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1 juillet 2024 à 17h11 par 1 170 0

Dirty Deep, Sexblood, DJ Cerk, Yend… Le « Made in Mulhouse » de la musique s’exporte

Dirty Deep, Sexblood, DJ Cerk, Yend… Le « Made in Mulhouse » de la musique s’exporte | M+ Mulhouse
Dirty Deep, Sexblood, DJ Cerk, Yend… Le « Made in Mulhouse » de la musique s’exporte | M+ Mulhouse

Dirty Deep, Sexblood, DJ Cerk, Yend… Le « Made in Mulhouse » de la musique s’exporte

1 juillet 2024 à 17h11 par 1 1700

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Temps de lecture : 7 minutes

Heavy blues avec Dirty Deep qui se produit aux Eurockéennes, DJ Cerk en tournée avec Claudio Capéo, rock gothique de Sexblood en partance pour les États-Unis, révélation RnB avec Yend… Coups de projecteur sur ces artistes de la scène de la région mulhousienne qui s’exportent.   

Dirty Deep, puissance Eurockéennes

Avec son heavy blues racé, qui ne déparerait pas même au pays de l’oncle Sam, et ses 14 ans d’existence, Dirty Deep en connaît déjà un rayon côté grands festivals. Cabaret Vert, Le Chien à plumes… Les Eurockéennes de Belfort les accueillent à bras ouverts ce vendredi 5 juillet à 17h45, le même soir que Lenny Kravitz, sur la magnifique scène de La Plage. « Ça fait un paquet d’années qu’on voulait s’y produire, nous sommes évidemment contents et excités de jouer aux Eurocks, un festival à côté de chez nous, qui nous parle », souligne Victor Sbrovazzo, l’âme du groupe. Un rendez-vous à surligner en rouge dans l’agenda estival chargé du trio, qui s’exporte en Europe, de la Belgique à l’Italie, en passant par l’Allemagne ou la République Tchèque.

Au forceps. « On aime bien bouger et dès qu’on a l’opportunité, on le fait », résume Victor en se remémorant des road trips rock’n’roll, qui auront vu jouer Dirty Deep aux Etats-Unis (deux fois), au Canada (cinq fois), au Maroc (une fois) et en République Tchèque (cinq fois)… Des opportunités qui ne tombent pas du ciel mais qui se cherchent au forceps. « Il n’y a aucune date qui tombe dans le bec, on va à la chasse. Sortir un album, ça ne suffit plus pour jouer, nous sommes encore un groupe en développement. Si tu veux te produire, il faut y mettre beaucoup d’énergie et persévérer, c’est presque de la résilience », souligne le chanteur-guitariste de Dirty Deep, qui vient de sortir « Upstream shake », titre du premier des trois EP qui rythmeront les prochains mois. Preuve que le self-made man a encore de beaux jours devant lui, en réponse à une industrie musicale de plus en plus aseptisée.

Self-made man. Enregistrement, mixage, master, pochette… Tout a été fait maison cette fois ! « Nous faisons évidemment un métier passion, mais la réalité est un peu moins glamour. Aujourd’hui pour exister, on ne peut pas s’en remettre uniquement à la musique et à l’artistique. Internet a changé la donne et, qu’on le veuille ou pas, beaucoup de choses se jouent sur la com’ et sur le nombre de likes sur les réseaux sociaux, concède Victor Sbrovazzo. En même temps, les groupes sont de plus en plus nombreux et il y a moins d’endroits pour jouer. » Façon polie de dire qu’une place au soleil, ça se mérite encore plus aujourd’hui qu’hier et que les coups de découragement et le doute n’ont pas voix au chapitre.

+ d’infos : facebook.com/dirtydeep.officialdirtydeep.bandcamp.com

DJ Cerk : un album et une tournée avec Claudio Capéo

DR

Ceux qui ont déjà croisé sa route vous le confirmeront : passionné de musique devant l’éternel, DJ Cerk est aussi discret dans la vraie vie que talentueux, derrière ses platines, sur scène. À 33 ans, ce pur produit de la scène mulhousienne qui s’était déjà fait un nom localement, notamment avec ses complices du groupe Artcore State of Mind (A.S.O.M.), joue désormais dans la cour des très grands. À la mesure du talent de ce passionné de (bons) sons dans lesquels il s’est plongé tête baissée, dès l’âge de 15 ans, en faisant ses premiers scratchs. Dj et beatmaker, « Cerky » ajoute progressivement d’autres cordes à son arc : l’enregistrement, le mixage, la production, en plus de la composition. « Je me suis rendu compte, avec A.S.O.M, qu’il n’existait pas à Mulhouse de studio pour enregistrer ce que j’aimais, il a donc fallu se débrouiller. J’ai commencé à enregistrer avec mes potes, puis à collaborer avec d’autres artistes », explique Pierre Lorrain de son vrai nom, diplômé d’une école d’audiovisuel en 2013, à Paris, ville où il multiplie les « belles rencontres ».

« La » rencontre. L’appétit venant souvent en mangeant, DJ Cerk aménage son propre studio professionnel, le Cerky Studio, à deux pas de Mulhouse (Zillisheim), sa base pour réaliser des productions sous son nom, développer des collaborations avec d’autres artistes et collectifs, dont celui des beatmakers Tour de Manège, enregistrer des albums à la demande… Autant d’activités qui suivent une montée en puissance linéaire jusqu’à « la » rencontre qui va le faire basculer sur une autre planète. « Gill’us (Ndlr : Gilles Dorn, complice musicien de Claudio Capéo) est venu me rencontrer, on a commencé à travailler ensemble, à composer et puis tout s’est enchaîné ». « Rose des vents », quatrième et dernier album de Claudio Capéo sorti fin 2022 (puis réédité en novembre dernier), aura été co-réalisé, enregistré et mixé avec DJ Cerk et dans son studio en prime. Ce qui lui vaut aujourd’hui plusieurs disques d’or et de platine… Entre temps, il rejoint Claudio Capéo sur la tournée qui suit la sortie de l’album et recommence cet été pour un tour de 26 dates (du 28 juin au Festival La Ronde des briques au 6 septembre avec Le Lot en meule bleue Festival). « Je fais sur scène du scratch et désormais aussi du synthé », confie Dj Cerk, qui n’aurait jamais imaginé suivre une telle trajectoire.

Surdoué du son. « Mon quotidien a clairement basculé. On est face à la réalité avec toutes les questions qui vont avec : est-ce que je vais y arriver ? Est-ce vraiment là ma place ? Voir autant de gens qui dansent devant toi, qui crient, qui rient, qui chantent, c’est juste extraordinaire. Je vis le meilleur moment de ma vie, alors je profite à fond de chaque instant. On ne sait jamais combien de temps ça va durer, je me laisse porter par le moment. Claudio, comme tous les musiciens du groupe, sont incroyablement prévenants, ils connaissent le métier ! » Et comment ce surdoué du son et vrai timide (« J’en suis le plus grand représentant en Europe », plaisante-t-il) arrive-t-il à se produire devant des milliers de personnes ? « J’en suis le premier étonné, je crois que le live m’a permis de m’ouvrir. Très sincèrement, le premier concert, c’était terrifiant avant de monter sur scène, mais au final tu y vas. Au début, j’étais vraiment hyper focus sur ce que je faisais, là je peux être plus relâché en jouant et profiter du moment. C’est juste une sensation dingue ! »

+ d’infos : facebook.com/DjCerkdjcerk.bandcamp.com –  voir le solo de DJ Cerk en live avec Claudio Capéo 

Sexblood exporte son rock gothique aux USA

Après le Texas l’été dernier, Sexblood met le cap sur la Floride, du 11 au 19 juillet avec six concerts, qui les feront passer par les clubs de Jacksonville à Orlando, deux ans après la sortie de leur premier album « Teach Me To Cry ». « Un album 10 titres, créé clé en main, avec lequel j’ai démarché des labels spécialisés dans la musique dark gothique, dont Swiss Dark Night, un petit label bien connu dans le milieu avec un beau réseau, qui nous a signé pour diffuser notre musique », souligne Abel de Beauvoir, le leader du groupe.

Dj’s texans. Les nouvelles technologies aidantes, les morceaux de Sexblood traversent l’Atlantique pour arriver jusqu’aux oreilles avertis de Dj’s texans, qui se font un malin plaisir de les diffuser lors de soirées gothiques enflammées. « Tout est parti d’une vidéo réalisée au Temple Saint-Jean à Mulhouse du morceau « Spleeping Angel » (Ndlr : 20 000 vues, vidéo ci-dessus), suite à laquelle des Dj’s de la place nous ont demandés de venir jouer, l’an passé, chez eux. Cette année, c’est reparti pour un tour, en Floride cette fois. » À 50 ans sonnés et à l’origine de plusieurs formations musicales mulhousiennes, Abel de Beauvoir détient la bonne formule : « On est vraiment dans une musique de niche et on est dans l’underground, il y a un esprit tribu avec de vrais fans de cette musique. La plus grande partie des ventes et des écoutes de Sexblood se fait aujourd’hui aux Etats-Unis, c’est juste fou ! C’est à la fois étonnant et inattendu, mais vraiment gratifiant. Que ce soit aux Etats-Unis ou en concert au fin fond de l’Allemagne, nous faisons à chaque fois de magnifiques rencontres. »

Look. Après avoir sorti son deuxième album « Intimidating Visions » en mai dernier, Sexblood ne compte pas s’arrêter en si bon chemin avec, outre les Etats-Unis, une date prévue à Nice à l’automne, puis un festival en Angleterre en 2025 avec, comme à chaque fois, le look qui va avec. « On joue vraiment le jeu en live, avec un look et un décorum de circonstance. J’ai toujours pensé que le look était important quand on joue du rock. Dans le rock gothique, il l’est encore plus, il y a des codes à respecter : tenue noire, cuir, dentelle, croix… On ne vient pas jouer en jeans : le look, c’est important, c’est même vivifiant ! »

+ d’infos : facebook.comsexblood.bandcamp.com/album/intimidating-visions

Où s’arrêtera Yend ?

Un vent de fraîcheur féminin et de RnB souffle fort heureusement dans cet impitoyable monde de musiciens masculins mulhousiens (sic). À 25 ans, Yend se fait progressivement un nom. Si tout commence il y a quatre ans pour la native de Mulhouse avec quelques singles et Ep’s bien sentis, le premier envol date de 2023 avec la sortie de « Yekrik », album 5 titres, qui met l’artiste sur orbite. Présélectionnée aux Inouïs du Printemps de Bourges en 2023, on retrouve entre autres l’artiste, autoproclamée « hip-hop hop aux sonorités afrodescendantes », sur la scène du Noumatrouff en ouverture d’Aloïse Sauvage.

Repérage. « Je suis dans la musique depuis huit ans, mais Yend existe véritablement depuis 2020 avec des premiers titres sur les plateformes de musique, explique l’artiste, alias Aïcha, Mulhousienne de naissance, qui a fréquenté, gamine, les planches de l’Espace 110 et ses cours de théâtre. L’album « Yekrik » m’a permis de trouver des dates, j’ai bien accroché avec Olivier Dieterlen, le directeur du Noumatrouff, qui m’a permis de faire la première partie d’Elodie Sauvage, de me produire au festival C’est la teuf, mais aussi de faire des résidences… » À l’image de la dernière en date, en juin, pour préparer son live pour la finale nationale de Buzz Booster (lauréate Grand Est), dispositif de repérage incontournable dans la sphère rap (hip hop). Une marche de plus pour Yend qui s’exporte, peu à peu, de Lille à Aix-en-Provence en passant par Clermont Ferrand, avec, dans son viseur, la date du 9 octobre à l’Élysée Montmartre, à Paris, et un nouvel album à venir, a priori encore cette année.

Chemin de croix. « Exister dans la musique est un chemin de croix, mais je suis de nature disciplinée et, dès que j’ai un objectif, je fonce, explique l’artiste encore indépendante, qui a grandi entre l’Alsace et la Guadeloupe. Résidences, tremplins, concerts dans les salles de musiques actuelles, présence sur les réseaux sociaux, utilisation des relations presse… Il y a un important travail en coulisses. Au-delà de la musique et de l’artistique, il faut être aussi manager, community manager, comptable (…) si l’on veut que la musique passe dans toutes les oreilles. » À quand une nouvelle date à Mulhouse ? Rien de 100% certain pour l’heure. « Cela dit, c’est toujours un vrai plaisir de performer à Mulhouse, qui reste dans mon cœur », conclut Aïcha, désormais Strasbourgeoise, à qui l’ont doit aussi le mouvement Afrodigital avec l’artiste Malcolm.

+ d’infos : instagram.com/yendigba/ fanlink.tv/yekrik

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