En parallèle des travaux de réaménagement de la Porte de Bâle, ce même secteur fait l’objet d’un chantier visant à raccorder la chaufferie Porte de Bâle au réseau de chaleur urbain Valorim. 

Depuis début juillet, la circulation est fermée au niveau de la rue de Bâle, entre la Porte de Bâle et la rue de Zurich. Des travaux concomitants et coordonnés avec ceux qui visent à développer les mobilités douces (lire notre article), mais qui sont de toute autre nature. En effet, ce chantier consiste à raccorder la chaufferie de la Porte de Bâle au réseau de chaleur bas-carbone Valorim, qui valorise la chaleur issue de l’usine d’incinération de déchets de Sausheim, pour le compte de m2A.

Réseau central d’eau chaude et de chauffage

« Le 11 mai 1944, la totalité du quartier de la porte de Bâle et une partie du centre-ville ont été tragiquement détruits par erreur lors de violents bombardements des forces Alliées, qui devaient viser la ville de Freiburg », contextualise Pierre Henner, le président du conseil syndical de la chaufferie Porte de Bâle. Le chantier de reconstruction démarre dans les années 50, pour s’achever en 1963. « Dès le départ, l’architecte Pierre-Jean Guth a intégré une chaufferie centrale et un réseau de distribution, afin d’alimenter en chauffage et en eau chaude sanitaire tous les programmes d’immeubles reconstruits », poursuit Pierre Henner. La chaufferie produit du chauffage et de l’eau chaude pour 1 040 logements répartis dans 71 immeubles, près de 100 000m² de locaux professionnels, mais aussi le Conservatoire, l’Office de tourisme, la Tour de l’Europe ou encore le centre commercial Porte Jeune.

11km de réseau, 8 000 logements

« Les premiers contacts avec la copropriété de la chaufferie ont été pris en 2013, se souvient Hervé Lamorlette, le président de Valorim. Souvent, les gens pensent que raccorder des immeubles à un réseau de chaleur est très simple, mais c’est très complexe… Ici, ça a pris 11 ans ! » Valorim, le réseau de chaleur privé créé par R-Cua et Dalkia, pour répondre à la délégation de service public de m2A, exploite 11 kilomètres de réseaux de chauffage et d’eau chaude, desservant l’équivalent de quelque 8 000 logements. En se raccordant à ce réseau, la chaufferie Porte de Bâle tire un trait sur son combustible originel, le gaz, qui sera remplacé par la chaleur issue de l’incinération de déchets et de boues issues de la méthanisation, pour chauffer l’eau et le chauffage. « Le budget annuel de la chaufferie est de 3,5 millions d’euros, dont 3 millions pour l’approvisionnement en gaz, poursuit Pierre Henner. Le raccordement au réseau de chaleur permettra de supprimer annuellement le rejet de plus de 5 300 tonnes de CO2 dans l’atmosphère, mais permettra également de mettre à l’abri les copropriétaires raccordées des hausses erratiques du prix du gaz, avec une stabilité des coûts sur 15 ans ».

Chantiers coordonnés

Les travaux de raccordement, d’un montant de 4,25 millions d’euros, financés par Valorim (avec un soutient de l’ADEME à hauteur de 1,1 million d’euros), ont démarré début juillet et se poursuivront jusqu’à mai 2025, avec la pose de 2km de réseau de chaleur isolé, par tronçons, de la Porte de Bâle à la rue de l’Île Napoléon, en passant par le quai de l’Alma, les rues de Hombourg, de la Gendarmerie et du Canal. « La Porte de Bâle est un endroit important pour nous, confie le maire de Mulhouse, Michèle Lutz. Ici, ce sont trois chantiers qui sont actuellement coordonnés, ce qui n’est pas toujours facile : des travaux de voirie, avec les réseaux de distribution, l’aménagement du quartier par rapport aux mobilités douces et le raccordement au réseau de chaleur urbain. C’est également un quartier où nous allons développer une foncière de redynamisation commerciale (lire notre article), qui nous permettra de préempter des cellules commerciales qui se retrouvent sur le marché, afin de renforcer la dynamique et d’accompagner la transformation du secteur. Notre vision des choses reste toujours axée sur la qualité de vie des habitants ! »

+ d’infos sur www.valorim.alsace