20 décembre 2023 à 10h59 par Marc-Antoine Vallori 1 709 0
3e Contrat local de santé : « Répondre aux besoins des habitants et lutter contre les inégalités »
3e Contrat local de santé : « Répondre aux besoins des habitants et lutter contre les inégalités »
20 décembre 2023 à 10h59 par Marc-Antoine Vallori1 7090
« Améliorer l’accès à la santé, à la prévention et à l’information ». Tels sont les objectifs du Contrat local de santé de Mulhouse, initié en 2012 et dont la troisième mouture vient d’être signée. Explications avec Henri Metzger, conseiller municipal délégué à la Santé.
À quoi sert un Contrat local de santé ?
Le Contrat local de santé (CLS) contractualise un plan d’actions qui visent, à Mulhouse, à répondre aux besoins de santé des habitants, mais aussi à réduire les inégalités sociales de santé. Il est orchestré par la Ville et l’Agence régionale de santé (ARS). Dans notre ville, son élaboration part vraiment du terrain, il est le fruit d’une collaboration étroite entre les professionnels de la santé, du social et des habitants. Outre la Ville et l’ARS, il résulte d’un travail de coopération entre 13 signataires (Assurance maladie, Régime local d’assurance maladie, Collectivité européenne d’Alsace, Hôpitaux de Mulhouse et de Rouffach, Mutualité française, Éducation nationale, Politique de la ville, Région Grand Est, CAF du Haut-Rhin, Communauté professionnelle territoriale de santé), qui s’engagent entre-autres financièrement, et de nombreux partenaires locaux. Le CLS vise à améliorer l’accès à la santé, à la prévention mais aussi à l’information des Mulhousiens.
« Un travail en transversalité et réseau »
Quels sont les spécificités du CLS mulhousien ?
La santé des habitants est un engagement politique de longue date. Depuis 1991, la Ville fait partie du Réseau français des villes-santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dès les années 2000, nous avons créé un poste de coordinateur santé, en 2009, nous avons lancé un Observatoire local de la santé et, en 2012, le premier Contrat local de santé a vu le jour…. Autre caractéristique mulhousienne, le travail en transversalité avec un véritable réseau santé mulhousien, qui associe des professionnels de la santé, du social, mais aussi le champ associatif, des groupes d’habitants… C’est une grande force, qui permet de répondre aux besoins exprimés sur le terrain et d’aller vers les populations les plus éloignées. À Mulhouse, comme dans d’autres villes au passé industriel et au regard des indicateurs socio-économiques et sanitaires, nous mettons l’accent sur la lutte contre les inégalités sociales de santé. Ce troisième CLS, c’est un an de travail collectif !
Quelles nouvelles actions vont voir le jour dans ce nouveau et troisième contrat, qui court jusqu’en 2028 ?
Avant de parler de nouvelles actions, nous nous attelons à poursuivre l’existant, à l’image de la Quinzaine du diabète qui démontre chaque année son utilité ; du programme de prévention des caries chez les enfants en lien avec Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) qui fait état, pour la première fois, d’une baisse du nombre de caries dentaires à l’entrée au CP ; du programme « Prenons soin de nous et de nos proches » ; d’actions portant sur la santé mentale, de prévention des cancers et des maladies cardiovasculaires ; de la promotion de l’exercice physique… Avec ce troisième CLS, il s’agit de faire encore plus pour lutter contre les inégalités et toucher les populations les plus éloignées.
Unité mobile et ambassadeurs
Des exemples ?
Pour répondre au faible pourcentage des femmes de 50 ans et plus qui se présentent au dépistage du cancer du sein dans les quartiers, nous allons lancer « M’ta santé », une unité mobile de prévention et de dépistage, en lien avec la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). D’ici la fin du premier trimestre 2024, un camion équipé d’un mammographe et d’un échographe va ainsi sillonner, 90 jours par an, les différents quartiers pour prévenir et dépister. Le Réseau santé mulhousien va, dans le même temps, former des ambassadrices et ambassadeurs de la santé pour faire connaître les dispositifs et encourager les habitants à les utiliser. On espère avoir entre 20 et 30 ambassadeurs à Mulhouse, qui seront formés début 2024. Autre nouveauté : la création d’une « Maison des 1 000 premiers jours » d’ici fin 2024, un endroit où les familles pourront avoir une écoute, se renseigner, parler et rencontrer des professionnels de la petite enfance et de la santé. Enfin, la Ville va participer à la mise sur pied du Centre de santé de Bourtzwiller, en lien avec l’ARS et le CPTS, qui proposera, à partir du mois de mai 2024, des consultations médicales en plus des infirmières et des kinés qui composent actuellement la Maison médicale.
La sédentarité est aussi un enjeu de santé publique…
Clairement et nous allons poursuivre nos efforts notamment à travers le sport sur ordonnance, dans le cadre du dispositif Prescri’mouv’, qui va aussi s’étendre aux enfants. Il y a quelques années encore, le sport était associé essentiellement à la compétition et à la performance, cette époque est aujourd’hui révolue. De nombreux efforts ont été entrepris pour développer le sport santé pour tous au quotidien, aux quatre coins de Mulhouse, y compris à travers des aménagements portant sur les mobilités douces pour développer la marche ou le vélo ou des espaces verts pour s’adonner à des activités physiques. N’oublions pas également le volet de l’alimentation et l’importance de manger des plats maison cuisinés avec des produits frais, ce qui n’est pas sans poser la problématique du coût pour les familles… La santé nécessite vraiment une approche transversale et ce nouveau contrat local de santé en est l’illustration.
Télécharger le 3e Contrat local de santé mulhousien.
Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori
Situation sanitaire : chiffres-clés à Mulhouse
Espérance de vie : 83 ans pour les femmes (85 ans en moyenne en France métropolitaine) et 77 ans pour les hommes (79 ans en moyenne).
Mortalité prématurée avant 65 ans : 235 pour 100 000 habitants, contre 183 en France métropolitaine.
Affection longue durée (ALD) : 26 132 pour 100 000 habitants, contre 22 161 en France métropolitaine.
Surpoids : 30% des élèves de 6e en surpoids, contre 23% en Alsace.
Hygiène dentaire : 79% des élèves de 6e font un brossage quotidien, contre 91% en Alsace.
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