26 août 2024 à 17h15 par Marc-Antoine Vallori 2 962 3
Tunnel de la gare : dans les coulisses des travaux de maintenance
26 août 2024 à 17h15 par Marc-Antoine Vallori2 9623
Concentré de technologie et d’une longueur de 330 mètres qui le fait jouer dans la cour des grands, avec une législation spécifique, le tunnel de la gare est fermé à la circulation, depuis le 19 août. Contrôles, essais, nettoyage… Les opérations de maintenance préventive de l’ouvrage s’achèvent ce vendredi 30 août à 18h.
À force de l’emprunter, on ne le voit plus. Et c’est quand il est fermé que l’on remarque le plus son utilité… Comme chaque année à pareille époque, le tunnel de la gare de Mulhouse est à l’arrêt, depuis le 19 et jusqu’au 30 août, pour la maintenance périodique obligatoire des équipements de sécurité. Une période qui n’est pas choisie au hasard, mais qui correspond aux vacances scolaires et de relatif creux en matière de trafic routier. « Cette opération fait partie du programme normal de maintenance préventive de l’ouvrage, qui doit avoir lieu deux fois par an, la première lors des vacances scolaires d’hiver, la deuxième lors des congés estivaux », expliquent Manuel Ory, chef de service Domaine public routier, et Gilles Behra, responsable Ouvrages d’art, à la Ville qui gère le tunnel.
Sécurité
Inauguré en avril 2018 après deux ans de travaux, 18 000 m² de terre déblayés, 2 000 m² de béton coulés, 400 tonnes d’acier, 4 000 tonnes d’enrobé, 30 km de câbles et plus de 37 millions d’euros investis, le tunnel est un véritable concentré de technologie enfoui à six mètres sous terre, sur une longueur de 330 mètres. Une taille qui l’amène à jouer dans la cour des grands, avec une législation spécifique en matière d’entretien et de maintenance, avec des équipements de sécurité comparables au tunnel du Mont-Blanc. La comparaison pourrait faire sourire mais s’applique rigoureusement en matière de tunnels routiers de plus de 300 mètres, celui de la gare de Mulhouse faisant partie de la petite famille des 209 tunnels français appartenant à cette catégorie. « L’objectif est de garantir la sécurité des usagers, le tunnel est particulièrement surveillé et tous les six ans, nous devons renouveler l’autorisation d’exploitation (ndlr : la nouvelle autorisation court jusqu’en 2030) », soulignent Manuel Ory et Gilles Behra.
Chiffre
88 C’est le nombre de ponts que compte Mulhouse, auxquels s’ajoutent 4 km de murs de soutènement, soit un patrimoine estimé à 200 millions d’euros.
Ventilation, éclairage, galerie…
« Lors de ces deux semaines de fermeture d’été, on fait des contrôles, des essais et du nettoyage, résume Arnaud Charpentier, responsable de projet chez Clemessy Eiffage Énergie Systèmes, en charge du plan de maintenance. Système de ventilation, éclairage, barrières d’entrée et de sortie du tunnel, coffrets électriques, appels d’urgence, sonorisation, vidéo-surveillance, détection incendie, extincteur, portes de secours, test de la conduite sèche, armoires techniques, galerie de sécurité avec ses quatre issues de secours, local technique… Tout est minutieusement contrôlé par une équipe de cinq personnes, nous faisons également appel, pour certaines opérations, à des sous-traitants. » Un grand nettoyage sous haute pression de l’ouvrage clôturera les opérations de maintenance, avant la réouverture du tunnel, prévue officiellement ce vendredi 30 août à 18h.
Objectif sécurité
« Le tunnel, c’est un peu comme une voiture qui doit être révisée au regard de sa fiche constructeur, comparent les techniciens de la Ville. On est dans la maintenance préventive, à la différence de la maintenance corrective quand il y a une panne ou des dysfonctionnements qui nécessitent la fermeture du tunnel, sur une journée ou une heure. » En marge des opérations de maintenance nécessitant la fermeture, une ou deux pleines semaines, s’ajoutent ainsi une vingtaine de fermetures non-programmées par an, en moyenne : pannes, dysfonctionnement, accidents, congestions en lien avec des événements, problème sur le réseau de caméras de détection automatiques d’accidents… Les problématiques peuvent être multiples et, là encore, le maître mot est de garantir la sécurité aux usagers. « Pour ces fermetures non programmées, il est, par définition, impossible de prévenir les usagers. Le temps de prévenir, la circulation est généralement déjà rétablie… »
Voilà qui pourrait tempérer quelque peu les remarques des automobilistes parfois mécontents qui pestent, notamment sur les réseaux sociaux, contre la fermeture du tunnel de la gare un peu trop fréquente, à leurs yeux. « Encore une fois, c’est la sécurité qui compte, les pompiers sont évidemment associés à la sécurité de l’ouvrage et font, parfois, des exercices grandeur nature de manière extrêmement encadrée (ndlr : le dernier en date s’est déroulé en 2019) », soulignent Manuel Ory et Gilles Behra. Objet de toutes les attentions, le tunnel démontre au quotidien, depuis son ouverture, son utilité pour fluidifier le trafic automobile, via la voie Sud, pour mieux laisser respirer le centre-ville. Chaque jour, ce sont 12 000 véhicules qui l’empruntent.
Itinéraires bis
Durant ces opérations de maintenance, qui dureront jusqu’au vendredi 30 août à 18h, les usagers sont invités à contourner le tunnel bidirectionnel en empruntant le boulevard Wallach, en remontant sur le pont d’Altkirch ou le pont de Riedisheim (bon à savoir : le pont des Bonnes Gens est fermé aux poids lourds), et, si possible, en amont depuis les avenues G. Dollfus, l’avenue de Riedisheim à l’est ou encore l’avenue d’Altkirch à l’ouest. Durant cette période, le parking de la Gare reste accessible.
Je ne comprends pas pourquoi ces travaux de maintenance se déroulent le jour. Pour reprendre la comparaison avec le tunnel du Mont Blanc, est-il fermé deux semaines jours et nuit ? Sans aller aussi loin, les tunnels à Bâle sont entretenus la nuit. En fait, c’est comme tous les travaux routiers : un manque total de respect du client. Il ne faut pas s’étonner si les automobilistes délaissent le « ring ».
Le tunnel du Mont Blanc est justement fermé 15 semaines d’affilée actuellement. Certaines rénovations sont trop lourdes pour permettre une remise en exploitation tous les matins
ça coute moins cher au contribuable : des travaux de nuit couteraient 3 fois plus que de jour
et il est vrai qu’en cette période, il y a beaucoup moins de circulation.