Le budget a constitué l’essentiel du menu du dernier conseil municipal de l’année, qui s’est tenu jeudi 12 décembre au Parc Expo.

En attendant la « trêve des confiseurs »…

La dernière séance du conseil municipal de Mulhouse de l’année s’est tenue, jeudi 12 décembre, au Parc Expo. Avant la « trêve des confiseurs » (dixit le maire) des fêtes de fin d’année, cette ultime session, dans un climat plus apaisé que les deux précédentes, aura joué les prolongations avec près de six heures de débats. Dans ses propos liminaires, Michèle Lutz est revenue sur cette année 2024, « année historique », à plusieurs égards : « pour la France, avec une dissolution de l’Assemblée nationale précipitée, incomprise et lourde de conséquences » ; « par le nombre de catastrophes naturelles, en lien avec le dérèglement climatique » et « pour le succès populaire des Jeux olympiques et paralympiques ».

« Faire mieux avec toujours moins ». Sur le plan local, 2024, qui a été marquée par le « lancement des festivités des 800 ans de Mulhouse et les prestigieuses commémorations du 80e anniversaire de la Libération », a vu « l’achèvement de nombreuses réalisations inscrites dans notre plan de mandat, et le lancement des grands chantiers de développement des mobilités douces et de piétonnisation de nouvelles rues ». En 2025 et dans « un contexte socio-économique fragilisé par l’instabilité économique et les conflits armés dans différents pays, nous faisons résolument le choix de l’action plutôt que de l’attente », a souligné le maire. Avant de rappeler les priorités de l’action municipale : « une Ville qui protège, offre une qualité de services à ceux qui n’ont que le bien commun comme richesse et accompagne la transformation en l’anticipant. » Cette feuille de route trouve son écho dans le budget 2025 présenté lors de ce conseil municipal (lire ci-dessous). « Un budget volontariste et dont les impacts seront au bénéfice du plus grand nombre, en proximité, en solidarité et favorisant la création de richesses » a commenté Michèle Lutz, dans un contexte réclamant « toujours plus de charges et toujours moins de moyens », obligeant à « faire sans cesse mieux avec moins ».

Mulhouse en tête. Et le maire de terminer sur une note positive en matière d’image pour Mulhouse, comme en témoigne le palmarès sorti en début de semaine, plaçant à nouveau la cité du Bollwerk en tête du baromètre « emploi logement », dévoilé par le quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France, tout en insistant sur les « nombreux défis à relever », à l’image de « la crise du système de santé » et du devenir des Centres de soins non programmés, à Mulhouse.

Après la « parenthèse enchantée des fêtes de fin d’année », du « Marché de Noël, qui ne désemplit pas », et la diffusion du téléfilm « Le livreur de Noël » sur France 2 le 25 décembre à 21h10, tourné à Mulhouse l’an passé, le maire a donné rendez-vous en janvier pour les vœux. Au programme : des « rencontres par secteur » (Ndlr : les 17 janvier à 18h à l’UHA Fonderie, 22 janvier à 18h à Motoco, 24 janvier à 18h au complexe sportif de la Doller et 29 janvier à 18h à La Filature).

Budget primitif 2025 : « L’avenir des habitants n’attend pas »

Lors de cette séance, le conseil municipal a adopté le budget primitif 2025, faisant le choix de maintenir le calendrier budgétaire habituel, malgré « l’instabilité politique, qui obstrue la visibilité financière des collectivités et en a conduit beaucoup à reporter le vote de leur budget 2025, explique Florian Colom, adjoint au maire délégué aux Finances. Nous faisons ce choix car le report du vote du budget pénaliserait les Mulhousiens, tant pour la qualité du service public que pour la revalorisation des subventions des différents acteurs sociaux et des partenaires. » Pour le maire Michèle Lutz, « ce que nous votons aujourd’hui, c’est l’avenir des habitants, celui-ci n’attend pas. »

« Pas un budget d’austérité ». Parmi les chiffres clés de ce budget 2025, et comme précédemment détaillé lors du rapport d’orientation budgétaire 2025, la Ville renforce l’accompagnement social et le soutien aux familles, aux seniors, aux associations et aux plus fragiles avec +4% de subventions pour le Centre communal d’action sociale (2,6 m€), +4% de subventions pour la Politique de la ville (516 000€), +3,3% de subventions pour les centres socioculturels (3,25 m€), +12,5% pour la gratuité des transports en commun pour les seniors (776 000€), +2,3% de subventions et contributions (33,6 m€ dont 19 m€ pour le soutien aux associations)…

Parallèlement, les moyens des services publics (36,3 m€) sont renforcés avec +15% pour les mobilités, +3% pour la culture, +3% pour le sport, +3% pour la prévention sécurité, +3% pour la nature en ville… « Malgré des contraintes certaines, avec des dotations de l’État qui ne suivent pas l’inflation et des droits de mutation en baisse, liés au ralentissement du marché immobilier, ce budget n’est pas un budget d’austérité et ne contient pas de coupes budgétaires, poursuit Florian Colom. Ainsi, nous poursuivons la transformation de la ville en maintenant un haut niveau d’investissement, avec 58,2 millions d’euros de dépenses d’équipement. »

Pas de hausse des taux de la taxe foncière en 2025. Ces investissements se répartissent ainsi (pour le détail des projets, lire notre article) : 12,3 m€ pour la nature en ville, les mobilités douces et l’efficacité énergétique ; 11,7 m€ pour les écoles ; 10,9 m€ pour le renouvellement urbain et la transformation des quartiers ; 6,8 m€ pour le patrimoine municipal et les acquisitions foncières ; 6,3 m€ pour les bâtiments sportifs, culturels et cultuels ; 6 m€ pour la voirie, 4,2 m€ pour le mobilier et les investissements annuels…

Ayant intégré la perte d’au moins deux millions d’euros, actée par le projet de Loi de finances de l’État et due à la diminution du fonds de compensation de la TVA et à la prise en charge du déficit de la caisse de retraite des fonctionnaires, ce budget, qualifié de « prudent » par l’adjoint aux Finances, repose sur des bases financières solides : une épargne brute de 24 m€, une capacité de désendettement de 7,8 années, loin du seuil de vigilance, et une stabilité du taux de la taxe foncière. « Nous faisons le choix de la stabilité fiscale, sans hausse de taux de la taxe foncière, pour soutenir le pouvoir d’achat de nos concitoyens », conclut Florian Colom. À noter que les bases, servant au calcul de la taxe foncière, sont, elles, réactualisées chaque année par l’État.

Et aussi…

800 ans de Mulhouse et mécénat. Depuis septembre et jusqu’à la prochaine rentrée, Mulhouse célèbre ses 800 ans à travers différents rendez-vous. « Mulhouse souhaite développer sa démarche de mécénat, au bénéfice de projets culturels d’intérêt général. Une démarche nouvelle pour la collectivité », a souligné Alain Couchot, le premier adjoint au maire. 17 entreprises partenaires ont répondu à l’appel pour un total de 85 000 euros. La Région Grand Est participe, elle aussi, aux festivités avec une enveloppe de 100 000 euros débloquée.

Legs. Le conseil municipal a voté deux délibérations portant sur des legs. 63 pièces d’or, d’une valeur estimée à 16 800 euros, ont été léguées par Suzanne Boulanger à la Ville. La recette, issue de la vente de ces pièces, a été affectée au service des cimetières pour entretenir la tombe familiale de la testatrice, et, le surplus éventuel, pour la réalisation d’une mission d’intérêt général concernant le cimetière central. Autre leg, celui de Cécile Bisey, d’un montant de plus de 54 000 euros, a été versé, selon les volontés de la défunte, au Centre communal d’action sociale de Mulhouse, au bénéfice des pauvres et déshérités.

93 500 euros. C’est le montant de la subvention de la Ville pour le Carnaval de Mulhouse 2025, qui se tiendra du 5 au 9 mars. Le soutien en logistique et communication des services municipaux représente un montant de prestations valorisées à hauteur de 120 000 euros.

[En vidéo] La dernière séance du conseil municipal de Mulhouse sur mulhouse.fr

Dossier réalisé par Simon Haberkorn et Marc-Antoine Vallori