25 août 2020 à 17h29 par Marc-Antoine Vallori 0
Festival Météo : quatre jours d’aventures sonores à travers Mulhouse
25 août 2020 à 17h29 par Marc-Antoine Vallori0
Éclectique, insolite, atypique… Entre musiques improvisées, free jazz ou électro-acoustiques, le festival Météo investit Mulhouse, du mercredi 26 au samedi 29 août, pour de prometteuses aventures sonores. Décryptage avec Mathieu Schoenahl, anxieux mais heureux directeur.
Quel est votre état d’esprit, à quelques heures de l’ouverture de cette édition 2020 de Météo ?
Nous sommes à la fois excités de débuter le festival que nous préparons depuis longtemps et, en même temps, nous avons un peu d’inquiétude liée aux conditions sanitaires. Nous avons pris toutes les mesures en conséquence durant les quatre jours du festival : mise à disposition de gel hydro-alcoolique, limitation des jauges de spectateurs, billetterie en ligne pour les concerts payants comme gratuits, port du masque obligatoire sauf pour les concerts extérieurs assis, respect de la distanciation physique… Au-delà de ces mesures très strictes dont nous veillerons à ce qu’elles soient appliquées, nous sommes vraiment heureux que les gens puissent réécouter de la musique et que les musiciens puissent s’exprimer devant un public. Certains n’ont plus fait de concert depuis six mois !
Le festival Météo en 2020 est-il toujours cet ovni musical ?
C’est d’abord un festival très éclectique avec des formes expérimentales, improvisées… On a enlevé le mot jazz cette année au profit du terme « Aventures sonores », qui résume mieux ce qu’est le festival aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de jazz mais finalement assez peu. Météo s’adresse à tous et est loin de l’étiquette élitiste que certains veulent encore lui coller. Notre public est très large, tout comme les lieux investis à travers des églises, des espaces et lieux publics, des friches industrielles… Cela donne un festival atypique comme il y en a peu en France – et même dans le monde – qui attire du monde (Ndlr : 5 000 personnes les bons crus) pour des musiques qui sont généralement assez confidentielles.
« Les musiciens ne sont pas des illuminés qui font des trucs dans leur coin »
Et que répondez-vous justement à ceux qui taxent le festival Météo d’élitiste ?
Météo, c’est justement tout le contraire. Depuis deux ans, nous allons à la rencontre des publics plutôt que d’attendre que les gens viennent à nous. Cela se traduit, lors du festival, à travers des concerts aux formes multiples favorisant toujours la proximité avec les musiciens, des rendez-vous jeunes publics, des concerts gratuits, des rencontres, mais aussi, tout au long de l’année, durant laquelle Météo se rend dans les écoles, dans les quartiers, dans la rue pour faire découvrir cette musique. Contrairement à ce que l’on peut penser, la musique, qu’elle soit expérimentale ou improvisée, est ludique. Les musiciens qui la jouent sont des improvisateurs capables de s’adapter à différents publics. Ce ne sont pas des illuminés qui font des trucs dans leur coin. L’ambition est de toucher un maximum de personnes et de leur faire passer un bon moment.
Quels sont les rendez-vous grand public incontournables de cette édition 2020 ?
Parmi eux, il y a un beau projet du saxophoniste Geoffroy Gesser « La peuge en mai » (jeudi 27 à 17h30 à La Filature), qui a travaillé autour de témoignages d’anciens ouvriers de l’usine Peugeot Montbéliard lors des luttes de mai 68. J’ai souhaité présenter ce projet – qui mélange musique improvisée, free jazz et création radiophonique avec un côté documentaire – à Mulhouse car il y a une filiation directe. Autre proposition, toujours le jeudi 27 août, nous investissons le parc Salvator pour une soirée gratuite et uniquement sur réservation en ligne (https://www.festival-meteo.fr/). Nous proposerons trois concerts atypiques avec Loup Uberto, un chanteur-expérimentateur (à 19h30) ; Lise & Lisa, un duo de cornemuse (à 21h), puis le duo assez incroyable de free jazz, possédant une énergie dingue, composé du saxophoniste Bertrand Denzler et du batteur Antonin Gerbal (à 22h). On aura presque tout l’éventail de la programmation de Météo lors de cette seule soirée.
« Montrer qu’il y a de la vie à Mulhouse »
Le final du samedi 29 août à Motoco aura des sonorités plutôt électroniques…
Oui, même si, là aussi, nous avons dû nous adapter à la situation sanitaire. Au départ, nous étions partis sur un final un peu plus festif et dansant. La période ne s’y prête pas, on a donc un peu revu la programmation. Nous aurons des propositions atypiques à l’image d’ErikM aux platines, originaire de Mulhouse, qui joue de la musique électronique avec Nathalie Forget aux ondes Martenot (samedi 29 août à 21h à Motoco). Une première pour ce duo avec du public. Nous aurons aussi un trio, composé du bassiste Luc Ex, de la chanteuse Audrey Chen et du DJ Illvibe, qui va produire une sorte de blues interstellaire (samedi 29 août à 22h30 à Motoco).
Au-delà de la légitime anxiété, cela doit être un sacré bonheur de ramener de la musique dans la vie de la cité ?
Je me suis vraiment poussé pour maintenir ce festival 2020, coûte que coûte. En étant soutenu par les partenaires dont la Ville de Mulhouse, j’estime que ce festival a une mission de service public. Même si tous les Mulhousiens ne viennent pas à Météo, le festival est un vrai événement avec une résonnance internationale. Maintenir Météo cette année, c’est aussi montrer qu’il y a de la vie à Mulhouse et permettre de replacer la ville sur la carte !
Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori
+ d’infos et billetterie sur festival-meteo.fr – Facebook.com/festivalmeteomulhouse/
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