28 mars 2022 à 14h09 par Christophe Schmitt 1
Le Ballet du Rhin suspend le temps à l’Ehpad Bethesda
28 mars 2022 à 14h09 par Christophe Schmitt1
Le Ballet de l’Opéra national du Rhin s’est invité à l’Ehpad Bethesda, en fin de semaine dernière, avec « La maison voyageuse », une expérience inédite, qui sort des sentiers battus…
Ne cherchez pas « La Maison voyageuse » dans la programmation grand public de l’Opéra national du Rhin, vous ne la trouverez pas. D’ailleurs, cette Maison voyageuse n’est pas un spectacle à proprement parler mais un moment suspendu, pour ne pas dire un ovni artistique, durant lequel un ou des danseurs du ballet échangent avec le public… Le 24 mars dernier, c’est dans le hall de l’Ehpad Bethesda de la rue des Vergers que Pasquale Nocera, chargé de développement des missions du Centre chorégraphique national – Ballet de l’Opéra national du Rhin et la metteuse en scène Frédérique Lombart, artiste associée du Ballet pour trois ans, ont posé leurs valises.
Des invités différents à chaque fois
C’est dans l’entrée du lieu, synonyme de va-et-vient permanents, que le duo a installé une cuisine, pièce centrale de la maison. « Nous nous installons toujours dans des espaces qui sont traversés et nous avons différentes pièces, que nous choisissons en fonction de l’intervention, explique Pasquale Nocera. Il y a la chambre, le salon, la salle de bain, le jardin mais aujourd’hui, ça se passe dans la cuisine ! » Et si le montage de cet espace de 6 m² est dansé, la suite tient plus de l’échange de paroles et de souvenirs que de la performance chorégraphique, du moins pour cette séance : « Nous avons des invités différents pour chaque intervention, des chanteurs, des danseurs…, poursuit Pasquale Nocera. Aujourd’hui, nous avons invité le comédien et dramaturge Jean Haderer pour échanger autour de la question de la mémoire au fil du temps. »
« On passe du vrai temps ensemble »
Pas de danse donc, mais des échanges entre les résidents, les visiteurs, Jean Haderer et Frédérique Lombart, pour un moment hors du temps, lors duquel le quotidien et ses tracas s’éloignent un peu. Chacun est invité à faire un vœu ou à partager une anecdote sur un objet qui lui tient à cœur, et ce sont autant de belles histoires qui naissent, ou renaissent. « On sort du théâtre et on amène la vie du Ballet dans des endroits impromptus, on passe du vrai temps ensemble, confie Frédérique Lombart. Ce n’est pas un spectacle mais un temps d’échanges, on crée des ponts entre les gens, on se nourrit de ce qu’ils nous racontent et on espère leur faire passer une belle journée. Quand on est sur scène, on raconte des histoires, ici nous continuons à le faire, pas forcément par le biais de la danse, mais nous les racontons différemment et les partageons avec tout le monde ! »
« Pas dans notre tour dorée »
« On ne peut pas forcément se déplacer, ce type d’actions permet d’apporter de la culture au sein de l’établissement et d’ouvrir ce dernier sur son environnement, confie Florence Bizzo, l’animatrice de l’Ehpad Bethesda. Nous voulons que cette maison soit plus proche d’un lieu de vie que d’un lieu de soin. » Et Pasquale Nocera de conclure : « Pour nous, c’est important de venir, nous ne sommes pas dans notre tour dorée mais avons une vraie mission publique. Notre vocation n’est pas seulement d’être dans un théâtre, nous sortons voir les gens ! »
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