10 février 2022 à 16h40 par Simon Haberkorn 2 663 2
La démolition de la tour Adoma a commencé
10 février 2022 à 16h40 par Simon Haberkorn2 6632
11 étages de béton qui ne seront bientôt plus qu’un souvenir : après deux années de travaux préparatoires, la démolition de l’ancien foyer Adoma du quai d’Oran a démarré. Transformé, dans un premier temps, en parking provisoire, le terrain connaîtra une nouvelle affectation, définie en concertation avec les habitants.
Nous vous en parlions dans notre vidéo de janvier, l’ancien foyer Adoma du quai d’Oran, vétuste et obsolète, va disparaître définitivement du paysage mulhousien, d’ici le début du mois d’avril. Après deux ans de travaux préparatoires, la démolition tant attendue de cette « verrue » urbaine a démarré ce mercredi 9 février, avec les premiers coups de cisaille de la nouvelle pelle géante de l’entreprise Gaïal.
Construite au début des années 70 par la Sonacotra (devenue Adoma), afin d’y accueillir des travailleurs migrants, cette tour de 35 mètres de haut comptait 227 logements, répartis sur 11 étages. Après le relogement de ses occupants dans d’autres résidences à Mulhouse, la tour a fermé ses portes en 2012 et sa démolition, nécessaire au vu de sa vétusté, a été « un projet long et complexe, que nous sommes ravis de voir enfin aboutir, explique le maire de Mulhouse, Michèle Lutz. La disparition de cette tour, qui était devenue une « verrue » dans le paysage urbain, est un moment important et vient compléter la transformation du quartier Fonderie, en pleine mutation. Cette démolition participe à la vision différente que nous souhaitons donner de Mulhouse. »
« Une opération longue et fastidieuse »
Fruit d’un « travail partenarial emblématique entre la Ville, l’Etat et Adoma, la démolition de cette tour est une nouvelle étape de la recomposition de la ville, souligne le sous-préfet de Mulhouse, Alain Charrier. Cela prend du temps et se fait par petites touches successives mais la ville et son image se transforment. Ici, cette démolition marque aussi une entrée de ville, notamment quand on arrive en train. »
« Les débats, les questionnements ont été nombreux sur cette opération longue et fastidieuse, rappelle Grégory Bisiaux, directeur de l’établissement Est d’Adoma. Cette tour des Marronniers était devenue un vrai marronnier ! La démolition de cette tour, nécessaire car totalement obsolète, s’inscrit dans le cadre du programme de restructuration et de rénovation du parc d’Adoma. A l’échelle nationale, ce sont 4,2 milliards d’euros qui sont investis, sur une quinzaine d’années, dont 485 millions d’euros sur le Grand Est et la Bourgogne Franche-Comté. A Mulhouse, nous avons déjà rénové trois résidences et une rénovation énergétique est prévue pour la quatrième. »
Démarrés en 2020, les travaux préparatoires ont d’abord consisté à évacuer les encombrants, « qui ont représenté 75 tonnes, soit 10 bennes de meubles, explique Steve Greiner de l’entreprise Gaïal, qui pilote le chantier de démolition. Nous avons ensuite effectué un diagnostic concernant les matériaux amiantés, dont la tour était truffée. Nous avons ainsi enlevé 3 000 m2 de dalles en amiante et 1 600 m2 de faïence amiantée. Le désamiantage puis l’enlèvement des éléments du second œuvre (cloisons, portes, radiateurs, façades, sols…) ont duré quasiment un an, jusqu’en janvier 2022. »
De nouveaux nichoirs pour les martinets
Désormais, l’entreprise s’attaque à la structure du bâtiment, composée de 8 000 tonnes de béton, qui va être abattue par grignotage à l’aide d’une nouvelle pelle mécanique, dont le bras peut s’élever jusqu’au sommet de la tour. A l’issue de cette phase, qui devrait durer deux mois, le terrassement sera finalisé et le terrain pourra être restitué à la Ville de Mulhouse. Dans un premier temps, un parking provisoire d’une cinquantaine de places y sera réalisé, à l’horizon 2023, alors qu’un tiers de la surface récupérée sera végétalisé. L’affectation définitive de l’espace, en lien avec le renouvellement urbain en cours dans le quartier, sera définie ultérieurement, en concertation avec les habitants.
Enfin, suite à sa fermeture, la tour était devenue un refuge pour les martinets à ventre blanc, une espèce d’oiseaux protégée. Les travaux ont donc été organisés en fonction de la période de nidification des oiseaux, et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a accompagné la démarche d’évacuation des espèces hors du site et la concrétisation de mesures compensatoires, avec l’installation de nichoirs et de boîtiers sonores. Actuellement en migration, les martinets trouveront à leur retour de nouveaux nichoirs installés sur le toit de la clinique du Diaconat-Fonderie, sur le toit de la gare de Mulhouse et sur le toit du campus UHA-Fonderie. La LPO assurera un suivi de la population des martinets, jusqu’à la fin de l’année 2023.
1,65 million d’euros pour la démolition
Le coût total de l’opération de démolition du foyer Adoma se monte à 1,65 million d’euros, financés par :
- L’État, via l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) : 650 000€
- Adoma, maître d’ouvrage de l’opération : 625 000€
- La Ville de Mulhouse : 375 000€
Je profite du sujet des martinets pour signaler que ceux-ci nichent bcp dans les anfractuosités des résidences Zillisheim (Rue des Bains,rue Saint-Michel,rue de Zillisheim),et qu’il faudrait les protéger des futurs projets d’isolation . (Ainsi que d’autres espèces très présentes)
La » verrue » c’est de préférer laisser des sans abris à la rue, plutôt que de leurs fournir un toit.
C’est dans cette mentalité égoïste et illogique, qu’on préfère démolir plutôt que d’apporter une solution de logement à ceux qui en ont grandement besoin.