31 juillet 2024 à 17h27 par Simon Haberkorn 3 637 0
Le M.U.R. Mulhouse accueille sa 100e création
31 juillet 2024 à 17h27 par Simon Haberkorn3 6370
Espace incontournable de l’art urbain à Mulhouse, le mur d’expression éphémère de la rue de la Moselle, porté par l’association Le M.U.R. Mulhouse, accueille sa 100e création, signée de l’artiste alsacien BYSAR.
Et de 100 ! Onze années après sa création, le M.U.R (comme Modulable, Urbain et Réactif) du 9, rue de la Moselle accueille sa 100e œuvre éphémère de street art, réalisée par l’artiste alsacien BYSAR, qui y met notamment en avant, et pour la première fois sur cet espace incontournable de l’art mulhousien, la couleur rose !
« Faire le M.U.R de Mulhouse, c’est un fait d’arme, c’est quelque chose qu’on ne peut faire qu’une seule et unique fois, explique cet artiste de 39 ans, originaire de Sigolsheim, et qui graffe depuis dix ans. J’ai réfléchi pendant plusieurs mois puis construit une œuvre dans ma tête, avant de la préparer sur le papier. La créer sur le mur nécessite quatre bonnes journées de travail. Je me suis inspiré de la mythologie grecque et du tableau La chute de Phaéton, pour représenter l’un des chevaux tirant le char de Phaéton et le portrait de celui-ci, foudroyé par Zeus. Pour le cheval, où je joue sur la transparence, je suis parti d’une sculpture, avec ce rendu de pierre qui lui donne une certaine puissance. J’intègre également des éléments de calligraphie, un art qui me passionne, et mon rose favori du moment ! »
Le reflet de la diversité des styles et des techniques
Et s’il a fallu attendre la 100e œuvre pour voir le rose s’imposer sur le mur de la rue de la Moselle, celui-ci s’est fait le reflet de la diversité et de la créativité des artistes alsaciens, français et internationaux de street art, dès ses débuts. Réalisées à la bombe, à la peinture, à la craie grasse, au pinceau, au pochoir ou en affiches papier, les différentes œuvres éphémères présentées ont aussi eu des formes très diverses : fresques, portraits, lettrages, abstractions…
« Il y a autant d’artistes que de techniques et d’univers différents, explique Lynda Freymann, présidente de l’association Le M.U.R Mulhouse. Les débuts du M.U.R. sont à chercher dans la première Jam graffiti des Bozar, que nous avons organisée en 2012 sur le quai des Pêcheurs. Après cet évènement, l’un des plus grands de France, avec 50 artistes réunis pendant trois jours, l’association Epistrophe d’alors a mené de nombreuses actions et a notamment souhaité créer un M.U.R., sur le modèle de celui d’Oberkampf, à Paris. Nous avons été la troisième ville française à créer un M.U.R., on en compte aujourd’hui une soixantaine. »
Un seul M.U.R. par artiste…
La première œuvre du M.U.R. mulhousien, une magnifique réalisation de l’artiste français Shaka, naît en juin 2013, du côté du passage Teutonique et devient, en contradiction avec le concept éphémère du M.U.R., une œuvre pérenne ! Elle est toujours visible aujourd’hui. « La Ville a tellement aimé l’œuvre, qu’elle a décidé d’en racheter les droits et de la conserver, poursuit Lynda Freymann. Nous avons donc dû chercher un nouveau mur et avons eu la chance de trouver ce beau mur, au 9, rue de la Moselle, une rue qui s’est transformée au fil des ans. Nous avons signé une convention avec le Syndic de copropriété de l’immeuble, car le mur est privé. Il est visible de l’espace public mais il ne s’y situe pas. Les droits des œuvres appartiennent d’ailleurs à l’association et ceux qui utilisent des photos des œuvres pour faire du commerce sont dans l’illégalité. »
En effet, les artistes signent systématiquement une convention avec l’association, qui est devenue Le M.U.R. Mulhouse en 2018. Y est notamment stipulé le défrayement dont ils peuvent bénéficier, soit 650€ sur un total de 700€, que l’association facture comme prestation à la Ville. C’est l’association qui assure, avec les moyens contraints dont elle dispose, l’hébergement et les repas des artistes et paye les frais de vernissage et des éventuelles impressions des œuvres sur papier. Depuis 2013, ce sont ainsi 100 artistes différents qui se sont succédé sur le mur de 11 mètres de long pour 4,90 mètres de large, chaque artiste ne pouvant réaliser le M.U.R. qu’une seule fois…
Une nouvelle œuvre toutes les six semaines
« Cette règle permet au maximum de gens de pouvoir peindre le mur. Il faut savoir qu’il y a actuellement 223 artistes sur la liste d’attente ! » C’est que le mur mulhousien est un espace d’expression prisé, qui a accueilli certains des plus grands street-artistes français et internationaux. Jusqu’à fin 2022, les œuvres s’y succédaient toutes les trois semaines, une durée que nombre d’amateurs de street art trouvaient trop courte. « Nous avons écouté les doléances du public et nous avons changé la périodicité : les œuvres changent désormais toutes les six semaines. » Car le public est ici au cœur du projet, il suffit d’observer la curiosité et les réactions des passants devant les œuvres ou de les entendre échanger avec les artistes en train de créer pour constater que les Mulhousiens se sont pleinement appropriés le M.U.R.
« La création du M.U.R. répondait à cette envie de rendre l’art accessible à tous les publics, d’ouvrir la porte pour permettre aux artistes et au public d’échanger. C’est avant tout une aventure humaine, de partage, d’humour et de passion ! »
Le M.U.R. Mulhouse, 9, rue de la Moselle. Vernissage de la 100e œuvre, jeudi 1er août à 19h30. Pour célébrer la 100e œuvre, une exposition photo de toutes les œuvres créées est présentée, devant le mur, jusqu’à jeudi. Sur place, une tombola (2€) permet aussi de remporter de nombreux lots. Tirage au sort lors du vernissage. + d’infos: www.facebook.com et www.instagram.com
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