16 février 2022 à 15h46 par Simon Haberkorn 4 727 1
La tour du Belvédère se refait une beauté
16 février 2022 à 15h46 par Simon Haberkorn4 7271
C’est l’un des plus beaux points de vue sur Mulhouse, sa région et bien au-delà : sur les hauteurs du Rebberg, la tour du Belvédère, fermée au public depuis quelques mois, se refait une beauté. Elle rouvrira ses portes d’ici l’automne.
Les amateurs de photo et tous ceux qui aiment profiter d’une belle vue panoramique sur Mulhouse et toute la région le savent : la tour du Belvédère, perchée à 333 mètres d’altitude sur les hauteurs du Rebberg, est l’un des meilleurs points de vue de la ville !
Haute précisément de 19 mètres et 96 centimètres, cette tour bâtie en 1898, offre un large panorama à 360 degrés et permet d’avoir une vue plongeante sur Mulhouse, mais également sur la plaine d’Alsace, le Sundgau, l’Allemagne et la Suisse. Les Vosges, la Forêt-Noire et le Jura y sont parfaitement visibles, ainsi que la chaîne des Alpes suisses, si les conditions météorologiques sont réunies. A son sommet, une table d’orientation permet d’identifier les éléments remarquables du magnifique paysage qui s’offre aux visiteurs.
Les marches, les sols et les bancs remplacés
Restaurée au début des années 2000, cette tour en acier a une structure qui rappelle la tour Eiffel, toute proportion gardée, et ce n’est pas un hasard puisque son concepteur n’est autre que l’Alsacien Maurice Koechlin, chef du bureau des études d’Eiffel&Cie, qui a suggéré à Gustave Eiffel l’idée de construire une tour en acier à Paris, pour l’exposition universelle de 1889.
Si la structure de la tour reste en très bon état, ses marches et ses planchers en bois ont subi les attaques du temps et des précipitations, nécessitant sa fermeture au public, depuis plusieurs mois. Si les travaux préparatoires ont commencé, le chantier lui-même démarrera au printemps. Les travaux de rénovation consisteront à remplacer l’intégralité des marches, des sols et des quatre bancs de la tour. Afin de conserver l’aspect d’origine de la tour et d’utiliser du bois local, environ 4m3 de chêne vont être utilisés pour cette réfection. Les plaques de la table d’orientation vont également être nettoyées et restaurées. Le coût des travaux se monte à 43 000€ TTC, pris en charge par la Ville de Mulhouse.
Maurice Koechlin, concepteur de la tour du Rebberg .. ? Ah bon ! Que la Tour Eiffel ait été conçue par les ateliers Koechlin, pour l’exposition universelle de 1889 à Paris, j’en suis entièrement d’accord. Les travaux de la tour Eiffel ont débuté en 1887. C’est juste l’année de prise en fonction du maire Carl Hack à Mulhouse. Mais cet homme, qui dispose d’ailleurs au sein du Conseil Municipal de Mulhouse de son blason, parmi tous les autres maires qui ont officié dans notre ville, semble être banni de l’histoire officielle de notre chère cité de la fabricantocratie protestante. Pourquoi donc ?
Peut-être parce que c’est un maire nommé par Guillaume de Prusse, lors de la triste époque de 1870, où l’Alsace et une partie de la Moselle fut annexée, après avoir été vendue par Adolphe Thiers, qui a, au passage également massacré la Commune de Paris. Ce qui ne lui empêchait pas d’avoir une rue à Mulhouse, alors que pour obtenir une petite rue introuvable au nom de Carl Hack, nous avons eu, avec nos amis, quelques sérieuses difficultés. Mais ce n’est pas le sujet..
Revenons à Carl Hack. C’est lui, qui, d’après le modèle de la tour du « Blauen » chez nos voisins d’outre-Rhin, a fait exécuter les travaux par les Ets. Philip Anton Fauler de Freiburg im Breisgau, financé aussi par un certain M. Elles, qui lui dispose d’une rue à Mulhouse. Une plaque de ces ateliers Fauler est en place sur la tour, avant de grimper dans les étages, vous pouvez l’apercevoir, en levant légèrement la tête.
L’histoire, même si elle ne convient pas tout à fait, ne devrait pas être « arrangée » pour d’obscures raisons que je n’arrive pas à comprendre. Je me permets de vous renvoyer à un livre que j’ai écrit, avec des amis historiens et qui s’intitule « Carl Hack, mulhousien d’outre-Rhin » et qui relate l’activité foisonnante de cet homme auquel la ville doit de nombreuses infrastructures, trop longues à énumérer ici, durant cette période mouvementée de 1887 à 1901.Le livre porte le n° ISBN 9 782953 076479 et a été réalisé sur fonds propres, avec une petite aide financière de la ville et du CCPM. L’imprimeur, un ami également, est la société AZ-Imprimerie de Brunstatt. Vous pouvez, en principe, le consulter, à votre bibliothèque municipale et pour ceux que ça intéresse, il est encore disponible chez moi. Prenez soin de vous, bonne journée – bien à vous – pierre dolivet – photographe – mulhouse