9 février 2024 à 15h03 par Christophe Schmitt 1 881 0
Conseil municipal : l’environnement comme fil conducteur
9 février 2024 à 15h03 par Christophe Schmitt1 8810
Questions fiscales, projets environnementaux, futur du quartier DMC, aménagements de Mulhouse Diagonales, passerelle de la gare ou encore Agence de la participation citoyenne… Retour sur les principaux points évoqués lors du conseil municipal du jeudi 8 février.
Si le conseil municipal n’a pas vocation à traiter de l’actualité nationale, le maire Michèle Lutz a toutefois ouvert la première séance de 2024 avec une pensée pour les agriculteurs : « Je n’ai pas pour habitude de confondre les assemblées, je tiens néanmoins à avoir quelques mots en soutien de nos agriculteurs, nos paysans. La crise qui les frappe si durement ces dernières semaines est hélas permanente, mais aujourd’hui tout particulièrement alarmante. Nous sommes bien sûr une grande ville, urbaine par définition, mais chacun doit se sentir concerné par la crise agricole. Tout le monde connaît un agriculteur, tout le monde s’alimente chaque jour, ça nous touche tous ! » Des propos qui font écho à la mobilisation des Jeunes agriculteurs du Haut-Rhin, venus manifester devant le Parc Expo pour attirer l’attention sur les dégâts causés par les corbeaux dans leurs exploitations. « Un plan communal d’action est mis en œuvre depuis plusieurs années […] nous avons souhaité compléter et renforcer ce plan d’actions cette année » (lire notre article), poursuit le maire, avant d’embrayer sur un autre sujet d’importance, la fermeture du Centre de santé Edens à Bourtzwiller. « Au moment de la fermeture de la structure, accueillant les jeunes atteints de diabète et d’obésité, des parents se tournent vers nous face aux difficultés entre praticiens et l’Agence régionale de santé. » Si la structure ne dépend pas de la Ville, qui est uniquement propriétaire des murs, le maire promet de recevoir prochainement une délégation de parents. « Nous les écouterons et leur indiquerons les actions de la collectivité dans ce cadre ».
Nouvelle conseillère municipale et impôts locaux
Après avoir rendu hommage à Paul Eschemann, avant-dernier libérateur de Mulhouse, décédé récemment à l’âge de 102 ans, le conseil municipal a accueilli une nouvelle conseillère municipale, Virginie Rapin. Cette dernière intègre l’assemblée, suite à la démission, en décembre dernier, de Béatrice Fauroux-Zeller. « Après neuf années passées au sein de la participation citoyenne, je suis très heureuse et très fière d’intégrer cette assemblée, pour écrire une nouvelle page de mon histoire de citoyenne mulhousienne », confie la nouvelle élue, avant que le conseil entre dans le vif du sujet, les deux délibérations suivantes concernant des questions fiscales. Si la taxe foncière a augmenté l’an passé, les taux d’imposition restent inchangés pour 2024 et sont fixés à 41,01% pour la taxe sur le foncier bâti et à 112,61% sur le foncier non-bâti. Le conseil municipal a également acté une exonération de la part communale de la taxe foncière, à hauteur de 50% sur les propriétés bâties, sous conditions, pour les propriétaires réalisant des travaux de rénovation énergétique. Concrètement, les propriétaires ayant réalisé des travaux d’amélioration de la performance énergétique, à hauteur de 10 000 € sur une année ou de 15 000 € sur les trois dernières années, pourront bénéficier de cette exonération, qui s’applique pour les logements achevés avant 1989. « C’est une façon nouvelle, un peu audacieuse, d’encourager les comportements vertueux en termes d’investissement sur les logements, d’encourager les investisseurs à prendre les devants et de rentrer dans un cycle vertueux qui conjugue finances, fiscalité et environnement », expose l’adjoint au maire délégué aux Finances, Florian Colom.
Responsabilité environnementale
L’environnement, il en a aussi été question lors des débats concernant la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL), qui a permis de mettre en lumière plusieurs projets. « La DSIL est un fonds mis en place par l’État, pour aider les collectivités locales à financer des projets d’investissement. L’objectif est de soutenir le développement des territoires en finançant des initiatives qui contribuent à améliorer la qualité de vie des citoyens et à dynamiser l’économie locale », expose le premier adjoint, Alain Couchot. Dans le cadre de ce dispositif, la Ville a déposé une liste de 14 projets, éligibles à ces financements, parmi lesquels : le développement des mobilités douces et d’aménagements cyclables ; la mise aux normes et la rénovation des bâtiments scolaires ; le développement des projets de nature en ville, avec notamment la création d’un îlot de fraîcheur place des Victoires et l’aménagement de cours résilientes (végétalisées) dans les écoles Pranard, Brant et Nordfeld… D’un montant global de 13,1 millions d’euros HT, l’ensemble de ces projets pourrait être financé jusqu’à 2,4 millions d’euros par l’État. « Ces projets sont l’illustration de la cohérence de nos actions en faveur du développement durable, lance Alain Couchot. Toutes nos politiques sont marquées du sceau de la responsabilité environnementale ».
Quartier DMC
S’il s’inscrit dans les projets fléchés pour un financement dans le cadre de la DSIL, le projet de reconversion des bâtiments 59 et 60 de DMC a fait l’objet d’une délibération distincte. « DMC est un site emblématique de notre histoire, affirme Jean-Philippe Bouillé, l’adjoint au maire délégué à l’Urbanisme, embrayant sur la reconversion de l’ancien site industriel en quartier de ville. L’ambition est de faire de cet ancien site industriel, aujourd’hui occupé à hauteur de 20%, un véritable quartier de ville axé sur les arts visuels, sur la base de l’existant de Motoco et de ses 140 artistes, […] avec un cœur dédié aux mobilités douces et un parc urbain qui pourra aller jusqu’à deux hectares ». Si le cœur du site sera non traversant pour les véhicules, la question du stationnement se pose. Une solution de stationnement sera ainsi mise en place au niveau des bâtiments 59 et 60, qui accueilleront un parking de 300 places, ainsi que 2 000m² dédiés à des activités. « Cela nous permet d’utiliser une très belle toiture de plus d’un hectare, pour la couvrir de panneaux voltaïques, ayant une puissance crête de 2 mégawatts, ce qui permettra de produire, sur l’année, l’équivalent de la consommation électrique d’à peu près 400 ménages », précise l’adjoint au maire, qui annonce le début des travaux dès ce printemps. À une question de l’opposition concernant le parking temporaire de 150 places actuellement aménagé sur le site, Jean Philippe Bouillé précise : « La volonté est, à moyen terme, de le garder comme réserve foncière, et d’être en mesure de l’utiliser pour une construction, à déterminer en fonction de la programmation. C’est un site qui va se transformer sur des décennies, il y a des endroits qui vont avoir des vocations et des utilisations temporaires, qui ne trouveront leur utilisation finale qu’au bout de 10, 15 ou 20 ans. On s’attache à apprendre de notre expérience au quotidien, des usages, de l’appropriation, pour déterminer la feuille de route. »
Mulhouse Diagonales
Autre projet qui métamorphose la ville, Mulhouse Diagonales se poursuit, avec l’aménagement du quatrième secteur. « Le secteur 4 est articulé autour de trois séquences : Stoessel-Nessel, les dalles du marché et la liaison du pont de Strasbourg au parc des Terrasses du musée, expose le maire. Les travaux débuteront progressivement à partir de cette année, avec une première opération d’aménagement d’un îlot de fraîcheur, boulevard Stoessel ». Cet espace de nature sera créé en lieu et place de l’ancienne station-service Total, à l’angle du boulevard Stoessel et du boulevard de la Marne, sur une surface de 14 ares. « Cet espace pourra concrétiser la porte d’entrée de Mulhouse Diagonales, on pourra en faire une vitrine en cœur de ville, entre la Doller et l’Ill », confie Catherine Rapp, l’adjointe au maire déléguée à la Nature en ville. L’aménagement d’un parvis, de cheminements, d’une frange verte sur les côtés et d’une noue plantée en prairie pour infiltrer les eaux pluviales, ainsi que l’installation de mobilier pour les habitants et d’arceaux à vélo sont prévus. « C’est un beau symbole de passer d’une station essence à un espace nature », se félicite Catherine Rapp.
Secteur gare : parking silo et passerelle
Dans le cadre de l’aménagement du secteur de la gare, qui se poursuit à l’Ouest, en direction du quartier Fonderie, un parking en silo de cinq étages et d’une capacité de 550 places, sera construit au pied du pont d’Altkirch, en lieu et place de l’actuel parking P3. En vue de la réalisation de ce projet, le conseil municipal a acté la cession du terrain à m2A, pour l’euro symbolique. En réponse à une question concernant notamment la passerelle de la gare, l’adjointe au maire déléguée à la Voirie, Claudine Boni Da Silva a apporté des précisions : « Nous ne sommes pas passifs sur le sujet de la gare, ni de la passerelle. Aux côtés de l’association Patrimoine Rebberg et grâce à sa mobilisation, mon collègue Jean-Philippe Bouillé a donné un avis défavorable à la démolition de la passerelle. Cet avis a été confirmé par la DRAC, via l’architecte des Bâtiments de France qui a rejeté le permis de démolir, et est entériné par une décision du préfet et par un arrêté qui refuse le permis de démolir. Donc cette passerelle ne sera pas démolie, […] nous avons entrepris, avec les différentes collectivités (Région, m2A, Ville), d’entrer dans une discussion un peu plus musclée avec la SNCF pour trouver une solution de financement à plusieurs pour la rénovation de cette passerelle. »
Agence de la participation citoyenne
L’attribution d’une subvention de 68 530 € à l’Agence de la participation citoyenne a permis au maire de présenter le bilan de la structure, qui fêtera ses dix ans l’an prochain : « Dix ans d’actions pour faire vivre aux Mulhousiens la démocratie, le débat, l’échange, l’intelligence collective. Nous sommes heureux de compter 400 habitants engagés dans nos six conseils ; l’enveloppe de travaux dotée de 230 000 euros a été complètement dépensée en totale autonomie et en étroite collaboration avec notre service de la Voirie, par les conseillers. Cette année, plus que jamais, nous n’avons eu de cesse de multiplier les temps de concertation sur nos grands projets, plus particulièrement, autour des mobilités douces, du Plan lumière ou encore du programme de renouvellement urbain. Notre ville se transforme, pour et avec les Mulhousiens ! »
Départ à la retraite et clin d’œil à M+
Avant de clore cette première séance de l’année, le maire a tenu à rendre hommage à Jean-Luc Humbert, le directeur général des services de la Ville, qui fait valoir ses droits à la retraite et a participé à son dernier conseil municipal. « Je tiens à affirmer votre grand sens professionnel, votre disponibilité et votre dévouement », a lancé Michèle Lutz, émue, avant de remettre au directeur des services la médaille d’honneur de la Ville. En conclusion de son discours, le directeur des services mutualisés de la Ville de Mulhouse et m2A, qui a pris ses fonctions en 2018, puis à la Ville de Mulhouse le 1er décembre 2020, Jean-Luc Humbert a assuré : « Je suivrai à distance les séances de conseil municipal et je continuerai à être informé de près à ce qui se passe. J’ai demandé au service Communication de m’envoyer M+ ! »
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