19 novembre 2018 à 17h23 par Marc-Antoine Vallori 1
La Tuilerie se réinvente un destin
19 novembre 2018 à 17h23 par Marc-Antoine Vallori1
Ouverture d’un supermarché, réalisation d’un nouveau bâtiment de 2 800 m² comprenant un pôle médical, un restaurant et des commerces, réflexion en cours pour un espace dédié aux loisirs, arrivée du bureau d’études de l’entreprise Rector dans le bâtiment totem de la rue Josué-Hofer… La Tuilerie déploie ses ailes et se réinvente.
« Il fallait être Mulhousien pour se lancer dans un tel projet. Aucun investisseur n’aurait fait ce pari et encore moins dans le secteur de la gare du Nord ou alors il aurait tout rasé pour reconstruire… » Rémi Lesage, PDG de la société Rector Lesage et d’Oscar Lesage Immobilier, n’est pas dupe quand il évoque la renaissance de La Tuilerie et connait mieux que quiconque – lui l’enfant du quartier – le chemin parcouru ces dernières années. Une (r)évolution qui n’a rien d’un long fleuve tranquille.
7 millions investis depuis 2013
Passons sur les premières années post-industrielles du lieu qui ont vu les arrivées successives du magasin But, à la fin des années 1970, donnant une nouvelle vocation à La Tuilerie, pour ne retenir que l’installation du Gymnase Fitness Club (GFC) sur 2 600 m², au début des années 1990, et toujours solide fer de lance avec ses 2 500 abonnées et 300 visiteurs au quotidien. Si la fermeture de la Maison de la céramique, en 2002, aurait pu constituer un sérieux coup d’arrêt au développement de La Tuilerie, elle aura servi, a contrario, de catalyseur. Plutôt que de baisser les bras, Rémi Lesage décide en effet « d’investir, comme nous le faisons dans l’industrie, pour revitaliser le site ». Un investissement XXL qui frôle les 7 millions d’euros, depuis 2013. Cinq ans plus tard, les résultats sont visibles et La Tuilerie se réinvente un destin pour s’affirmer comme un « lieu de vie dédié aux services, à la restauration, à la culture et aux loisirs. »
Loyers modérés et accompagnement des entreprises
Outre le GFC qui fait le bonheur des sportifs, les près de 15 000 m² de surface du bâtiment « totem » historique ont trouvé preneur. En marge du restaurant asiatique Buffet Royal en rez-de-chaussée, une dizaine d’enseignes – aux profils variés – se partagent les locaux (de l’agence immobilière, en passant par une société de surveillance ou un centre de bronzage), aux côtés des studios de Radio ECN, autre locataire historique. Derniers arrivés, le 1er octobre dernier, les 35 salariés du bureau d’études de l’entreprise Rector. « Plutôt que de construire un nouveau bâtiment sur notre site de la rue de Hirtzbach, on a fait le choix d’investir un plateau disponible dans un bâtiment hautement symbolique pour nous, souligne Rémi Lesage. De manière générale, nous pratiquons des loyers modérés pour les entreprises installées à La Tuilerie. Nous sommes également là pour les accompagner et les soutenir en cas de difficultés. C’est inscrit dans notre ADN d’entrepreneur. »
Art contemporain avec Le Séchoir
Suite au départ de la Maison de la céramique, Remi Lesage cherchait à donner une nouvelle entité culturelle à La Tuilerie, faisant sens avec son activité historique. C’est chose faite depuis l’ouverture du Séchoir et de ses ateliers, dédiés à l’art contemporain. « Nous sommes encore à la recherche d’un ou deux céramistes pour qui nous proposons des ateliers totalement équipés », poursuit Patrick Betscha, attaché de direction chez Oscar Lesage Immobilier, en charge de la commercialisation du site.
Un Super U de 3 300 m²
Si le changement est radical au niveau du bâtiment central et de son annexe avec l’ouverture récente de GFC Foot indoor, il l’est encore davantage aux alentours immédiats. Après avoir racheté, puis rasé les anciens entrepôts du transporteur Heppner et fait tomber les murs de feu Troc 68, Oscar Lesage Immobilier dispose d’une emprise de 20 000 m² pour donner corps à ses nouveaux projets. Dans les cartons depuis cinq ans, le magasin U-Express de la rue de Pfastatt se déploie, depuis le 24 octobre dernier, sur 3 300 m² et devient Super U. Dans le même temps, juste à côté, un bâtiment de 2 800 m² sort de terre. Sur une première moitié de surface, il accueillera, d’ici la rentrée 2019, un nouveau pôle médical comprenant médecins généralistes, spécialistes, infirmières, kinés (…) et une pharmacie de 400 m². « Nous espérons aussi accueillir une crèche. Nous sommes en pleine commercialisation des espaces », souligne Patrick Betscha. L’autre moitié du bâtiment sera, elle, dédiée à un restaurant, un bureau de tabac et des services de proximité.
« Pas vocation à concurrencer le centre-ville »
Enfin, sur une emprise de 7 000 m², située à l’arrière du site, le long des voies ferrées, des réflexions sont en cours pour réaliser un espace dédié aux loisirs. Et que cela soit dit : « La Tuilerie n’a ni vocation à concurrencer le centre-ville, ni le marché de Mulhouse, explique Rémi Lesage. L’idée est bien de proposer un nouveau lieu de vie au sein du quartier, situé à deux pas de Dornach et de DMC. Avec 14 000 véhicules par jour, la rue Josué-Hofer est un axe à fort potentiel. » Cette revitalisation du secteur est aussi porteuse d’emplois. Toutes activités confondues, ce sont aujourd’hui quelque 120 personnes qui y travaillent. Un chiffre qui pourrait doubler demain lorsque l’ensemble du site sera opérationnel.
Renseignements : patrick.betscha@groupe-lesage.fr
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