31 janvier 2018 à 12h54 par Marc-Antoine Vallori 0
Mademoiselle K : « J’assume tout ! »
31 janvier 2018 à 12h54 par Marc-Antoine Vallori0
On l’imaginait écorchée vive et c’est une Mademoiselle K (presque) sereine qui s’est confiée à M+, avant son concert de ce jeudi 1er février au Noumatrouff.
Depuis la sortie de votre album « Ça me vexe » en 2006, que de chemin parcouru… C’est qui Mademoiselle K, en 2018 ?
Je suis toujours dans le paysage musical et vraiment contente d’être là ! J’ai pu continuer à sortir des albums, ce qui n’est pas toujours gagné, vu le contexte : c’est de plus en plus difficile de gagner sa vie avec ses chansons. Depuis mes débuts, chaque album est une totale remise en question. Il faut, qu’à chaque fois, j’ai des choses à raconter, faire des chansons pour faire des chansons ne m’intéresse pas. J’ai un parcours en conséquence, jusqu’à parfois changer radicalement comme lorsque j’ai sorti un album en anglais (Ndlr : « Hungry Dirty Baby » en 2015.)
Un album qui ne vous a pas valu que des amis dans l’industrie musicale et vous a amené à l’auto-production…
Je n’irai pas jusque-là (rires). C’est juste qu’après être partie vivre plusieurs mois à New York puis à Londres, je voulais vraiment faire un album en anglais. Au départ, ma maison de disques était partie pour me suivre avant de me dire : « Mademoiselle K, tu fais du rock en français. En chantant en anglais, tu fais une erreur, tu vas perdre ton public ! » La maison de disques raisonnait sur des aspects marketing et économiques et moi, je voulais juste faire de la musique. Je ne regrette pas mon choix : écrire en anglais, bosser l’accent… Tout cela m’a servie, y compris lorsque je suis revenue à l’écriture en français, comme dans mon dernier album. Les sonorités du chant n’auraient pas été les mêmes. J’ai l’impression d’être revenue à la maison, après un grand voyage.
Dans « Sous les brûlures, l’incandescence intacte », titre de votre dernier album, vous parlez beaucoup de vous et notamment de votre rupture sentimentale. Vous avez davantage envie de vous raconter qu’auparavant ?
J’ai toujours aimé dire les choses de manière très frontale dans mes albums mais avec de la poésie comme dans le titre « On s’est laissé » où je chante « Je vais me coucher dans le champ des ahuris », puis de manière plus cash « Je vais faire l’amour à des statues pour oublier ». Après, il est clair que je n’aurai jamais balancé à mes débuts une chanson comme « J’ai pleuré ». Il était hors de question d’apparaître comme ça. Maintenant, j’assume complètement : il m’arrive de pleurer et je n’ai plus peur du ridicule et du regard des autres. La rupture amoureuse est le fil rouge de cet album, avec des titres rock, pop, électro, voire même folk. Et encore une fois, j’assume tout !
Comment réagit votre public, qui a d’ailleurs participé au financement de votre album ?
J’ai lancé une campagne de financement participatif et le public a suivi. Les 20 000 euros demandés ont été réunis en 12h. C’était un message très positif avant de sortir ce nouvel album, en septembre dernier. Ça donne une énergie collective à cet album sur lequel d’ailleurs j’ai fait un morceau « Pour aller mieux » fait de témoignages d’amis, de proches, de moins proches et même de mon ex, autour d’une question : « Qu’est-ce qu’on fait pour aller mieux ? » Il en ressort vraiment une énergie collective sur cet album.
Et sur scène, ça donne quoi ?
Ça se passe très bien. On joue des titres du dernier et de l’avant-dernier album essentiellement, avec toujours « Jalouse » pour le final. C’est un morceau que j’aimerai toute ma vie. Je me souviens toujours d’où il vient quand j’étais encore chez ma mère, avec ma petite pédale-sampleur, à le jouer et à tripper en imaginant le balancer partout. Ce morceau marche toujours autant, où qu’on le joue. Avec le temps, j’ai progressé, je chante mieux, ma voix a changé, elle traduit aussi mon évolution intérieure. On propose sur scène un set équilibré avec des titres très rock qui envoient et des titres plus pop. C’est un vrai bonheur de faire des concerts !
Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori
Mademoiselle K, jeudi 1er février à 20h au Noumatrouff. + d’infos sur www.noumatrouff.fr
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