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29 juin 2018 à 12h03 par 0

INTERVIEW « Les Mulhousiennes ? Un moment magique à vivre ! »

INTERVIEW « Les Mulhousiennes ? Un moment magique à vivre ! » | M+ Mulhouse
INTERVIEW « Les Mulhousiennes ? Un moment magique à vivre ! » | M+ Mulhouse

INTERVIEW « Les Mulhousiennes ? Un moment magique à vivre ! »

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Temps de lecture : 6 minutes

La 5e édition de la course-marche féminine et solidaire Les Mulhousiennes se tiendra le dimanche 23 septembre. Nouveauté, le 1er Challenge Kids, courses pour les garçons et les filles de 4 à 15 ans, se tiendra la veille, samedi 22 septembre. A l’heure de la dernière ligne droite pour s’inscrire, rencontre avec sa pétillante et passionnée présidente, Christelle Juville Di Giuseppantonio.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’aventure des Mulhousiennes ?

Tout est parti d’un groupe de copines avec qui je cours depuis longtemps. Voilà 10 ans, ma tante a eu un cancer du sein. J’ai entendu parler à ce moment-là de la course Les Parisiennes, une course 100% féminine pour soutenir la recherche sur le cancer du sein. Je suis partie y participer en 2006 avec une amie et nous avons eu un vrai flash, séduites par cette ambiance si singulière que l’on ne retrouvait pas sur les courses classiques. De deux, nous y sommes retournées à 12 et lors de notre dernière participation, nous avons terminé dans le Top 3 des équipes du challenge « Copines », on était les premières surprises. Un moment juste magique ! Dans le train du retour, je reçois une info sur mon mobile stipulant que seul 1 euro par participante est reversé à la cause. Je suis tombée des nues et j’ai trouvé ce montant dérisoire par rapport à notre engagement. On s‘est dit que l’on pourrait faire mieux en organisant une course féminine à Mulhouse. On s’est constituées en association, on est allées voir la Ligue contre le cancer, on a dû la convaincre du bien-fondé de notre projet, puis on a frappé à la porte de la Ville de Mulhouse… L’histoire était en marche, un an après on organisait notre première édition, en 2014.

« Les femmes ont cette capacité de mobilisation »

Catherine KohlerChristelle Juville Di Giuseppantonio, présidente de l’association Les Mulhousiennes.

Depuis les débuts, Les Mulhousiennes jouissent d’un vrai capital sympathie. Imaginiez-vous un tel engouement ?

Très sincèrement, non ! Pour la première édition, nous nous étions fixées l’objectif de 500 participantes. Deux mois après le lancement de la campagne d’inscriptions, nous nous sommes retrouvées avec 1 200 participantes. On s’est dit « waouh », il y a vraiment une attente ! Plusieurs facteurs expliquent ce succès. D’abord, c’est une course qui nous ressemble. Moi, par exemple, j’adore la course à pied mais je me souviens d’avoir participé à des rendez-vous à l’esprit très compétition où je n’avais pas ma place et je me demandais ce que j’y faisais. Ensuite, les femmes sont très stimulées de s’associer à une cause comme nous le faisons avec les Mulhousiennes, elles ont cette capacité de mobilisation, qu’elles courent régulièrement ou non. Enfin, il n’y a aucun business, nous sommes constituées en association avec exclusivement des bénévoles et nous reversons tout… Les gens sont sensibles à cela !

Cette année, Les Mulhousiennes vont vivre leur 5e édition. N’éprouvez-vous jamais un sentiment de lassitude ?

On organise Les Mulhousiennes avec toujours le même plaisir et la même passion. C’est un vrai moment de fête que l’on a envie de partager. Ça se ressent lors de la course. Il y a cinq ans, aucune de nous ne s’était projetée aussi loin. Maintenant, pour être tout à fait honnête, le phénomène de lassitude est inévitable si l’on ne se fixe pas de nouveaux challenges. Après l’édition 2017, je me suis dit qu’il fallait que ça bouge, qu’il y ait du sang neuf d’où des nouveautés cette année, à l’image du 1er Challenge kids, organisé le samedi 22 septembre, une course pour les 4 à 15 ans, filles comme garçons. Du coup, on est toutes de nouveau à fond !

« Dépêchez-vous de vous inscrire ! »

Combien mettez-vous de temps à organiser Les Mulhousiennes ?

On fait un bilan à chaud au lendemain de la course, puis on remet en général les chèques aux associations que l’on soutient à la mi-octobre. Ensuite, on fait une grande pause jusqu’à mi-décembre pour faire un bilan à froid lors duquel on essaye de tirer des lignes directrices pour l’édition suivante. Puis, on démarre en janvier la partie organisationnelle. On est un groupe de 15 bénévoles actives et le jour de la course on est 350, sans compter les groupes de musique, soit une centaine de musiciens,  de tous les styles, qui jouent tout au long du parcours. Ils nous contactent spontanément et le jour « J », ils donnent la pêche aux coureuses.

Où en est-on aujourd’hui en termes d’inscriptions à cette édition 2018 ?

On en est à un peu plus de 6 000 inscrites sur les 8 000 places. Nous sommes à peu près au même niveau que l’an passé. Depuis deux éditions, on assiste à un phénomène nouveau que l’on retrouve d’ailleurs sur d’autres courses : les gens pensent qu’il reste des places et attendent le dernier moment pour s’inscrire ! Moi je leur donne un conseil : coureuses, comme marcheuses, dépêchez-vous de vous inscrire pour éviter des frustrations !

Avez-vous déjà pensé à aller au-delà des 8 000 participantes ?

Non, on ne dépassera pas ce chiffre ! On s’est posé à un moment la question des 10 000 participantes mais on ne tiendrait plus dans le stade, on perdrait toute la convivialité du rendez-vous, qui fait sa force. 8 000 est une bonne jauge. Pour moi, le moment du départ de la course est magique, toutes les femmes sont ensemble. En dépassant ce chiffre, on perdrait aussi cela.

« Madame tout le monde »

Existe-il un profil type des participantes ?

C’est Madame tout le monde. On a la super sportive qui vient pour gagner et faire une performance chronométrée. On a le profil des marcheuses dont certaines sont malades ou ne peuvent pas encore faire de sport. Et après, on a toutes les participantes qui courent juste pour le plaisir d’être là et qui parfois courent juste à l’occasion des Mulhousiennes et se préparent en amont avec leurs collègues de travail. Des entreprises comme Poulaillon viennent à 80 personnes, la Ville de Mulhouse à 90… Au sein des entreprises, venir courir ensemble pour une belle cause, crée une vraie émulation interne.

Pourquoi un Challenge Kids cette année ?

Il s’agit de planter la graine. On a eu l’idée suite à une discussion l’an passé avec La Ligue contre le cancer du Haut-Rhin. Il en ressorti qu’il était capital de faire de la prévention en direction des jeunes, notamment par le vecteur du sport mais aussi par une bonne hygiène de vie, y compris sur le plan alimentaire. C’est ce message qu’on essaye de faire passer notamment aux 10-15 ans, avec ce Challenge Kids pour les inciter à faire du sport. Pour les plus jeunes (Ndlr : la course est ouverte aux filles et aux garçons de 4 à 15 ans), on est vraiment dans le fun, j’ai hâte de voir ces petits faire le tour du stade, ça va être trop mignon ! Sur les 500 places proposées pour ce Challenge Kids, on en est à 400 inscrits. Là, aussi, il faut se dépêcher !

« Tous les bénéfices intégralement reversés »

Un mot sur les associations choisies par les Mulhousiennes, comment opérez-vous ?

Pour ce cru 2018, les Mulhousiennes soutiendront financièrement le Centre de prévention de la Ligue contre le cancer du Haut-Rhin et l’équipe de chirurgie du Dr Beck de la clinique du Diaconat Fonderie pour l’achat de matériel chirurgical lié à la reconstruction mammaire. Le Challenge kids aidera lui la Fondation Saint-Jean et l’association Le Rezo ! Au début, on faisait fonctionner notre réseau, maintenant les associations viennent nous voir pour parler de leurs projets et nous demander de les soutenir. En quatre éditions, ce sont 200 000 euros qui ont été reversés pour soutenir des actions locales et concrètes en lien avec le cancer, les femmes et les enfants. L’an passé, Les Mulhousiennes ont permis de reverser 80 000 euros. Avec le soutien de la Ville de Mulhouse et de l’ensemble de nos partenaires, on arrive à sortir 10 euros de bénéfices sur les 12 euros générés pour chaque inscription, bénéfices qui sont intégralement reversés.

Que diriez-vous à celles qui sont encore réticentes à venir ?

Je leur dirais que tant que tu n’as pas essayé, tu ne peux pas dire que tu n’aimes pas ! Je dis toujours aux femmes qui ne font pas de sport ou qui n’ont pas envie de courir, venez marcher, venez dans le stade, venez participer ! C’est un moment si particulier de se retrouver ensemble qui mérite d’être vécu. On fait des entraînements collectifs gratuits ouverts à toutes, une fois par mois en ce moment (Ndlr : prochaine session le mercredi 4 juillet à 18h30 au Waldeck), puis avant la course on organise trois entraînements avec une reconnaissance du parcours. Je crois que l’on a tous besoin dans la vie de moments où l’on se sent un peu transcendé, porté et utile. La course-marche solidaire Les Mulhousiennes, c’est un peu tout ça !

Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori

+ d’infos et inscriptions sur lesmulhousiennes.comFacebook

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