12 février 2021 à 15h57 par Christophe Schmitt 1 472 0
Arts visuels : une charte pour lutter contre la précarité
12 février 2021 à 15h57 par Christophe Schmitt1 4720
Soutenir les acteurs des arts visuels dans le Grand Est, c’est l’objectif de la charte signée ce vendredi 12 février, par la Ville et plusieurs acteurs culturels mulhousiens, dans un contexte particulier pour ces derniers.
Plusieurs représentants du monde culturel mulhousien se sont retrouvés à La Kunsthalle, ce vendredi matin, afin de signer la Charte professionnelle des bonnes pratiques dans le champ des arts visuels en région Grand Est. Un document dans lequel les structures, les partenaires et les artistes ou auteurs s’engagent à contractualiser leurs collaborations pour assurer une juste rémunération, à mettre en œuvre des conditions de travail saines pour tous, à développer des relations solidaires avec les autres acteurs du monde de l’art, à développer une programmation paritaire et, enfin, à réduire leur impact écologique.
Émanciper les plasticiens
« Le secteur des arts visuels est l’un des moins bien structurés de la culture, expose Anne-Catherine Goetz, adjointe au maire déléguée à la Culture. On assiste à une précarité des acteurs, qui s’est révélée à l’occasion du premier confinement et s’est installée dans la durée. » Pour faire face à cette situation, la DRAC Grand Est a constitué un pôle régional des Arts visuels, visant à structurer les acteurs de la région, et sondé plus de 1 200 artistes avant d’élaborer la charte. « Au centre de la création artistique, il y a les artistes, confie Bernard Goy, conseiller aux Arts-plastiques à la DRAC. Cette charte a pour ambition de commencer à émanciper les plasticiens. L’absence de statut des artistes visuels contribue à leur grande précarité et la charte a pour mission de rendre tous les interlocuteurs conscients de l’importance d’avoir une relation professionnelle. »
Des structures déjà engagées
Présents autour de la table ce vendredi matin, les représentants de La Kunsthalle, de La Filature, du Séchoir, de Mulhouse Art contemporain ou encore de L’Agrandisseur sont déjà engagés en ce sens. Pour Benoît André, le directeur de La Filature, cette charte est « une avancée significative dans une époque où le numérique a bousculé la notion de droit d’auteur. » Sandrine Stahl, artiste et présidente du Séchoir, complète : « Le Séchoir respecte déjà la plupart des engagements et nous essayons le plus possible d’accompagner les artistes mais nous n’arrivons pas à payer les droits de monstration… Les artistes n’osent pas les demander, la charte est un bon support pour que cela se sache ! »
« On veut rassurer les artistes »
« Nous avons commencé à payer des honoraires aux artistes de manière systématique, confie Sandrine Wymann, la directrice de La Kunsthalle. Cette charte ne va pas changer grand-chose pour nous mais j’y suis extrêmement attentive et je vais pouvoir rendre attentifs des partenaires. Ces questions sont omniprésentes et tant que ça ne sera pas acquis, le secteur ne sera pas reconnu dans sa dimension professionnelle ! » Et Anne-Catherine Goetz de conclure : « La vertu de cette charte est de faire exister cet écosystème, régi par des règles qui obligent les structures exposantes à être respectueuses de ces engagements. On veut rassurer les artistes mais aussi les attirer vers nos structures culturelles ! »
+ d’infos sur charte-arts-visuels-grand-est.fr
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