22 décembre 2022 à 14h34 par Christophe Schmitt 1 669 0
Aménagement : « Citivia est une boîte à outils »
22 décembre 2022 à 14h34 par Christophe Schmitt1 6690
La transformation de la ZAC Gare, le chantier du collège Kennedy, les Greenlofts à La Fonderie… Derrière chacun de ces projets emblématiques pour Mulhouse, on retrouve Citivia, qui accompagne les collectivités sur leurs grands projets. Entretien avec Agnès Perez, qui a pris la direction générale de Citivia en novembre 2021.
Quel est votre parcours ?
J’ai suivi une formation en aménagement et en management, avant de passer sept ans au Centre de recherches de l’Ecole de Management de Lyon (EM Lyon), puis de travailler dans le conseil à l’industrie pendant une dizaine d’années, notamment dans les secteurs de l’énergie ou du transport aérien. Avant d’arriver à Mulhouse, j’étais à Saint-Etienne, où je travaillais dans un établissement public d’aménagement, l’EPA de Saint-Etienne, pour lequel j’assurais des fonctions de développement, sur l’ensemble des opérations d’aménagement. J’ai été agréablement surprise par les projets et le dynamisme de la ville et de la région, ça m’a donné envie de venir à Mulhouse.
Saint-Etienne et Mulhouse sont souvent comparées…
Je retrouve des choses que j’ai connues là-bas, avec un avantage pour Mulhouse, notamment en matière de dynamisme commercial de son centre-ville. Le projet Mulhouse Grand Centre : pour une agglomération, avoir une ville centre dynamique, qui soit attractive, c’est extrêmement important. Là-dessus, Mulhouse a un temps d’avance, même si Saint-Etienne est une ville dynamique qui a beaucoup changé et où beaucoup de projets se déploient. Mais l’action sur le centre-ville entamée par la Ville de Mulhouse porte ses effets aujourd’hui.
On parle souvent de Citivia, mais Citivia, c’est quoi ?
C’est un outil au service des collectivités, une vraie boîte à outils. Aujourd’hui, il y a deux sociétés au sein de Citivia, une SPL (Société publique locale) et une SEM (Société d’économie mixte). La SPL travaille pour ses actionnaires (NDLR : dont la Ville, actionnaires à 38% et m2A, actionnaire à 31%) et a vocation à mener des projets complexes sur le long terme, des grandes opérations d’aménagement, à l’image de la ZAC Gare. La SEM peut travailler pour tout le monde, puisqu’elle est soumise à concurrence, c’est un outil agile et complémentaire au sein du groupe Citivia, qui permet de développer des opérations sur des cycles plus courts. Les salariés de Citivia travaillent indifféremment pour la SPL ou la SEM. Ce qui compte, ce sont nos métiers.
Justement, quels sont vos domaines d’activité ?
Nous maitrisons plusieurs domaines d’activité : la construction neuve et la restructuration d’équipements publics, la restructuration et reconversion de friches industrielles, la réalisation d’opérations de promotion immobilière, l’aménagement de quartiers urbains et de parcs d’activité, la rénovation et réhabilitation de l’habitat ancien, la gestion de plateformes de mobilité… Nous faisons de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, nous sommes des chefs d’orchestre. Nous mobilisons de nombreuses compétences, qui doivent se croiser pour faire sortir les projets. Il y a un travail de co-construction entre les services et l’opérateur, les collaborateurs de Citivia travaillent en étroite collaboration avec les services des collectivités. C’est hyper important. On fait, on réalise et une fois que c’est terminé, on remet les ouvrages aux concédants et ce sont eux qui vont en assurer la gestion.
Combien de temps faut-il, pour voir un projet aboutir ?
Tout dépend de la taille de l’opération mais à l’échelle de la ZAC Gare, par exemple, c’est une vingtaine d’années, c’est un portage qui est long car on est sur des opérations de plusieurs hectares.
N’est-ce pas frustrant de travailler sur des projets aussi longs ?
Non, au contraire ! C’est assez complexe, quand on fait une opération, on redessine un morceau de ville. Il y a toute une partie invisible du travail, la collaboration avec la collectivité avec qui on affine le projet, il faut préciser les grandes orientations et puis réaliser des études techniques : études de sol, réseaux, voiries, … Le rôle de l’aménageur, c’est de préparer des espaces pour accueillir des routes, des places, des jardins, des parcs, puis de dédier des espaces pour la construction… C’est du temps long mais ce n’est pas frustrant car ces projets s’adaptent aux évolutions de l’environnement et aux besoins de la société. Un projet c’est vivant ! On sait qu’il faut du temps pour que cela porte ses fruits. C’est un métier où il faut plutôt être un marathonien et savoir tenir dans la durée !
Quels sont les projets dans les cartons ?
Dans les très belles opérations en cours avec Citivia SPL, il y a l’écoquartier des Rives de la Doller à Lutterbach, un projet de reconversion de friche avec la ville de Guebwiller. A Mulhouse, nous intervenons sur les restructurations des écoles des Coteaux et celle du collège Kennedy. Nous avons également une activité importante sur le stationnement, puisque nous travaillons, avec m2A, à la réalisation de deux parkings silos, un sur le secteur de la Gare et un autre sur le secteur Fonderie. Citivia SPL intervient également sur la reconversion du bâtiment 62 de DMC et de ses espaces publics. Nous travaillons aussi au développement du secteur Ouest de la gare, avec le projet de la future tour Elithis, qui sera la première réalisation emblématique sur ce secteur.
Comment imaginez-vous la ville demain, dans vingt ans ?
Si je croise les projets de Citivia SPL avec ceux de la Ville, je vois une ville renaturée, plus apaisée, je pense qu’il y a un vrai enjeu à lutter contre les îlots de chaleur et à rendre la ville plus agréable. Personnellement, je trouve que le centre-ville est déjà très agréable à vivre. Aujourd’hui, les projets de la ville, notamment Mulhouse Diagonales ou le futur quartier DMC, nous rapproche du concept de « ville du quart d’heure », on y est presque déjà et le pas à franchir par rapport à d’autres métropoles, est, à mon avis, accessible ! Avec la reconquête de DMC, on donne du sens à la ville en réhabilitant un patrimoine industriel pour se projeter dans la ville du XXIe siècle, c’est le lien entre le passé et l’avenir que l’on doit retrouver dans tout projet d’aménagement. Ce qui fait la force d’une ville et d’un projet, c’est un aménagement qui raconte la ville, son identité, son histoire.
+ d’infos sur www.citivia.fr
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