4 mai 2023 à 15h42 par Marc-Antoine Vallori 0
4 mai 1993 : La Filature accueille ses premiers spectateurs…
4 mai 2023 à 15h42 par Marc-Antoine Vallori0
Il y a très exactement 30 ans, La Filature ouvrait pour la première fois ses portes au public. Flash-back avec son directeur historique, Christopher Crimes.
4 mai 1993 – 4 mai 2023. Il y a très exactement 30 ans, La Filature ouvrait pour la première fois ses portes au public en accueillant le duo musical belge La Framboise frivole, puis « Ne m’oublie pas » de la compagnie Philippe Genty. L’histoire était en marche… Orchestre symphonique de Mulhouse, Popeck, Orchestre national de jazz, Ballet du Rhin, Rufus, Cesária Évora, Fête de la musique avec une double soirée en compagnie de Juliette et Kent, ouverte par les locaux Adèle B et Indies Club… 30 rendez-vous, jusqu’au 20 juin 1993, allaient donner le tempo à la pré-saison du NEC, comprenez « Nouvel espace culturel de Mulhouse » La Filature, imaginée par Claude Vasconi.
21 000 personnes en sept semaines
« Pour cette avant-saison, 21 000 personnes se sont prêtées au jeu en sept semaines, et même si je pensais qu’il allait y avoir de la curiosité pour ce nouvel outil, en proposant une programmation de spectacles variés, je ne m’attendais pas à un tel engouement, se souvient Christopher Crimes, à jamais premier directeur de La Filature. L’objectif de cette pré-saison était, bien sûr, d’amener le public à découvrir et s’approprier La Filature, mais aussi de tester l’équipement, notamment pour l’équipe technique avec du matériel très performant. L’équipe de Vasconi a d’ailleurs apporté les ajustements nécessaires, notamment pour l’acoustique de la grande salle, pour être à la hauteur pour la rentrée et le démarrage de la première saison. Cette avant-saison aura aussi permis de former les équipes pour la billetterie et l’accueil du public. C’est un peu comme quand les grands paquebots quittent Saint-Nazaire après avoir été construits, ils font d’abord des essais en mer ! »
Energie collective
En matière d’expérience, le capitaine du nouveau navire culturel mulhousien avait quelques longueurs d’avance. Avant de prendre, dès 1992, les commandes de La Filature mulhousienne, Christophe Crimes avait déjà réussi à mettre sur orbite la Maison de la culture du Havre en participant à sa création, en tant qu’administrateur. « J’ai effectivement eu cette expérience, qui m’a beaucoup servi. À Mulhouse comme au Havre, beaucoup de gens pensaient que ce type d’équipement était voué à l’échec. À La Filature, dans notre mission de sensibiliser les gens à la culture, on s’est appuyé aussi sur le réseau des bibliothèques, avec la Médiathèque, qui proposait CDs et cassettes VHS, à une époque où Internet et le téléphone portable n’existaient pas ! »
Je ne suis pas nostalgique
Fidèle à ses principes, Christophe Crimes ne souhaite pas plus aujourd’hui qu’hier être placé sous les feux des projecteurs et préfère parler d’« énergie collective », à l’évocation de ses 14 années (1992 – 2006) passées à La Filature. « Disons que j’ai contribué à donner le « La », confie-t-il. J’entretiens toujours des liens avec Mulhouse où je suis revenu récemment pour une expo à La Kunsthalle. J’ai un petit cercle avec qui j’échange régulièrement, comme Jean-Marie Meshaka (Ndlr : patron du Théâtre Poche Ruelle) à qui j’avais demandé à l’époque de faire une voix Off pour la pièce « Kontakthof » de Pina Bausch. Si je ne suis pas nostalgique, je mémorise, par contre des moments forts. Ce jeudi soir (4 mai), je vais d’ailleurs voir Dominique A au Théâtre de Mâcon Scène Nationale (Ndlr : Christophe Crimes en est le président). Nous l’avions programmé en ouverture de saison à La Filature, le 4 septembre 1993, il commençait tout juste à se faire connaître… »
La Filature, qui soufflera officiellement en septembre prochain ses 30 bougies, a connu quatre directeurs : Christophe Crimes, Joël Gunzburger (2007-2012), Monica Guillouet-Gélys (2012-2020), puis, depuis 2020, Benoît André.
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