En tournée dans les églises et les cathédrales de l’Hexagone, le groupe Chico & The Gypsies fait escale à Mulhouse, ce mardi 12 novembre à 20h à l’église St Etienne, pour un concert mêlant tubes et chants sacrés. Interview de son leader charismatique, Chico Bouchikhi.

Qu’est-ce qui fait encore courir Chico & The Gypsies, après tant d’années de carrière ?

La passion, l’amour ! Vous rendez-vous compte du cadeau que m’a fait le bon Dieu de pouvoir vivre de ma passion et de donner du bonheur aux gens ? On ne peut pas rêver mieux ! L’histoire dure, en France comme dans le monde entier. Notre musique n’a pas de barrière, elle dépasse la compréhension des mots, on est dans l’émotion. Quand on joue au Japon, comme ça va encore être le cas ces prochains jours, le public ne comprend pas ce qu’on chante et, pourtant, on le voit réagir de la même manière et au même moment que quand on joue ici. C’est juste incroyable !

« Une vraie proximité avec les spectateurs »

Vous faites actuellement une tournée des églises et des cathédrales. Qu’est-ce qui vous motive ?

J’adore les églises, depuis toujours ! Il y a une dimension spirituelle et sacrée qui me touche. Quand on m’a proposé de jouer dans les églises, j’ai trouvé l’idée juste extraordinaire, mais en même temps très naturelle. Et à la réaction du public qui vient nous voir, je ne le regrette pas. Ces lieux nous amènent une vraie proximité avec les spectateurs. Jouer dans une église crée un lien particulier avec chacun.

On imagine qu’on ne joue pas dans une église comme on joue dans un Zénith…

Bien sûr, on s’adapte à l’acoustique. Nous sommes sur scène avec cinq guitaristes, dont des chanteurs, un violoniste magnifique et un pianiste. Nous proposons un voyage musical de près de deux heures. Nous adaptons aussi notre spectacle, en jouant, en plus de nos titres habituels, des chants de Noël et des chants sacrés. Nous ne l’avions jamais fait, c’est une vraie expérience, un vrai beau moment. Cela dit, que ce soit dans un Zénith ou dans une église, nos concerts sont toujours des moments de partage de musique et d’émotion.

« Impossible de ne pas jouer nos grands classiques »

Le public pourra aussi écouter vos tubes, comme « Djobi Djoba » ou « Bamboleo » ?

Oui bien sûr, on n’imagine pas un instant faire un concert sans jouer ces grands classiques. Le public les attend et nous aimons les jouer. Par-contre, la configuration des lieux permet au public de les redécouvrir, même ceux qui nous connaissent bien sont souvent surpris. Les gens repartent de nos concerts avec la banane et de l’optimisme.

La musique est-elle, à vos yeux, synonyme de bonheur et de partage ?

A mes yeux oui, c’est ce que je m’évertue à faire, y compris chez moi, au Patio de Camargue lors des dîners-concerts, après lesquels les gens repartent heureux. Pour nous, faire des concerts, c’est les amener dans notre univers musical, mais aussi faire en sorte qu’ils repartent rechargés de bonnes ondes. Par les temps qui courent, c’est encore plus important. Je totalise 25 années comme ambassadeur pour la Paix à l’Unesco. La fraternité, la tolérance, la bienveillance sont essentielles. Notre musique en est aussi la traduction.

« Pas une affaire de business ! »

Vous venez également de sortir « Chico – Sous les étoiles gitanes – Ma vie avec les gypsies » (Robert Laffont). Qu’est-ce qui vous a motivé à vous raconter ? 

J’avais envie de raconter ce destin particulier et la chance de vivre, toujours aujourd’hui, quelque chose d’inimaginable. Cet ouvrage est aussi un livre d’espoir, mon parcours est un exemple pour les jeunes et les moins jeunes pour ne pas baisser les bras. Je suis fils d’immigré (Ndlr : de son vrai prénom Jahloul, de père Marocain et de mère Algérienne, il est devenu l’ambassadeur de la « gitanie » sans être né gitan). J’étais mal barré au départ, mon parcours montre que si on croit dans la vie, on ne peut qu’avancer. Rien n’était écrit pour moi, tout est cadeau. Ce cadeau, je le repartage, chaque fois, avec les gens qui viennent nous écouter. À l’âge que j’ai (Ndlr : 70 ans), je fais tout ça avec le cœur, ce n’est pas une affaire de business !

Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori

Chico & The Gypsies « Des plus grand succès aux chants sacrés », mardi 12 novembre à 20h à l’église Saint-Etienne de Mulhouse (puis le 13 novembre à Gambsheim et le 14 à Obernai). + d’infos et billetterie sur mlprods.com/chico-les-gypsies/