sa pièce sera présentée quasiment tous les jours, avec une petite jauge et dans une configuration qui permet une grande proximité avec les spectateurs. »
Autre première : Chroniques d’une ville qu’on croit connaître, pièce qui sera créée lors d’une résidence, en décembre à La Filature. « Wael Kadour et Mohamad Al Rashi sont deux Syriens exilés et la ville dont il est question ici est Damas. Il s’agit de la première mise en scène de Mohamad Al Rashi. Il dresse ici un portrait de la Syrie dans le chaos qui la secoue depuis 2011.»
A La Filature et ailleurs
Du théâtre italien minimaliste, Quasi Niente (9/01), à la plongée au cœur de la société iranienne, Summerless (11/01), portée par des acteurs iraniens de renom, en passant par la question des migrants, vus de Bulgarie, Mir Vam (15/01), la création majeure de Wadji Mouawad, Tous des Oiseaux (16/01) ou encore le mélange étonnant de Je Hurle (18/01), qui traite de la dure condition des femmes afghanes via le théâtre, les marionnettes, la vidéo et la musique, les propositions engagées du festival se déploieront à Mulhouse, mais pas seulement…
L’Espace Tival de Kingersheim, les Dominicains de Guebwiller, les Espaces culturels Thann-Cernay, l’Eden de Sausheim, l’Espace 110 d’Illzach, la Passerelle de Rixheim, l’Espace Matisse de Mulhouse et la Kaserne de Bâle accueilleront tous des spectacles du festival. Des trajets en bus, au départ de La Filature permettront aux spectateurs mulhousiens de ne rien manquer.
Côté jeune public, plusieurs propositions sont accessibles aux enfants. A partir de 5 ans, pour le très beau spectacle d’ouverture Géologie d’une fable (09/01), où les origines des contes se dévoilent via des sculptures en argile réalisées en direct. A partir de 7 ans, pour le spectacle de danse Ce que le jour doit à la nuit, envoûtant ballet pour 12 danseurs, portés par une énergie fabuleuse. A partir de 9 ans, pour le spectacle musical poétique et pédagogique, Un nôtre pays, sur la découverte d’un nouveau pays par un enfant migrant.
Danse et musique
La danse n’est pas oubliée avec notamment La Fiesta, relecture du flamenco qui a défrayée la chronique au dernier festival d’Avignon (12/01), Ce que le jour doit à la nuit (18/01), et Savusun (20/01) avec l’artiste non-binaire Sorour Darabi.
Côté musique, Les Vagamondes accueilleront André Manoukian et son quartet (13/01) ainsi que le groupe du musicien burkinabé Seydou Boro (19/01) pour un superbe concert de clôture, suivi d’un bal moderne africain dans le hall de La Filature. Les Dominicains de Haute-Alsace, à Guebwiller, accueilleront, eux, le musicien libanais Bachar Mar-Khalifé (10/01) pour un concert rehaussé d’une expérience multimédia immersive et feront voyager au cœur du désert sud-marocain avec Le salon volant d’Alexis Paul et de Mourad Belouadi (14/01).
Projections, expositions et rencontres
En partenariat avec le cinéma Bel Air, Les Vagamondes proposent plusieurs projections de films, en lien avec des spectacles présentés. Parmi eux, deux films iraniens : La Permission sur la condition des femmes en Iran et Pig, surprenante comédie, qui a remporté le grand prix du dernier festival du film grolandais ! Le documentaire, Filles du feu, sur les combattantes kurdes, le beau film turc Sibel et le documentaire Nothingwood complètent le programme.
Deux expositions photos, l’une de Newsha Tavakolian, l’une des plus grandes photographes actuelles, et l’autre signée Latif Al Ani, sur l’Irak heureuse des années 60 et 70, seront à voir à La Filature et à l’Espace 110. Avec 13 rencontres et conférences programmées, toutes gratuites, les sciences humaines éclaireront le contexte culturel et géopolitique des œuvres proposées cette année. Les artistes du festival, la marraine de cette édition, Sophia Aram, ainsi que des géographes, sociologues, politologues et chercheurs se pencheront sur tous les sujets abordés.
Du 9 au 20 janvier à La Filature et dans divers lieux. Plus d’infos et réservations : www.lafilature.org
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