11 octobre 2024 à 11h50 par Marc-Antoine Vallori 1 200 1
« Le street album « Panini » des Coteaux ? Juste génial ! »
11 octobre 2024 à 11h50 par Marc-Antoine Vallori1 2001
Calqué sur le modèle des mythiques albums Panini, le street album des Coteaux, fruit d’un travail mené par le collectif artistique lu² avec plus de 600 habitants, est en cours de distribution. L’occasion de (re)découvrir le quartier en pleine mutation et ses habitants, à travers près de 300 vignettes photos autocollantes, imaginées comme autant de tranches de vie.
On l’avait quitté en janvier dernier… Depuis, (beaucoup) d’eau a coulé sous les ponts et le street album est en cours de distribution. Mandaté par la Ville et m2A Habitat pour réaliser un travail de mémoire sur le quartier des Coteaux, en cours de transformation urbaine (Ndlr : 193 millions d’euros consacrés ces dix prochaines années, lire le dossier du magazine M+ n°26 et ci-dessous), le collectif artistique lu² n’a pas ménagé ses efforts.
30 lieux plébiscités
« L’idée était de créer un street album inspiré du principe des albums Panini, avec des vignettes de photos autocollantes, portant sur des lieux tenant à cœur des habitants. Nous sommes allés les rencontrer, tout au long du premier trimestre, aux quatre coins du quartier, en pied d’immeuble, devant les écoles, à la station de tramway, lors de manifestations, comme le carnaval de l’Afsco, mais aussi en faisant du porte-à-porte dans les immeubles des bailleurs m2A Habitat et 3F Grand Est (lire notre reportage). Plus de 600 habitants ont joué le jeu et nous avons retenu une trentaine de lieux les plus plébiscités », explique Lucile Rimbert, directrice de lu².
Bientôt collector ?
La suite, c’est Paola Guigou qui a été en charge de l’écrire. Ou plutôt de la photographier : entre mai et juin, la photographe alsacienne a mitraillé le quartier, du centre commercial des Nations aux tours Plein Ciel, de l’Afsco au collège Jean Macé, en passant par le stade Barina et l’école maternelle Albert Camus. Pour un résultat plus que probant, avec un street album de 40 pages contenant près de 300 vignettes à coller, comme autant de moments suspendus et de tranches de vie. L’album pourrait vite devenir collector, avec « seulement » 1 500 exemplaires imprimés (également en version numérique), pour un quartier qui compte près de 10 000 habitants, que les plus jeunes auront tout loisir de consulter plus tard.
Chasse aux vignettes
Et comme le collectif artistique lu² a de la suite dans les idées, la distribution du street-album fait, elle aussi, preuve d’innovation : les albums sont donnés de main à main, par l’équipe de lu², qui installe son stand depuis le 4 octobre : à la sortie des écoles Plein Ciel et Matisse, au collège Jean Macé, au terminus du tramway et, encore, le mercredi 16 octobre de 10h à 12h au stade Barina, puis de 15h à 17h à la boulangerie Nations. « Nous remettons les albums avec 15 planches de vignettes sur 20, les cinq manquantes sont à récupérer, jusqu’en novembre, lors d’une « chasse aux vignettes », dans cinq lieux complices situés autour du boulevard des Nations : bibliothèque des Coteaux, local jeunes de l’AFSCO, boulangerie des Coteaux, boucherie Saphir et pharmacie des Peupliers », précise Lucile Rimbert. En partenariat avec l’AS Coteaux et la radio MNE, un événement de clôture sera organisé lors d’un match de foot de l’équipe résidente au stade Barina et renforcé d’une radio éphémère, invitant les habitants et acteurs locaux à témoigner, en direct, dimanche 20 octobre, à partir de 14h30. Le tout avec des Dj sets et la distribution de la dernière planche de vignettes du street album.
« En vrai, aux Coteaux, il existe un esprit famille »
« Les premiers retours sont vraiment très positifs, les gens prennent volontiers l’album. L’idée est de laisser des traces à travers ces tranches de vie du quotidien, avec des gens qui vivent et travaillent dans ces lieux. Nous avons voulu montrer l’humanité et le quotidien du quartier amené à se transformer », commente le collectif lu², entre deux distributions du street album. « C’est une très belle initiative dans une ville qui, pour nous qui sommes installés dans le quartier seulement depuis 2022, est très portée sur l’art. Je peux avoir plusieurs exemplaires du street album ? », demande une mère de famille découvrant l’objet à la boulangerie des Coteaux, au cœur du Centre Nations. Un enthousiasme partagé par Fatima, élève de 4e au collège Jean Macé, rencontrée au local jeunes de l’Afsco : « J’ai fait la chasse aux vignettes dès lundi, je les ai toutes récupérées et j’ai un album complet ! Il est juste génial, je redécouvre le quartier avec plein de gens que je connais, mais aussi d’autres que je ne connais pas. En vrai, aux Coteaux, il existe un esprit famille, il n’y a pas de haine. Je vais garder précieusement cet album, j’aurai des souvenirs à montrer plus tard ! »
Quels changements pour demain ?
Le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) va se traduire par d’importantes transformations du quartier des Coteaux. Retenons :
- La construction d’un village urbain d’environ 500 nouveaux logements en petits collectifs et maisons de ville
- La démolition de 1 000 logements
- La réalisation de trois nouveaux groupes scolaires (Simone Veil, Claire Roman et Hélène Burger) pour environ 1 500 élèves ;
- La construction de nouveaux équipements pour la petite enfance ;
- La construction d’un grand équipement social et culturel regroupant la bibliothèque et les deux sites de l’Afsco ;
- La construction d’équipements sportifs supplémentaires ;
- L’aménagement de nouveaux espaces végétalisés, dont le programme du bailleur 3F Grand Est portant sur les anciennes dalles béton au-dessus des parkings, en pied d’immeubles ;
- La restructuration de rues et la suppression d’impasses ;
- La création d’une micro-ferme urbaine pour développer des compétences et des emplois.
+ d’infos sur mulhouse.fr
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