5 septembre 2022 à 17h26 par Marc-Antoine Vallori 3 068 0
Urgences : une équipe mobile de télémédecine expérimentée dans le Haut-Rhin
5 septembre 2022 à 17h26 par Marc-Antoine Vallori3 0680
En lien avec le Centre 15, une équipe mobile de télémédecine est mobilisable pour se rendre au domicile des patients ne relevant pas d’une urgence immédiate. Une première dans le Grand Est, visant à mieux répondre aux besoins de la population en matière de santé et à désengorger les Urgences.
Et un outil de plus pour répondre à la saturation des services d’urgence et des demandes de soins de la population relevant davantage de la médecine générale… Après avoir fait ses preuves dans d’autres départements de l’Hexagone (Île de France, Normandie, en Nouvelle Aquitaine), une équipe mobile de télémédecine est expérimentée depuis le 22 août – et pour deux mois – dans le Haut-Rhin. Une première dans le Grand Est, mise sur pied avec Sauv’Life et l’ARS.
Intervenant sur demande du SAMU du Haut-Rhin après la réception de l’appel au Centre 15, l’Unité mobile se déplace au domicile du patient, qui sera pris en charge par un professionnel de santé (infirmier), qui assurera la jonction avec un médecin en téléconsultation. « Très concrètement et comme habituellement, l’appel arrive au Centre 15, il est réceptionné par un assistant de régulation médicale, puis pris en charge par un médecin régulateur qui va identifier les besoins. Si les besoins ne relèvent pas d’une problématique d’urgence immédiate et que les besoins ressentis requièrent d’avoir un regard médical sur la situation, l’intervention de l’unité mobile peut être actionnée, précise le Dr Marc Noizet, chef du service des urgences du GHRMSA – SAMU68 – SMUR. L’idée est d’apporter aux patients des moyens techniques, permettant de réaliser une consultation à distance, sans se déplacer. »
Médecine de demain
Depuis sa mise en place, l’unité mobile a réalisé une quarantaine d’interventions, qui concernent aux trois quarts des personnes de plus de 75 ans, et seuls un quart des patients ont finalement été transportés aux urgences, après la téléconsultation. « L’ambition est de mieux répondre aux besoins de la population, ce dispositif fait partie des outils que nous construisons autour du Centre 15 pour permettre de mieux structurer l’offre de soins, poursuit le Dr Marc Noizet. Par ce dispositif, nous construisons la médecine de demain dans le département. La démographie médicale ne va pas augmenter du jour au lendemain, il va falloir trouver des alternatives pour répondre aux besoins de la population… »
Pour le Pr Lionel Lamhaut, fondateur de Sauv’Life et porteur de cette unité mobile à l’échelle nationale, la téléconsultation ne signifie pas pour autant la fin de l’humain dans la médecine. « C’est même tout le contraire, on ne peut pas tout dématérialiser. C’est l’infirmer de l’unité mobile qui se rend sur place chez le patient qui va faire le bilan, en lien avec le médecin. Avec l’ensemble du matériel nécessaire (stéthoscope, électrocardiogramme, imprimante…), l’infirmier est les yeux et les mains du médecin à distance. »
7j7, de 10h à 22h
Si les équipes mobiles de télémédecine ont fait leurs preuves dans d’autres département de l’Hexagone avec, rien que sur le mois de juillet et d’août derniers, des interventions auprès de 2 000 patients dont « seulement » 20% ont été transférés à l’hôpital, le dispositif sera suivi à la loupe localement ces prochaines semaines. « Ce dispositif est la mise en œuvre de la 12e recommandation du rapport de François Braun qui proposait de déployer des unités mobiles de télémédecine intervenant à la demande du Samu. On s’est tourné vers Sauv’Life qui proposait un dispositif immédiatement opérationnel. On va le suivre ces deux mois, puis on l’évaluera en se posant la question de sa pérennité », précise Virginie Cayre, Directrice générale de l’ARS Grand Est.
« Dispositif innovant dans la prise en charge des patients ne relevant pas des services d’urgences qui est une activité extrêmement sensible des hôpitaux » (Ndlr : +30% au GHRMSA depuis 2019) pour Corinne Krencker, directrice du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA), l’unité mobile de téléconsultation, animée par un réseau de médecins libéraux, offre une alternative aux dispositifs existants. Citons, à Mulhouse, le Centre de soins non programmés (CSNP) qui a ouvert ses portes à côté des Urgences en 2021 (lire notre article), mais aussi celui porté par l’association SOS Médecins, en partenariat avec la Fondation de la maison du Diaconat de Mulhouse, la Maison médicale de garde (le week-end – lire notre article) ou SOS Médecins.
Coût de ce dispositif actif 7j7, de 10h à 22h : un peu plus de 50 000 euros pour les deux mois d’expérimentation.
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