Joseph Fritsch : « J’avais l’objectif de ramener une médaille des Jeux paralympiques, c’est chose faite ! »
Licencié à l’Association sport fauteuil (ASF) de Mulhouse, Joseph Fritsch a décroché la médaille d’or samedi, lors de l’épreuve de relais handbike aux côtés de Mathieu Bosredon et Florian Jouanny, aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Une première médaille pour l’athlète, qui, malgré sa grande joie, aurait voulu faire mieux sur les épreuves individuelles…
Vous venez tout juste de remporter la première médaille d’or de votre carrière aux Jeux paralympiques de Paris. Quel est votre premier ressenti, 48 heures après cette victoire (entretien réalisé par téléphone, ce lundi) ?
Dans un premier temps, ça va déjà être beaucoup de repos (rires). Ça fait un mois et demi qu’on est vraiment à fond dans la préparation, avec beaucoup d’entraînements. Mais pour moi, cette médaille, c’est un gros soulagement car j’avais vraiment de grandes ambitions, notamment pour l’épreuve individuelle de course en ligne (Ndlr : où il a dû abandonner au bout de deux kilomètres, la faute à sa roue avant et une pédale « explosée », suite à un choc avec une barrière). Et puis, il y a aussi le contre-la-montre où je loupe de peu le bronze. J’étais donc très frustré par ces deux épreuves individuelles, où je n’ai pas réussi à remporter quelque chose. Mais on va dire que le contrat est rempli, car j’avais l’objectif de ramener une médaille, c’est chose faite !
Lorsque votre roue casse lors de l’épreuve de course en ligne, il y a aussi cette peur de ne pas pouvoir réparer le vélo à temps pour l’épreuve de relais…
Oui, totalement, car en plus, j’ai pu seulement récupérer mon vélo la veille de l’épreuve, le vendredi à 18h. C’était très stressant de ne pas savoir si la réparation allait pouvoir se faire à temps et, surtout, si j’allais pouvoir le récupérer dans un état correct pour rouler. Le samedi lors de l’épreuve, il y avait ce sentiment d’appréhension car je n’ai quasiment pas pu rouler entre-temps.
« Je visais l’or… Ou rien du tout ! »
On ressent, dans vos propos, que l’épreuve individuelle en ligne aura laissé quelques mauvais souvenirs et un sentiment de frustration donc…
J’ai fait de l’aquaplaning avec mon vélo, lorsque je me suis explosé dans les barrières au bout de 2 000 mètres. Après, sur cette épreuve, je peux le dire, je visais l’or… Ou rien du tout ! J’étais prêt à prendre tous les risques, y compris en termes de stratégie. Mais je pense que j’avais largement le niveau pour aller chercher la médaille.
Concernant l’épreuve de relais, y a-t-il eu une préparation de course spécifique avec Mathieu Bosredon et Florian Jouanny, vos deux partenaires ?
Pas vraiment ! En handbike, comparé à d’autres sports, il n’y a pas vraiment de points techniques à bosser en équipe lors d’une épreuve de relais. C’est un effort qui est finalement individuel. Il faut être bon sur des intensités courtes car le circuit fait seulement 1,8 kilomètre. On bouclait les tours en moyenne en 2mn20-2mn30.
« Monter sur scène avec Martin Solveig devant plus de 60 000 personnes, c’était la folie ! »
De manière personnelle et au-delà des épreuves sportives, comment avez-vous vécu ces 10 jours de Jeux ?
C’était mes premiers Jeux paralympiques. Il y a d’abord eu l’arrivée au village, c’était vraiment impressionnant. C’est une vraie petite ville avec des cafés, des restaurants ou encore des boulangeries, c’est assez surprenant. Et puis, c’est l’occasion de se rassembler et de rencontrer beaucoup de monde. Ça permet aussi de voir des handicaps différents. On est dans une vraie petite bulle pendant dix jours. On voit des gens en fauteuil, en béquilles, c’est un monde à part. La chance des paralympiques, c’est aussi de rassembler tous les sports. Il y a certains sports que même nous, en tant que para-athlètes, ne connaissions pas et avons découvert.
Et puis, il y a eu la cérémonie de clôture au stade de France, ce dimanche, où les 4 400 athlètes étaient réunis dans un stade presque plein. Quels souvenirs en gardez-vous ?
C’était un moment magnifique dans un stade impressionnant. Le public a répondu présent, tout le monde était là pour faire la fête, l’ambiance était folle. De l’intérieur, c’était une très, très belle cérémonie. Et puis les médaillés ont pu monter sur scène avec Martin Solveig devant plus de 60 000 personnes, c’était la folie !
Propos recueillis par Léo Vallori
Joseph Fritsch, mais pas que !
Joseph Fritsch n’est pas le seul Mulhousien à avoir ramené une médaille dans ses bagages ! Également licencié de l’Association sport fauteuil de Mulhouse, le Belfortain Johan Quaile s’est hissé sur la deuxième marche du podium des épreuves de contre-la-montre et de la course en ligne, en catégorie H3. Avec ces deux médailles d’argent et la médaille d’or de Joseph Fritsch, les handbikers de l’ASF marquent l’histoire du sport mulhousien.
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