15 octobre 2024 à 17h45 par Marc-Antoine Vallori 5 125 8
Commerce : la consommation mulhousienne passée au crible
15 octobre 2024 à 17h45 par Marc-Antoine Vallori5 1258
Ouvertures d’enseignes, devenir de l’avenue Briand et, surtout, enquête portant sur les tendances actuelles de consommation ont constitué le programme de l’Atelier du commerce, organisé ce mardi matin, par la Ville, à L’Astronome.
Enquêtes et tendances
Menée tous les cinq ans par la CCI Alsace Eurométropole, en lien avec le cabinet AID Observatoire, la grande enquête de consommation des ménages a rendu son verdict. « Elle permet de mesurer les tendances actuelles de consommation et d’appréhender les nouvelles pratiques d’achat », commente Anne Rittimann, chargée d’études à la CCI. 7 078 ménages du Haut-Rhin et des secteurs limitrophes ont ainsi été interrogés par le biais des réseaux sociaux, de septembre à octobre 2023, selon un échantillonnage représentatif de la population.
Les plus, les moins. Et que ressort-il de l’enquête ? À l’échelle de l’ensemble du département, les dépenses de consommation ont augmenté globalement de 6%, entre 2009 et aujourd’hui. Elles concernent notamment les produits alimentaires (+8%), d’équipement de la maison (+10%), de culture-loisirs (+10%) et d’hygiène-beauté (+4%). A contrario et sur la même période, les dépenses de produits d’équipement de la personne sont en chute de 7%. Autres enseignements : les dépenses commerciales annuelles d’un ménage de Mulhouse s’élèvent en moyenne à 5 780 € pour l’alimentaire et à 5 991 € pour le non-alimentaire, contre 6 593 € et 6 762 € en Alsace. Ce qui représente pour l’année 2024, pour l’ensemble des Mulhousiens, 278 millions d’euros dépensés dans les produits alimentaires et 288 millions d’euros dans les produits non-alimentaires.
Hypermarchés ou commerces de proximité ? Pour leurs achats de produits alimentaires, les Mulhousiens se rendent prioritairement dans les hypermarchés et supermarchés (72%, – 4 points en cinq ans), puis les commerces de moins de 300 m² (13%), les grandes surfaces spécialisées (7%) et les marchés et points de vente circuits courts (6%). La vente en ligne représente 1% des achats de produits alimentaires des Mulhousiens. Concernant les produits non-alimentaires, les Mulhousiens se rendent majoritairement dans les grandes surfaces spécialisées (43%), les commerces de moins de 300 m² (27%), les hypermarchés et supermarchés (11%, soit un recul de 8% en cinq ans). Ils consomment également les produits non-alimentaires en ligne (19% aujourd’hui, contre 10% en 2019). Sur le podium des lieux d’achats des Mulhousiens : l’étude fait ressortir deux destinations majeures avec le centre-ville (23,2%) et la zone commerciale de Dornach (10,4%).
Les Mulhousiens mais pas seulement. L’activité commerciale de Mulhouse, estimée au regard d’un panel de 35 produits de consommation courante, c’est un chiffre d’affaires annuel de 548 millions d’euros, dont 287 millions d’euros générés par les Mulhousiens eux-mêmes et 261 millions d’euros par la clientèle extérieure, dont 25% des communes de m2A et respectivement 3% de Suisses, Allemands, Sundgauviens et Ludoviciens. On retiendra aussi que l’« évasion commerciale », soit la part des Mulhousiens qui consomment hors de Mulhouse, représente 280 millions d’euros. Parmi eux, 8,1% font leurs emplettes dans la zone commerciale de Kingersheim-Wittenheim et 4,5% dans la zone commerciale d’Illzach. L’étude met également en lumière que 9,1% des Mulhousiens achètent désormais en ligne.
Enfin, l’étude fait ressortir la bonne perception du centre-ville de Mulhouse par ses consommateurs, avec des notes quasi systématiquement supérieures (entre 6 et 7,5 sur 10) à la moyenne nationale, en matière de qualité des produits, d’accueil, d’esthétique des magasins, de choix, de prix, d’animations et de stationnement.
Une étude qui en appelle une autre… « Une autre grande étude va démarrer d’ici la fin de l’année, sur plusieurs mois, avec des résultats attendus pour 2025. Elle va permettre à la Ville d’avoir une connaissance très fine du tissu commercial et d’avoir des recommandations sur les commerces manquants, les nouveaux concepts à développer ces prochaines années… », poursuit Florian Meyer, chef de projet Développement commercial de la Ville de Mulhouse. « Quand on parle d’adaptation du commerce mulhousien, il est important de connaître les données, les évolutions, souligne Philippe Trimaille, adjoint au maire délégué au Commerce. C’est important de s’appuyer sur ces études, à croiser avec les idées et le vécu des commerçants du centre-ville, pour collectivement faire des propositions afin de rendre encore davantage attractif le commerce du centre-ville, en faire une expérience à vivre. »
Besoin d’ « AIR ». La conférence de David Lestoux, le 3 octobre à la Cité du Train, sur le thème de « Préparer aujourd’hui le commerce de demain », lors de la grande soirée des commerçants à l’initiative des Vitrines de Mulhouse, s’inscrit dans cette même dynamique. « Le centre-ville a besoin d’ « AIR » (Ndlr : comprenez « Affectif, interactif et responsable »), résume Sophie Julien, la directrice des Vitrines. Le centre-ville doit proposer une expérience client, il doit être « instagrammable », en développant les interactions physiques et/ou sur les réseaux sociaux, tout en adoptant des pratiques durables et éthiques. » Le workshop organisé le lendemain (4 octobre), avec plus de 35 commerçants, a mis aussi l’accent sur « l’importance de rendre la ville agréable à vivre et d’intégrer des éléments digitaux pour enrichir l’expérience locale », qui passe par le développement du centre-ville sur les réseaux sociaux, la réaffirmation de la place de l’enfant et la création d’espaces de convivialité en cœur de ville. Enfin, débutée lors du précédent Atelier du commerce (lire notre article), la réflexion sur le développement d’un service de logistique urbaine, « visant à terme le zéro carbone » pour la livraison des marchandises en cœur de ville, est en marche. Le premier atelier de concertation se tiendra le jeudi 14 novembre à 14h à la CCI, en vue de l’élaboration d’une charte de logistique urbaine décarbonée.
Briand, l’avenue du monde ?
Il a aussi été question du devenir des cellules commerciales de l’avenue Aristide Briand et de son futur porté vers les commerces du monde. Répondant à une question posée à l’Atelier du commerce de ce mardi matin, l’adjoint en charge du Commerce précise les modalités pour y parvenir : « La Ville s’est équipée d’un outil avec la foncière commerciale. Celle-ci donne la possibilité à la collectivité d’acquérir certains locaux, qu’elle va pouvoir remettre à niveau en faisant des travaux, afin de louer à des porteurs de projet de qualité. A terme, ils auront la possibilité d’acheter le local commercial. L’idée est de stabiliser des acteurs de qualité dans ce secteur, la Ville en est la garante. Son action ne se limite pas au commerce, comme on le voit avec la rénovation des espaces publics en cours (NDLR : dans le cadre du Programme de développement des mobilités douces, lire le dossier du magazine M+), mais aussi à travers des interventions sur l’habitat, en partenariat avec des bailleurs sociaux. L’objectif est de renforcer le commerce de ce coin de ville qui doit être une destination pour les gens qui viennent de l’extérieur, mais aussi pour les habitants qui y habitent. »
Ouvertures de commerces et nouveautés
Après la boutique de prêt-à-porter féminin, proposant aussi des accessoires autour du bien-être Orna, ouverte au 35 rue des Boulangers, le spécialiste des ustensiles de cuisine Culinarion accueille ses clients au 28, rue des Boulangers. « On existait déjà sur Belfort, on a ouvert fin septembre notre enseigne de 85 m². Je suis Mulhousienne et ravie d‘ouvrir dans ma ville », commente la responsable, Ségolène Ascoli. Autre changement : l’enseigne Dolce Vita (fleurs, plantes et déco), née en 2007 et située au, 16 rue des Tanneurs, s’agrandit.
L’info en +
En marge de l’Atelier du commerce, on vous donne une petite info, vite fait, bien fait. L’enseigne Ezabel Fitnesswear, dirigée par Isabelle Ritzenthaler, fête les dix ans d’ouverture de sa boutique au 7, rue des Fleurs. Au programme notamment, vendredi 18 octobre de 14h à 21h et samedi 19 octobre de 10h à 21h : danses de salon et tango. Tout le programme sur e-zabel-fitnesswear.com
Personnellement je me fiche d’avoir des commerces instagrammables dans le centre ville. En revanche, la supérette BIO de la cour des Maréchaux nous manque vraiment car elle avait des produits que l’on ne trouve pas du tout en centre ville. Il faut aller jusqu’à Morchwiller, ce n’est pas proatique même si l’équipe est plutôt sympa. L’épicerie fine face à la crêperie a baissé le rideau et manque également. Elle proposait aussi ce qu’on ne trouve pas ailleurs dans le centre ville. Manque aussi un pressing avec des horaires plus pratiques… Bref il y a du boulot !
Il y a Coeur Paysan rue de Bâle plus de 40 agriculteurs proposent dans un beau et grand magazin légumes, fruits, viandes, pains, laitage, etc…sans intermédiaire et uniquement en provenance d’Alsace pas besoin de se rendre à Morschwiller.
Oui, Cœur Paysan rue de Bâle est un beau magasin, mais des horaires pas forcément toujours en rapport avec l’ouverture d’un magasin. Et des prix qui, dans la conjoncture actuelle, sont malheureusement réservés à une certaine clientèle.
Faux par exemple une laitue 1,20 € Fromage fermier de montagne 16,50 € le Kg
Il y a pour tout le monde
Circulant uniquement à vélo, je constate et déplore au quotidien l’état lamentable du bitume. À certains endroits, la route n’est pas plate, avec des crevasses plus ou moins importantes. Bref, c’est un cocktail réuni pour avoir un accident, surtout lorsqu’on roule de nuit. Si une telle chose devait m’arriver, je vous informe que je déposerais plainte contre la ville de Mulhouse pour non-entretien de la chaussée.
En effet, je suis tout à fait d’accord, l’état des chaussées est lamentable..dire que les gens se moquaient des pays de l’Est socialistes à la fin des années 80: sur ce point, on les a rejoint.
Le centre-ville est agréable, mais en général la ville n’est pas propre et j’avais déjà proposé à la Ville de Mulhouse de repenser l’action des années 80 intitulée « Mulhouse Ville Propre « .
Une certaine pédagogie pour inciter à la propreté manque surtout aux environs de la Place Franklin, … puis l’état des routes n’est mémorable !
Nous sommes installés Quartier Fonderie et la propreté des trottoirs, des bas-cotés devant la maison de l’industrie, le KM0/et notre résidence de standing laisse vraiment à désirer, surtout lorsque devant ces endroits l’on peut lire des panneaux placardés par la ville et arguant la volonté « du plus vert, plus propre » mais c’est…en projet !