20 mars 2019 à 12h17 par Simon Haberkorn2 4300
35 étudiants mulhousiens de la HEAR présentent, ce printemps, leurs travaux dans le cadre prestigieux de la Biennale internationale du design de Saint-Etienne et du Salone del Mobile de Milan. Des vitrines d’exception qui témoignent du savoir-faire des étudiants et de la place internationale acquise par la HEAR.
Ce sont deux grands rendez-vous incontournables dans le monde du design : la 11e Biennale internationale du design de Saint-Etienne, du 21 mars au 22 avril, et le 58e Salone del Mobile de Milan, du 9 au 14 avril, sont pourtant aux antipodes l’un de l’autre.
« La biennale de Saint-Etienne est un évènement prospectif, militant, où la dimension sociale et la notion de service public sont au cœur des projets alors qu’à Milan, on est vraiment sur un évènement commercial, une grande foire du design et du meuble, explique David Cascaro, le directeur de la HEAR. C’est intéressant pour les étudiants de participer à ces deux évènements qui se situent aux deux extrêmes l’un de l’autre, et qui font écho au positionnement de l’école, entre l’art et l’industrie. »
35 étudiants et cinq anciens étudiants des options Design et Design textile, des cursus intégralement installés sur le site mulhousien de la HEAR depuis la rentrée 2018, participent en effet cette année à ces deux grands messes du design, via trois projets différents.
Six mois de travail avec des entreprises chinoises
A Saint-Etienne, ce sont les projets Replica et #Molds21 que présenteront les étudiants, en partenariat avec des entreprises et des écoles chinoises. « La Chine est l’invité d’honneur de cette édition, explique Christelle Le Déan, enseignante de l‘option Design textile. Le pays n’est pas seulement l’usine du monde, c’est aussi un lieu central d’échanges culturels avec des entreprises qui sont de véritables industries culturelles, un concept étonnant pour nous. Nous avons établi des liens avec différentes entreprises chinoises, sélectionnées pour leurs principes éthiques et leur goût de l’ouverture, qui ont accepté de travailler avec des étudiants français. On peut saluer leur engagement et l’enthousiasme dont elles ont fait preuve pour mener ces projets avec une école française. »
Concrètement, quatre étudiants de 5e année en Design textile et quatre jeunes diplômés de la même filière ont travaillé, pendant six mois, avec cinq entreprises chinoises pour réaliser des prototypes de vêtements, présentés au sein de l’exposition Replica. Pensés et dessinés par les étudiants et les jeunes diplômés, ces prototypes ont été spécifiquement produits par les entreprises chinoises partenaires, se nourrissant de la fascination réciproque entre les deux cultures : vêtements techniques enduits et soudés, broquards de l’ethnie Tujia, fausse fourrure, vêtements brodés traditionnels de l’industrie culturelle de Shenzen…
« J’ai travaillé avec une entreprise chinoise textile de pointe, pour transposer les codes de la performance sur une collection d’une dizaine de vêtements inspirés de l’automobile, mais aussi du monde militaire et pompier, explique Léa Barelli, l’une des étudiantes impliquées dans le projet. J’ai beaucoup aimé le contact avec l’entreprise CTDC et l’expérience de travailler avec une entreprise chinoise en s’adaptant aux contraintes techniques et matérielles, cela permet de mettre un pied dans la réalité, à l’heure des productions délocalisées. »
Le résultat de ce travail collaboratif mené à plusieurs milliers de kilomètres sera présenté à la Biennale de Saint-Etienne. Vous pouvez le retrouver dans le catalogue de l’exposition.
Le chanvre, le coton de demain
Autre projet de la HEAR présenté à Saint-Etienne, #Molds21, réalisé en partenariat avec la China Art Academy de Hangzhou. Autour de la collection de moules industriels archivée par le Centre international d’art verrier de Meisenthal, une recherche croisée a été menée par les étudiants des deux sites, dont 18 étudiants de la HEAR. Il s’agit d’interroger les processus du moulage industriel et son hybridation numérique, qui permettent d’ouvrir des pistes de recherches surprenantes. Deux films et les propositions les plus emblématiques seront exposés.
A Milan, 13 étudiants de 3eannée de Design textile présenteront leur projet sur le chanvre et son potentiel d’avenir, réalisé en partenariat avec l’ESAD de Reims. Offrant une vision prospective sur ce matériau dont les filières locales ont progressivement disparu, les étudiants mettent en avant le potentiel de ce matériau dans toutes ses applications, qui pourrait remplacer le coton dans les années à venir.
Associant également des entreprises locales comme DMC, la corderie Meyer-Sansboeuf de Guebwiller, Thann Textiles ou des écoles comme l’ENSISA, « ces différents projets témoignent de l’évolution des pratiques à la HEAR, avec le retour de la dimension manuelle et des métiers à tisser ainsi que des liens renoués avec les grands partenaires régionaux, dans un esprit d’attention accrue portée à l’utilisation des ressources », explique David Cascaro. « La fusion des deux écoles strasbourgeoise et mulhousienne au sein de la HEAR porte plus que jamais ses fruits », conclut Michel Samuel-Weis, adjoint au maire délégué à la Culture et vice-président de la HEAR.
Plus d’infos : www.hear.fr
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