Avec 8,9 millions de passagers transportés en 2024, soit un bond de 10% en un an, l’EuroAirport atteint quasiment ses chiffres d’avant-Covid, qui devraient être dépassés cette année. 

7 millions en 2022, 8,1 millions en 2023… L’EuroAirport a enregistré 8,9 millions de passagers en 2024, soit une progression de plus de 10% en un an, qui place le trafic passagers quasiment à son niveau d’avant la crise du Covid (9,1 millions de passagers). Une crise qui, rappelons-le, avait fait plonger l’ensemble du transport aérien mondial, avec, à l’EuroAirport, un nombre de voyageurs tombé à 2,6 millions en 2020 (lire notre article) et 3,6 millions en 2021. « La reprise du trafic passagers se poursuit et se consolide. La fréquentation se rapproche des chiffres d’avant-Covid : entre 2012 et 2019, l’EuroAirport enregistrait une progression moyenne de +8% par an. En 2025, nous tablons sur 9,2 millions de passagers », commente Matthias Suhr, le directeur général de l’EuroAirport, qui quittera ses fonctions (retraite) et verra Tobias Markert lui succéder, le 1er avril prochain.

30% de passagers français

Et d’où proviennent les passagers de cet aéroport trinational ? À 50% de Suisse et, désormais, à 30% de France et à 20% d’Allemagne, contre 25% à parts égales dans un passé récent. Sur la centaine de destinations proposées en 2024 – étoffées notamment avec les vols vers Oslo et Dubaï – Pristina (622 100 passagers), Londres (534 200), Istanbul (502 500), Amsterdam (362 400) et Budapest (332 900, + 50% en un an) sont les destinations les plus prisées. La compagnie britannique EasyJet absorbe, à elle seule, plus de 55% de part de marché, loin devant WizzAir qui s’affirme comme la deuxième compagnie de l’EuroAirport avec plus d’un million de voyageurs transportés, suivie par Pegasus (317 100 passagers transportés), British Airways (278 400) et Lufthansa (270 100).

Près de 7 000 emplois

Le trafic de fret revient, lui aussi, à son niveau d’avant Covid, avec un volume global de 104 800 tonnes transportées. Troisième pilier stratégique, l’activité industrielle poursuit son développement avec, comme l’affirme la direction, « une évolution positive des emplois » pour atteindre les 6 500 emplois sur la plateforme aéroportuaire, dopée par des entreprises telles que Jet Aviation, AMAC Aerospace ou Air Service Basel, auxquels s’ajoutent 428 emplois au sein même de l’établissement public Aéroport de Bâle-Mulhouse.

Nouvelle piste et agrandissement-modernisation du terminal

Pour 2025, qui verra se tenir l’Eurovision de la chanson et l’Euro féminin de foot chez nos voisins bâlois, l’EuroAirport entend poursuivre sa marche en avant, à travers  « un plan d’investissement de 44 millions d’euros pour améliorer la qualité de service, avec notamment la livraison, en avril, de nouvelles zones de restauration avec une offre renouvelée », explique Marc Steuer, le directeur général adjoint, qui partira lui aussi à la retraite et sera remplacé, le 1er juillet, par Renaud Paubelle. Autres priorités : la poursuite des efforts en matière de réduction des nuisances sonores nocturnes entre 22h et 6h, s’appuyant sur un arrêté entré en vigueur début 2022, qui interdit les départs d’avions programmés après 23h, ainsi que la réduction des émissions de CO² par l’aéroport avec, dans son viseur, le « net zéro carbone » à l’horizon 2030. Enfin, 2025 sonne aussi le coup d’envoi des préparatifs des grands projets : la réfection de la piste principale (du 15 avril au 21 mai 2026) et, à partir de 2027, l’agrandissement de l’aérogare (un nouveau bâtiment de 14 000 m² va voir le jour sur la façade Est du terminal) et la modernisation-rénovation des 15 000 m² du terminal actuel.