4 avril 2018 à 15h16 par Marc-Antoine Vallori 5 927 1
Les nouvelles perspectives de Motoco
4 avril 2018 à 15h16 par Marc-Antoine Vallori5 9271
Plus d’un an après avoir traversé de sérieuses turbulences, Motoco a repris son destin en main, fort d’un nouveau projet ambitieux pour l’emblématique bâtiment 75 du site DMC, alliant la créativité artistique et la rigueur économique.
Il y a ceux qui font beaucoup de bruit pour pas grand-chose et ceux qui s’investissent dans l’ombre, sans forcément beaucoup communiquer. Martine Zussy, présidente de la toute nouvelle SAS Motoco&Co, appartient clairement à cette deuxième catégorie de personnes qui préfèrent, dans un premier temps, privilégier le fond à la forme. Le dossier était, il est vrai, complexe et s’avérait être tout sauf un long fleuve tranquille. Suite à la liquidation judiciaire de l’association Motoco, la Ville de Mulhouse missionnait, il y a un an, Martine Zussy et Sandrine Wymann, directrice de La Kunsthalle, pour réfléchir à un nouveau projet fort et pérenne pour le devenir du bâtiment 75 du site DMC.
« Entre un projet associatif, avec une gouvernance partagée avec le collectif d’artistes résidents, et un projet porté par la collectivité, nous avons retenu un troisième scénario : le projet privé, souligne Martine Zussy. J’ai sollicité la Société industrielle de Mulhouse (SIM) et sept entrepreneurs ont décidé de se lancer dans l’aventure. On sait que nous ne deviendrons pas riches avec Motoco. L’objectif est d’atteindre l’équilibre financier en créant un système vertueux ».
125 artistes en résidence
Très concrètement, les artistes en résidence qui occupent les deux tiers des 9 000m² de locaux demeurent l’ADN du projet Motoco. 125 aujourd’hui, leur nombre devrait atteindre les 150 à 160 au maximum, à terme. « Motoco est l’un des seuls endroits en France où l’on trouve plus d’une centaine d’artistes en résidence sur un même site, c’est une richesse. On va d’ailleurs très prochainement sortir un catalogue des artistes mettant ce foisonnement en avant et, d’ici la fin de l’année, créer une boutique en ligne de nos artistes. On pratique toujours une politique de bas loyers en leur direction et on sait que l’on sera forcément déficitaire sur ce secteur d’activité. » D’où l’idée de faire de Motoco, avec ses deux salles de respectivement 1 200 et 400 places, un lieu dédié à des évènementiels, capables de générer des rentrées d’argent et donc du chiffre d’affaires.
Du locatif « sur-mesure »
« Nous développons le locatif en direction des privés en proposant des prestations « sur-mesure », soit en location nue, soit en lien avec les artistes résidents qui sont, par définition, des créatifs, capables de fabriquer des décors, d’imaginer des scénographies ou des prestations. L’objectif est d’avoir une centaine d’événements à l’année. »
La culture n’est évidemment pas le parent pauvre, entre les rencontres littéraires organisées par la librairie 47 degrés Nord (ce vendredi 6 avril avec Irvine Welsh, l’auteur de Trainspotting) et la multiplication de partenariats avec des structures culturelles, à l’image du Printemps du tango, de Météo, de la Biennale de la photo ou encore du festival Scènes de rue. Et s’il ne fallait retenir qu’une date, surlignez le samedi 19 mai pour les Portes ouvertes de Motoco, l’occasion de rencontrer les artistes en résidence.
Trois ans pour trouver le bon équilibre
« On se donne trois ans pour trouver le bon équilibre entre l’économique et l’artistique. Depuis un an, je consacre ma vie à ce projet, en termes d’investissement en temps mais aussi financier, il y a une part de risque mais j’y crois », confie Martine Zussy qui espère voir la greffe prendre et ouvrir, avec elle, un nouveau long chapitre de l’histoire contemporaine de ce lieu définitivement hors norme.
+ d’infos et événements à Motoco sur www.facebook.com/motocoandco/
Renseignements : contact@motoco.fr
Super initiative , bravo aux personnes qui se lancent dans ce beau projet.
Merci pour tous les artistes qui ont besoin de soutien, ils sauront se donner les moyens de vous satisfaire.
Longue vie au Motoco.