7 octobre 2022 à 14h45 par Christophe Schmitt 7
Plan de sobriété énergétique : les engagements mulhousiens
Plan de sobriété énergétique : les engagements mulhousiens
7 octobre 2022 à 14h45 par Christophe Schmitt7
Le maire de Mulhouse, Michèle Lutz, a présenté, ce jeudi soir, le plan de sobriété énergétique de la Ville, qui s’axe sur le court et le long terme, dans la continuité des projets urbains déjà engagés.
Plus que le simple lancement de dix jours de festivités autour d’une foire et des exceptionnels jardins de Folie’Flore, l’inauguration des Journées d’octobre est aussi un temps fort politique, où il n’est pas rare que des annonces soient faites. Le millésime 2022 n’a pas failli à cette règle, puisque c’est à cette occasion que le maire de Mulhouse Michèle Lutz a choisi de dévoiler les contours du plan de sobriété énergétique de la Ville.
Trois engagements
Hasard d’un calendrier dicté par l’actualité et les inquiétudes liées aux changements climatiques comme à la crise énergétique, c’est également ce jeudi qu’a choisi le gouvernement pour annoncer son plan national de sobriété énergétique. Quelques heures après la présentation de la Première ministre Elisabeth Borne, qui a affirmé que « la sobriété s’est imposée comme une nécessité », Michèle Lutz a ainsi exposé l’engagement mulhousien en matière de sobriété énergétique. Ce dernier « repose sur trois engagements : agir vite par des mesures concrètes et immédiates, engager le plus grand nombre et planifier dans la durée », expose le maire.
Baisse du chauffage et formation des agents aux éco-gestes
De manière très concrète, le maire et la Ville s’engagent à agir sur plusieurs leviers, au plus vite : réduction des horaires des illuminations de Noël, diminution et/ou extinction de l’éclairage public dans certains secteurs, extinction de l’affichage publicitaire grand format de 1h à 6h du matin, baisse de température à 19 degrés dans les bâtiments administratifs, à 15 degrés dans les gymnases et à 20 degrés dans les salles de classe, adaptation de la saison de chauffe au climat, suppression de l’usage de l’eau chaude dans les sanitaires, quand c’est possible… « La sobriété ne doit pas être perçue comme une contrainte mais comme une aventure collective, un nouveau projet de société », lance le maire, rappelant au passage que les agents et élus municipaux seront sensibilisés aux « comportements sobres et les éco gestes à adopter : fermer les volets pendant la nuit, couper les équipements électriques, nettoyer sa boîte mails ou espace de données, éteindre toutes les lumières dans les pièces inoccupées… »
Des mesures à plus long terme
« L’hiver sera rude, c’est vrai. Mais on va passer l’hiver comme on a passé le Covid ! A Mulhouse, nous sommes habitués à relever les challenges », poursuit Michèle Lutz, avant de présenter un volet de mesures à plus long terme : « Cette transition énergétique ne peut porter réellement ses fruits que si elle constitue un engagement dans la durée, qui va impacter nos investissements publics, les prochaines années, dans le but d’améliorer l’efficacité énergétique du patrimoine, mais aussi de développer la production d’énergies renouvelables. » Et de citer comme exemples la remise à niveau de l’ensemble des chaufferies, le remplacement des équipements énergivores de chauffage, la généralisation de la télégestion et la réalisation d’un audit énergétique des bâtiments publics, le déploiement d’un plan de rénovation énergétique, la mise en place d’un plan de développement du photovoltaïque sur les bâtiments publics et parkings, l’extension du réseau de chaleur en lien avec l’agglomération…
Des projets urbains cohérents
Et si des efforts devront être fournis pour parvenir à la sobriété énergétique, Mulhouse ne part pas de zéro, avec plusieurs grands projets qui vont dans le sens de l’Histoire. Mulhouse Diagonales, et notamment la transformation du secteur des « Terrasses du musée » « constitue une formidable opportunité pour offrir un cadre de vie plus agréable, avec plus de nature et plus de fraîcheur dans nos quartiers comme au centre-ville », rappelle le maire, qui ne limite pas son discours aux projets autour de la nature ou des mobilités douces, évoquant aussi « la mise en œuvre du plan lumière, qui vise à passer notre éclairage public vieillissant à un éclairage à led et intelligent. Un investissement de 28 millions d’euros sur 15 ans, avec un gain de 50% de consommation, dès trois ans, avec le passage aux leds », ou encore « la rénovation des logements comme des bâtiments publics, à l’image des futurs groupes scolaires aux Coteaux ou des travaux en cours sur des bâtiments de la mairie. » Et le maire de conclure par le souhait « que chacun contribue, à son niveau, à ces nouveaux enjeux pour notre ville. Chacun a son rôle à jouer, chacun doit prendre sa part. »
Cliquez pour télécharger le plan de sobriété énergétique de la Ville de Mulhouse.
Avec le temps j’ai appris à me méfier des postures langagières .
Nous sommes désormais à l’époque de la sobriété ,nous assene-t-on.
Dans le cas de Mulhouse ,j’ai envie de dire ah bon ?
Il me semble,en fait j’en suis certain puisque j’y vis depuis suffisamment longtemps, que cette ville n’a jamais vécu les grandes heures de la société de développement et de son corollaire la consommation .
Nous sommes jusqu’à l’heure actuelle ,une ville sous-dotée ,sous-équipée en infrastructures, emplois , logement de qualité , avec un déficit de population de classe moyenne énorme!
Je ne vois à Mulhouse que de véritables déserts, excepté le samedi .
Tout le monde tourne autour du pot mais le problème de Mulhouse est structurel .
Et la vitalité commerciale de Mulhouse est à relativiser même si cela aurait dû être pire vu le contexte.
D’abord il y’a un grave déficit d’activité au centre ville et cela s’en ressent au quotidien, les mouvements sont surtout de périphérie à périphérie: beaucoup d’emplois tertiaires sont au parc des collines et ailleurs).
Tout cela manque au commerce de centre-ville . Ensuite il y a les actifs n’habitant pas la ville et qui ne pensent qu’à repartir aussitôt leur journée terminée (on repassera pour l’animation quotidienne).
Et puis il y a ce choix égoïste des communes périphériques mais aussi de l’état de concentrer toutes populations dont ils ne veulent pas ou ne savent que faire sur Mulhouse .
Avec tout cela comment voulez vous que nous prenions au sérieux un plan de sobriété ?
Il serait peut-être temps de déclarer Mulhouse zone franche voir même d’aller batailler à Paris afin d’obtenir un statut de zone à la fiscalité frontalière . Plus facile à dire qu’à faire certes mais nous devons aller dans cette direction Point barre !
Le monde Rhénan est riche et notre pays les snobe superbement ,trop peureux que nous adoptions un système alternatif à sa vision ultra-centralisée.
Cette ville en vaut largement la peine .
Quant aux récalcitrants et égoïstes de la périphérie ,on s’en fiche .
Ça fait peut-être bcp comparativement au sujet du départ ,mais le choix du maire n’a rien à voir avec la sobriété mais avec un de ces éternels pansements cache-misère .
A bon entendeur !
Tu as raison quand tu dis que les mouvements se font surtout de périphérie à périphérie, c’est parce que les emplois s’y trouvent et l’argent aussi. Il faut arrêter d’opposer la ville centre et sa périphérie. Une part importante de la population de la périphérie est composée d’anciens Mulhousiens.
Le pôle urbain de Mulhouse (au sens INSEE) compte la commune de Mulhouse et 19 autres communes des l’agglomération qui structurent ensemble le bassin d’emploi.
Si les Mulhousiens de la classe moyenne ont quitté une bonne partie de Mulhouse (Et le QPV Péricentre surtout) ce n’est pas sans raison. Le type d’habitat (densité importante voir promiscuité, absence d’espaces verts) proposé dans de nombreux quartiers et leur isolement géographique ne correspondent plus à leurs attentes. Résultat, ils ont quitté progressivement certaines zones et ont été remplacés par ceux qui financièrement n’avaient pas le choix d’habiter là et qui ont dans la tête de quitter à leur tour ces quartiers de Mulhouse comme objectif de réussite sociale.
À l’inverse, Dornach, le Rebberg et l’Illberg, beaucoup mieux connectés à la périphérie, n’ont pas perdu leur classe moyenne en tout cas pas à l’échelle du quartier entier.
Il faut accepter que les pôles d’activité ne sont plus le centre-ville car c’est ainsi dans toutes les grandes villes et pas uniquement à Mulhouse. Les grandes zones périphériques sont à leur tour concurrencées mais par internet et non par un retour au commerce de proximité comme certains le fantasment. Les centres-villes dans toutes les grandes villes et villes moyennes au XXIème siècle ne vivent que du tourisme (quand ils ont du patrimoine et c’est le moteur principal) et des loisirs (bars, restos, opéras, théâtre, musées, etc…) et de rien d’autres. Le commerce de centre-ville au XXIème n’est plus qu’un commerce local, de proximité et qui compose avec la population local du quartier. Et ce n’est pas propre à Mulhouse, c’est partout ainsi.
Ce n’est pas en isolant encore davantage le centre-ville de la périphérie qu’on résoudra le problème mais au contraire en l’ouvrant davantage à la périphérie et en favorisant à nouveau la fréquentation du centre-ville par les classes moyenne, puis par habitude le retour de certains. C’est cet isolement qui a justement détruit Mulhouse. Par exemple, les habitants de Wittenheim et Kingersheim, souvent anciens Mulhousiens qui ont choisi de vivre en périphérie ont vu leur temps de parcours pour se rendre à Mulhouse en bus considérablement allongé avec la construction du tramway, résultats : la fréquentation s’est effondrée.
Plus nous nous isolons de la périphérie et plus nous nous retrouvons seuls avec une pauvreté toujours plus grande et des habitants toujours plus nombreux à quitter une ville désormais inadaptée à leur vie quotidienne.
J’oubliais: à Freiburg Im Breisgau ,ils combinent depuis longtemps sobriété en tous genre et haut développement économique .
Ils ne font pas semblant d’adopter un plan sobriété afin de dissimuler leurs défauts structurels
Je rejoins le commentaire ci-dessus.
Plan de sobriété pour Mulhouse?
Mulhouse ne peut pas être plus sobre que actuellement et depuis déjà quelques années.
Ville pauvre, morte, et ennuyeuse.
Infrastructure inexistante où alors à l’abandon, comme le stade de l’Ill par exemple, qui sert de déco dans le paysage.
Je ne parle même pas des animations, concerts et événements quasi inexistants eux aussi.
Bref, Mulhouse deuxième ville d’Alsace mais dernière dans beaucoup de domaines.
La justification du moment sera la crise sanitaire et économique, et oui, comment justifier l’inaction incapable de Madame Lutz?
Je suis 100% d’accord avec toi pour le stade de l’Ill dont une large partie devrait être rasée pour étendre le parc des Berges de l’Ill qui est une des grandes réussites de la ville et profite vraiment aux habitants. Le stade est trop largement surdimensionné pour une équipe comme le FCM qui ne sera jamais en Ligue 1 et il y a d’autres sports (Volley, Natation, Hockey) qui réussissent davantage dans la ville.
Mulhouse, ville pauvre, morte et ennuyeuse ?
La pauvreté est le fléau de Mulhouse mais elle est surtout hyper concentrée dans certains quartiers ce qui devrait rendre les choses plus faciles à traiter par les pouvoirs publics. Il faut en comprendre les raisons. Mulhouse est ghettoïsée avec un fort cloisonnement entre riches et pauvres. Il ne viendrait à personne de parler de Dornach, de l’Illberg, du quartier Salengro, du sud du centre historique ou du Rebberg (quartier le plus riche de France hors île-de-France) comme de quartiers pauvres. À l’inverse c’est la misère complète aux Coteaux, à Bourtzwiller (surtout l’Est), au Drouot, au Brustlein et surtout dans toute la zone Briand-Franklin-Neppert (QPV péricentre) soit une grosse part de la ville. Dans cette dernière zone (problème numéro 1 de Mulhouse) il y a tout simplement beaucoup trop d’habitants au km2. La zone est coincée au milieu de l’agglomération avec un accès compliqué aux grandes zones d’activités (Île-Napoléon, Wittenheim/Kingersheim, site Stellantis, Euroaiport, les ports rhénans et dans une moindre mesure Dornach/Morschwiller-le-bas/Didenheim) de l’agglo. Impossible d’avoir une zone si densément peuplée à cet endroit. Il faut réduire considérablement la densité de population, détruire les bâtiments délabrés, réduire l’offre surabondante de logement pour augmenter le prix des biens (ce qui rendra les travaux d’amélioration plus rentables à la revente et limitera l’accès à la misère qui s’y concentre) et utiliser le foncier récupérer améliorer le cadre de vie (espaces verts, voies cyclables protégées vers la cité par exemple).
Le problème du QPV péricentre (bâti à une autre époque) est exclusivement un problème de surabondance de l’offre locative par rapport à la demande de la classe moyenne pour une zone si isolée et qui, en 2022, a des exigences qualitatives (espaces, calme, voies vertes ou protégées pour les enfants, accès) qui ne correspondent pas du tout à ce que propose le quartier. Résultat seule la misère s’y entasse. Il faut absolument arrêter d’utiliser inutilement l’argent publique en y ajoutant de nouveaux logement indirectement subventionnés ou en mettant des primes à la rénovation inutiles qui ne font que maintenir artificiellement l’offre à un niveau déconnecté du marché et rediriger ces sommes exclusivement vers les démolitions et le cadre de vie. Quand le marché sera équilibré et que les prix auront augmenté, les investisseurs feront les travaux nécessaires, car ce sera devenu rentable de les faire.
Par contre je ne suis pas d’accord avec le côté ville morte et ennuyeuse, il y a plein de choses à faire à Mulhouse et dans les environs, plein de restos, bar sympas. On s’ennuie surtout si on ne sort jamais ou qu’on est isolé socialement. Après tout dépend des repères et des références, mais celui qui s’ennuie à Mulhouse s’ennuiera dans tout l’Est de la France à part à Strasbourg… C’est loin d’être la dernière sur ce plan.
Pour rebondir sur certains commentaires au sujet de la surpopulation du Péricentre, il faut savoir qu’il y a presque 16 000 hab/km2….
C’est plus que la bande de Gaza (5 913 hab/km2) et même le quartier Hautepierre à Strasbourg n’a que 5 000 hab/km2…
Je parle de la définition qppv du Péricentre, pas des découpages plus larges de quartiers mulhousiens.