7 mars 2021 à 17h56 par Simon Haberkorn 0
Julia Mattera conte une histoire alsacienne lumineuse et gourmande
7 mars 2021 à 17h56 par Simon Haberkorn0
Avec son roman « Le fermier qui parlait aux carottes et aux étoiles », qui vient de sortir chez Flammarion, l’écrivaine mulhousienne Julia Mattera conte une histoire lumineuse, drôle et tendre, ancrée sur l’Alsace, ses traditions et sa cuisine.
Quelle est l’histoire du Fermier qui parlait aux carottes et aux étoiles ?
C’est l’histoire d’un fermier alsacien très introverti, Robert ou Robi comme on l’appelle, qui a beaucoup de difficultés à aller vers les autres. Il tient une ferme-auberge dans la vallée de Munster avec sa sœur, qui est, elle, très extravertie et échange beaucoup avec les clients. Robert, lui, s’occupe de son potager et reste dans sa cuisine où il prépare des mets succulents et très délicats, à l’opposé de son caractère bourru. Sa cuisine lui permet de sublimer ce que la terre lui donne, ses fruits, ses légumes qu’il respecte énormément. Il prend beaucoup de plaisir à savoir que les gens se régalent avec ses recettes, mais reste dans son monde mystérieux. Sa sœur et un jeune commis d’origine marocaine vont l’inciter à s’ouvrir, à dévoiler son cœur tendre derrière sa façade bourrue…
Quel a été le point de départ de ce livre ?
Je n’avais pas d’idée précise au départ, je voulais simplement mettre sur le papier un souvenir que j’avais de mon papi qui mangeait ses tartines, quand j’étais enfant. L’idée était de lui rendre hommage et d’écrire sur des souvenirs, gustatifs notamment, qui ont l’Alsace pour cadre. J’ai écrit cette scène et le reste est venu, de façon presque magique !
Pourquoi avoir choisi le cadre de la vallée de Munster ?
L’Alsace s’est imposée à moi, j’ai beaucoup de plaisir à écrire sur notre région, à glisser des clins d’œil à des lieux et des personnes que je connais. La vallée de Munster m’évoque des souvenirs de promenades en montagne avec mes parents : les lacs, les montagnes, la cueillette des myrtilles et des mûres, les fermes-auberges et leur côté hyper chaleureux. Là-bas, mon personnage est véritablement dans son petit cocon. C’est la cuisine qui va lui permettre d’aller vers les autres…
« La cuisine est une super base d’écriture »
La cuisine semble être au cœur de votre histoire…
Pour moi, cuisine et écriture vont de pair, ce sont deux choses que j’adore ! J’écris d’ailleurs beaucoup dans ma cuisine, pendant que les plats mijotent ! Ce qui lie les deux, c’est le partage et je trouve que la cuisine est une super base d’écriture.
L’écriture justement, c’est quelque chose qui a toujours été présent pour vous ?
Oui, j’étais une enfant plutôt introvertie avec beaucoup d’imagination, j’écrivais déjà des contes et des histoires avant mes 10 ans. J’avais d’ailleurs une machine à écrire avec des craies grasses, c’était rigolo mais pas très pratique pour écrire des histoires ! Pour mon 11e anniversaire, j’ai eu une vraie machine à écrire, c’était mon rêve ! Le milieu du livre a toujours été celui que je voulais intégrer, j’ai passé une licence de Lettres modernes et une licence professionnelle des Métiers du livre à l’Université de Haute-Alsace. J’ai été libraire pendant quelques années, notamment chez Chapitre (devenu Littéra), place de la Réunion.
A partir de 2009, j’ai écrit plusieurs livres fantastiques, dont les cinq ouvrages de la saga Angela, ou encore Lune Rouge, Jeux Doubles et Résilience, sous le nom de plume de Julia M. Tean. Publiés chez Rebelle Editions, ces ouvrages ont bien fonctionné, avec un public fidèle, plutôt féminin et jeune, entre 12 et 30 ans. J’ai ensuite eu besoin de changer de style, d’aller vers quelque chose de plus lumineux. J’ai publié, sous un autre nom de plume, Le Parfum de Katsu, une romance historique dans le Japon des samouraïs, qui a obtenu le Prix de la romance 2019 des éditions France Loisirs.
« Ce livre, c’est vraiment moi »
Le fermier… est donc votre premier livre publié sous votre vrai nom ?
Oui, ce livre c’est vraiment moi, je ne voulais pas me cacher derrière un pseudonyme. Il a d’ailleurs été particulièrement facile et naturel à écrire, sur une période de huit mois environ. J’avais l’impression, en l’écrivant, de dire des choses à ma fille, de lui raconter mes souvenirs, de lui transmettre le goût des choses simples. Dans cette période difficile mais propice à la lecture, ça fait du bien de lire des choses plutôt douces et gaies, même si ce n’était pas prémédité : j’ai écrit le livre bien avant le confinement !
Sa publication chez un éditeur aussi important que Flammarion doit vous faire très plaisir…
Je suis hyper contente, c’est une sacrée surprise pour une auteure quasi inconnue comme moi ! J’ai envoyé le premier chapitre de l’ouvrage à une éditrice d’une collection de Flammarion, dont je connaissais le nom. Elle a été emballée et cela me fait hyper plaisir de savoir que c’est le texte lui-même qui a tout déclenché. Les premiers retours des lecteurs sont très bons, certains ont dévoré le livre en quelques heures, d’autres ont souhaité prendre le temps de le savourer… C’est très motivant, ça donne envie de continuer !
Le fermier qui parlait aux carottes et aux étoiles, de Julia Mattera. 256 pages. Éditions Flammarion.
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