16 septembre 2022 à 15h32 par Marc-Antoine Vallori 2 112 0
(Déjà) 30 bougies pour Le Noumatrouff !
16 septembre 2022 à 15h32 par Marc-Antoine Vallori2 1120
1992-2022 : Le Noumatrouff fêtera, vendredi 23 et samedi 24 septembre, ses 30 ans avec pas moins de 20 groupes – dont Last Train – et 10 Dj’s. Rencontre avec son directeur Olivier Dieterlen, à l’aube de ces deux soirées qui devraient faire date.
Le Noumatrouff a 30 ans, le bel âge ?
C’est peut-être l’âge de raison, mais je ne suis pas sûr pour autant que l’on a raison sur tout (rires). Avec 30 ans au compteur, on peut se dire qu’on a gagné un peu d’expérience, qu’on a fait un peu de route… Mais j’espère que Le Nouma a gardé un peu de l’insouciance du début !
« La magie opère toujours »
Quand l’histoire a débuté, vous imaginiez-vous toujours là, 30 ans plus tard ?
Absolument pas ! L’histoire a d’ailleurs débuté avant (1989), avec des citoyens mobilisés, comme Jean-Luc Wertenschlag, autour de la Fédération pour la Maison du Rock (FMR) qui militait pour l’ouverture d’une salle. À l’époque, on avait juste envie de faire du rock et de jouer, on avait envie de rêver comme tous les jeunes de 20 ou 25 ballets, sans aucun plan de carrière. À titre personnel, je n’ai pas été embauché au Nouma immédiatement lors de son ouverture en 1992. J’ai été bénévole longtemps, puis technicien son, intermittent… Depuis tout petit, le monde du spectacle me fascine. J’ai baigné dedans toute ma vie, c’est ancré en moi. Quand je vois la salle s’éteindre, puis les artistes monter sur scène dans la lumière, la magie opère toujours, même 30 ans après. Fort heureusement d’ailleurs !
Pour vous, qui faisiez beaucoup de scène en tant que guitariste ou bassiste, ça ne vous a jamais frustré de vous retrouver en coulisses, pour gérer la partie organisationnelle ?
Pas du tout, j’ai d’ailleurs toujours conjugué les deux aspects ! Plus jeune, quand je jouais dans des groupes, j’étais toujours celui qui checkais les choses en termes de logistique. Les tracasseries administratives ne me font pas peur. Même gamin, j’achetais des bouquins pour savoir comment créer une asso… J’ai appris beaucoup de manière autodidacte et au contact des autres. Mon parcours scolaire, où j’ai fait des classes techniques, m’a aussi amené vers le métier de technicien son. Si à 20 ans, je ne rêvais évidemment pas de travailler dans une salle de spectacles mais d’y jouer, comme plein de gamins, c’est la vie qui m’a fait bifurquer… J’ai même bossé un temps au théâtre de la Sinne en tant que figurant pour le Ballet de l’Opéra national du Rhin… Vraiment le spectacle vivant m’a toujours fait vibrer !
Le chiffre
5 000. Comme le nombre de concerts organisés au Noumatrouff en 30 ans
Sans plus réfléchir, quels sont les concerts les plus marquants en 30 ans de Noumatrouff ?
Il y en a évidemment plein ! Je me lance, même si ça remonte à loin, en citant Biohazard, gros groupe de métal américain. Ça a été une claque monumentale de voir débarquer des Ricains dans notre club de 300 places, qui était notre unique salle de concerts à l’époque (Ndlr : l’ouverture de la grande salle date de 1999). Ce concert m’a marqué pour son énergie incroyable, un son de fou ! Dans un tout autre registre (Ndlr : world-électro), le concert de Natacha Atlas reste un sacré beau moment, comme celui de Tool (métal) ou, plus récemment, de Feu ! Chatterton, un vrai bon groupe live français, et les Belges de Balthazar !
30 ans après ses débuts, le Nouma, c’est quoi aujourd’hui ?
Un lieu de concerts et d’accompagnement de la pratique musicale avec les locaux de répétition et les résidences d’artistes. On sort d’une période compliquée avec la crise sanitaire et Le Noumatrouff redevient ce qu’il a toujours été : un lieu de vie, où se croisent énormément de publics différents avec une belle mixité sociale et des âges. Au Nouma, tu peux croiser des gamins de tous les quartiers venus écouter le dernier rappeur du moment, alors que la veille, tu as Popa Chubby qui se produit devant des quadras et des quinquas. Et parfois des concerts brassent toutes les générations à la fois. Le Nouma, c’est un vrai lieu de rencontres, de vie, de partages et de créations artistiques…
« Se faire plaisir »
Le Nouma va souffler les 23 et 24 septembre, ses 30 ans, lors de deux grandes soirées. C’est quoi l’idée ?
Depuis les 15 ans du Nouma, c’est devenu une tradition que de fêter les anniversaires, tous les cinq ans. On ne pouvait pas faire autrement pour les 30 ans que de proposer une belle fête, avec 20 groupes et 10 Dj’s qui seront sur scène, entre 19h et 4h du matin. C’est une manière aussi de montrer la vitalité de la création locale, on fait et on se fait un cadeau avec ces deux soirées. On sera dans l’intergénérationnel côté public mais aussi sur scène, avec des parents programmés aux côtés des groupes de leurs enfants. Cette soirée, ce sera aussi une diversité de styles musicaux avec d’anciens groupes ayant une histoire avec le Nouma, reformés pour l’occasion (Divas, Toy, Superfreaks, Parano, Charlotte ô fraises…), des artistes qui sont toujours là (Lyre le temps, Mouse DTC, Cochrane…), mais aussi des jeunes comme Smoke & Mirrors, L.E.O., Grizzy, Akalex… L’idée, c’est de se faire plaisir sans se prendre la tête ! Symboliquement, il y aura aussi Last Train (vendredi 23 à 22h), que le public a découvert lors des 20 ans lors d’un concert incroyable donné au club. Ce sera un beau clin d’œil, dix ans après. Le tout gratuitement ! Le 22 septembre, la veille, on sortira aussi le livre des 30 ans du Noumatrouff (chez mediapop-editions.fr).
Comment imagines-tu Le Noumatrouff dans 30 ans ?
Le Nouma est le fruit d’une initiative de citoyens et de musiciens, j’espère donc que l’état d’esprit va perdurer. Cela dit, le Nouma a toujours été ancré dans son époque, il sera donc à l’image de ce que les gens à sa tête voudront en faire. Le renouvellement est déjà en marche. Dans l’équipe actuelle, il y a un tiers d’anciens, dont moi. Demain, il n’y en aura plus. Ce sont les jeunes générations qui prendront naturellement le relais. J’espère vraiment que l’on fera plus confiance aux nouvelles équipes que l’on a pu nous faire confiance à nos débuts, il y a 30 ans ! J’ai bon espoir !
Deux jours de fête et plus si affinités !
Il n’y a qu’à se rendre sur la page Facebook de l’événement des 30 ans du Noumatrouff pour constater l’engouement. Vendredi 23 et samedi 24 septembre, de 19h à 4 du matin, pas moins de 20 artistes et 10 Dj’s vont se succéder sur les scènes de la grande salle et du club, entre groupes confirmés, jeunes pousses et reformation. De Last Train à Smoke & Mirrors, de DJ Scribe à Otis Riddim, en passant par Lyre le temps, D-Bangerz, Superfreaks, Mouse DTC ou Divas… Voilà deux soirées qui devraient cartonner, en entrée libre. Un beau week-end anniversaire qui donne aussi le coup d’envoi à la nouvelle saison du Noumatrouff, qui fait une nouvelle fois la part belle à une programmation hétéroclite. La route du rappeur Ashkidd (8 octobre), croisera celle des métalleux de Black Bomb A (10 novembre), la folk de Herman Düne (17 novembre) ou encore l’atmosphérique Rodolphe Burger (10 décembre).
+ d’infos sur www.noumatrouff.fr
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