En s’imposant samedi soir chez ses dauphines de Béziers (3-1), les volleyeuses de l’Asptt Mulhouse ont conquis leur deuxième titre de championnes de France. Entretien avec Magali Magail, manager général du club.

On vous imagine heureuse, au lendemain de cette victoire ?

Oui vraiment ! Ça met de la joie dans cette période si particulière. Ce titre est une superbe récompense pour toutes les joueuses, le staff mais aussi les partenaires et bénévoles. Il fait suite à une saison forte en émotions et spéciale, car sans play-offs.

« Transformer une matière noble en un métal précieux »

Comment expliquez-vous cette saison exceptionnelle ? Sentiez-vous que le titre était dans vos cordes, dès le début ?

On faisait clairement partie des quatre-cinq équipes prétendantes au titre. On a fait une première partie de saison où l’on gagnait, tout en sachant que l’on avait une grande marge de progression avec notre jeune équipe. Par exemple, quand on a perdu contre Béziers au mois de décembre, on savait que Béziers était déjà à son meilleur niveau, contrairement à nous, qui avions encore de la marge. Ça s’est vérifié par la suite. Après Noël, nous avons survolé le championnat. Ce titre, c’est le résultat d’un bon recrutement, du talent des joueuses et de leur volonté de progresser. François Salvagni, notre coach, a réussi à transformer une matière noble en un métal précieux ! Maintenant, ça fait trois saisons que nous sommes premières à la fin de la saison régulière, ne l’oublions pas. Ce titre est donc mérité !

Cette saison a été naturellement marquée par la crise sanitaire et l’absence de public. Comment palie-t-on cette absence, quand on est sportif de haut niveau ?

Pour un sportif, jouer devant personne, c’est comme un comédien qui se produit devant une salle vide, c’est  difficile. Au départ, c’était horrible mais au fil du temps, on s’est malheureusement habituées. Mais le plus terrible, c’est de ne pas pouvoir partager ce titre et notre joie avec le public et les supporters, comme on avait pu le faire lors de notre premier titre en 2017, place de la Réunion. Dimanche, il n’y avait personne pour nous accueillir à notre retour de Béziers à l’EuroAirport. Quand on est sportif de haut niveau, on a envie de donner des émotions et de recevoir en retour, là, c’est frustrant.

« Objectif doublé »

Vous sentez-vous bien dans votre costume de manager général du club, deux saisons après votre prise de fonction ? (Ndlr : préalablement, Magali Magail a été le coach de l’Asptt durant 14 saisons)

Oui, c’était vraiment un choix de ma part. De plus, nous ne nous sommes pas trompés dans le recrutement du coach et des joueuses. Je me sens donc parfaitement bien, même si la crise sanitaire est là depuis ma prise de fonction et que tout le travail réalisé avec les partenaires est à l’arrêt. Comme tout le monde, j’ai hâte de retrouver une vie normale !

Votre titre conquis, il vous reste à finir le championnat (deux matchs), avant que ne se profile la phase finale de la Coupe de France, les 24 et 25 avril à Mulhouse. Objectif doublé ?

C’est clairement l’objectif ! Ça fait quatre ans que l’on perd en demi-finale de Coupe de France. C’est une épreuve que l’on n’a jamais remportée, donc oui, on souhaite tout faire pour la gagner d’autant plus que la phase finale se déroule chez nous, au Palais des sports de Mulhouse. Avant cela, il reste deux matchs de championnat à gagner. Même s’il n’y a pas d’enjeux, c’est une question de fierté de les remporter et de ne compter qu’une seule défaite cette saison. Pour les filles, l’heure est donc à savourer encore un peu leur titre, récupérer émotionnellement, puis de se remettre au travail… Le sport de haut niveau, c’est un éternel recommencement !

Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori

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