Découvrir les murs peints, le Rebberg, la Cité ouvrière ou les traces de la Suisse à Mulhouse ? C’est possible, grâce aux visites guidées thématiques proposées, tout au long de l’année, par la Maison du patrimoine Edouard Boeglin.

Faire connaître le patrimoine mulhousien, au sens large, à tous les publics : c’est la mission de la Maison du patrimoine Edouard Boeglin (Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine – Ciap), qui propose des expositions, des ateliers pour les enfants, mais aussi un riche programme de visites guidées. « Nous travaillons avec neuf guides conférenciers et proposons une quinzaine de visites différentes, souligne Caroline Delaine, chef du service Ville d’Art et d’Histoire. Nous préparons les visites, faisons des recherches aux archives et le tout s’enrichit au fil du temps et des échanges avec les visiteurs et les guides, qui sont tous passionnés ! »

« Mulhouse n’était pas suisse ! »

La passion de Mulhouse, de son histoire et de son patrimoine, c’est ce qui anime Jean-Marc Fritsch, l’un des neuf guides conférenciers, que l’on a suivi à l’occasion d’une visite guidée thématique, « Sur les traces de la Suisse ». Après une introduction sur les origines du nom de la ville (« la maison du moulin ») et une explication sur les dalles de la place de la Réunion qui matérialisent l’emplacement de l’ancienne église Saint-Etienne, datant du XIIe siècle, le guide fait d’emblée tomber une idée reçue : « Mulhouse n’était pas suisse, elle était liée à la Suisse par des traités militaires, pour mieux se défendre de leurs ennemis communs, les Habsbourg… » Une information qui ne décontenance pas le groupe de visiteurs du jour, tous originaires de la région.

« Autour de vous, vous avez plus l’impression d’être dans une cité suisse qu’en Alsace, il n’y a pas de maisons alsaciennes ici », poursuit le guide, en insistant sur l’architecture caractéristique des magnifiques bâtisses de la place de la Réunion, avant de s’attarder sur l’Hôtel de ville et ses magnifiques peintures en trompe-l’œil, représentant notamment les allégories de la justice et de la charité, mais aussi les armoiries des cantons suisses auxquels Mulhouse était autrefois liée. La visite se poursuit à l’intérieur de l’Hôtel de ville, dans la majestueuse salle du conseil.

Vitraux, blasons et Klapperstein

« Cette visite, sur les traces de la Suisse à Mulhouse, est celle où l’on marche le moins, presque tout se déroule sur la place de la Réunion et au Musée historique », confie Jean-Marc Fritsch, avant de présenter les vitraux, les armoiries suisses (encore) et les blasons des bourgmestres et maires… Direction ensuite les collections du musée, avec un passage devant le Klapperstein, la « pierre des bavards » : « Si une femmes racontait des médisances, on lui mettait cette pierre de 12kg autour du cou et on la promenait dans toute la ville avec des trompettistes qui l’annonçaient, explique le guide. La personne qui avait été offensée par cette femme pouvait lui piquer le derrière avec un bâton… Les hommes pouvaient aussi être punis, mais on leur faisait juste payer une amende ! »

« Je suis une admiratrice de Mulhouse et je suis venue pour en savoir plus, explique Cathy, venue de Zillisheim. J’ai déjà assisté à des visites théâtralisées et suivi la visite des murs peints, on apprend plein de choses ! » Adrien est, lui aussi, originaire de la région mulhousienne, qu’il connaît plutôt bien : « Au mois de mai, j’ai fait six visites, il y a des choses qu’on connaît vaguement mais le fait de faire ces visites permet d’en savoir plus. J’habite à Mulhouse depuis très longtemps mais j’ai découvert récemment où est situé le berceau de l’industrie textile à Mulhouse, par exemple ! » À la fin de la visite, le petit groupe se retrouve sous la statue de Guillaume Tell, autre figure emblématique de la Suisse, avant de se quitter pour, peut-être, se retrouver sur l’une des 15 autres visites proposées par le Ciap !