14 mai 2021 à 16h01 par Simon Haberkorn 2 325 0
La ligue contre le cancer se mobilise pour la vaccination contre les papillomavirus
14 mai 2021 à 16h01 par Simon Haberkorn2 3250
Dans le cadre de la Semaine européenne de la vaccination, du 17 au 21 mai, la Ligue contre le cancer du Haut-Rhin lance une campagne pour inciter les adolescents à se vacciner contre les papillomavirus. Efficace, sûre et 100% remboursée, la vaccination permet d’éviter le développement de plusieurs cancers, chez les femmes comme les hommes.
Des virus qui touchent 80% des hommes et des femmes au cours de leur vie et sont responsables de 6 300 nouveaux cas de cancers chaque année en France, alors même qu’ils pourraient être évités par une campagne de vaccination ? Ce sont les HPV, ou papillomavirus humains, une famille de virus très répandus, qui se transmettent par contact au niveau des parties génitales, le plus souvent lors de rapports sexuels.
S’ils disparaissent généralement en quelques mois, ces virus, dont le préservatif ne protège pas totalement, peuvent également évoluer en maladie et provoquer des lésions précancéreuses de six cancers (vagin, anus, col de l’utérus, vulve, pénis et voies aérodigestives supérieures), ainsi que des verrues anogénitales.
« Les HPV représentent la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles, qui touchent 80% de la population à un moment ou un autre et il n’existe pas de traitement efficace pour le moment, explique le docteur Bruno Audhuy, président du Comité 68 de la Ligue contre le cancer. Ces virus sont aussi oncogènes, c’est-à-dire qu’ils peuvent être générateurs de cancers, ils représentent environ 15% des cancers dans le monde. La Ligue contre le cancer se mobilise contre ces virus et souhaite profiter de la Semaine européenne de la vaccination pour sensibiliser à l’importance de la vaccination. Depuis janvier 2021, le remboursement du vaccin HPV a été étendu aux garçons, un vrai progrès pour freiner la progression des virus ! »
La vaccination désormais recommandée aussi aux garçons
En effet, si les femmes sont plus concernées par les cancers liés aux HPV, un quart de ces cancers touchent les hommes et l’extension de la vaccination à tous permettra de réduire significativement la transmission des HPV et les cancers induits. Désormais recommandée pour les filles comme pour les garçons, la vaccination peut être réalisée par un médecin, une sage-femme, un infirmier ou par les services de vaccination municipaux et départementaux. Elle concerne les jeunes de 11 à 14 ans (deux doses d’injection) et les 15-19 ans (trois doses).
« Ce vaccin est à la fois efficace, en prévenant jusqu’à 90% des infections, et sûr, avec un recul important puisque 100 millions de jeunes ont déjà été vaccinés dans 80 pays, souligne Merlène Grivot, chargée de prévention à la Ligue. Il est également intégralement remboursé, avec une prise en charge à 65% par la Caisse d’assurance maladie, 90% en Alsace avec le régime local, et le reste à charge pris en compte par les complémentaires santé ou la CMU. En cas d’absence de complémentaire santé, les comités alsaciens de la Ligue remboursent le reste à charge, en partenariat avec les pharmaciens. »
Seules 28% des jeunes femmes vaccinées
La nécessité d’informer plus largement la population française de l’existence de ce vaccin est indispensable quand on sait que seules 28% des jeunes filles de 16 ans ont reçu un schéma vaccinal complet, en 2019. En Alsace, et notamment dans les agglomérations strasbourgeoises (23%) et mulhousiennes (17,4%), ces chiffres sont encore plus faibles.
« La couverture vaccinale est pour l’instant trop faible en France et en Alsace, explique Emilie Delarue Friedel, attachée de recherche clinique au Centre régional de coordination des dépistages des cancers de la région Grand Est (CDRCDC). Plusieurs pays d’Europe et du monde démontrent qu’une couverture vaccinale élevée a un impact et des bénéfices visibles. En Australie, par exemple, la couverture vaccinale de près de 80% des jeunes a montré une réduction significative du taux des personnes infectées par les virus HPV. » Ce taux est ainsi passé de 22,7% en 2005-2007 à 1,5% en 2015, chez les femmes de 18 à 24 ans.
Efficace pour éviter notamment les cancers du col de l’utérus, le deuxième cancer le plus meurtrier chez les femmes de moins de 45 ans, la vaccination HPV est un moyen complémentaire au dépistage de ce cancer. « En associant la vaccination et le dépistage, ce sont 97% des cancers du col de l’utérus qui peuvent être évités », conclut Merlène Grivot.
+ d’infos : www.liguecancer-cd68.fr
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