11 février 2022 à 17h14 par Christophe Schmitt 4
Moins de pesticides pour préserver la qualité de l’eau
11 février 2022 à 17h14 par Christophe Schmitt4
Limiter au maximum l’utilisation de produits phytosanitaires pour préserver au mieux la ressource en eau potable : c’est l’objectif de la Ville de Mulhouse et de son service de l’Eau, qui ont récemment signé un contrat d’engagement avec une exploitation agricole.
Toujours soucieuse de garantir une eau de qualité, la Ville de Mulhouse mène actuellement des travaux de renouvellement d’une conduite principale du réseau d’eau potable (lire notre article). En amont, au niveau des puits de captage, des actions sont également menées, afin de réduire au maximum les risques de pollution, et notamment d’origine agricole. C’est dans ce cadre qu’une Obligation réelle environnementale a été signée, fin 2021, entre la Ville et la SA Tuileries Oscar Lesage, propriétaire d’environ 45 hectares de terrain, exploités par la ferme OLAGRI.
Conversion en agriculture bio
« L’obligation réelle environnementale (ORE) est un dispositif qui permet de passer d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique, pour limiter les risques de pollution au niveau des puits de captage », explique Maryvonne Buchert, adjointe au maire déléguée à l’Eau. Les terrains concernés, à savoir 17 hectares appartenant à la Ville (et loués à l’exploitation agricole) et 45 hectares à la SA Tuileries Oscar Lesage, sont situés dans un périmètre rapproché voire immédiat d’un puits de captage, situé à deux pas de la Cité du train, au lieu-dit Hirtzbach. Dans le cadre de ce contrat, la SA Tuileries Oscar Lesage s’engage à convertir son activité en agriculture biologique pour une durée de 20 ans, en contrepartie de quoi la Ville de Mulhouse lui verse 93 000 euros hors taxes, dont 80% sont pris en charge par l’Agence de l’Eau Rhin Meuse.
« Changement de paradigme »
« Ici, il va y avoir du maïs, du blé et de l’orge, qui seront convertis en bio à partir de mai 2022. Beaucoup de choses seront faites mécaniquement et manuellement, il n’y aura plus de traitement », explique Henri Perroy, gérant de la ferme OLAGRI, de sa filiale OLBIO ainsi que du domaine agricole de Heimsbrunn. Pour moi, c’est un challenge, ça m’intéresse de promouvoir ce type d’agriculture et c’est un changement complet de paradigme ! » Un changement d’autant plus important que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment évalué les risques sanitaires liés à la présence de pesticides dans l’eau destinée à la consommation, en caractérisant la présence de résidus du pesticide S-Métachlore.
700 contrôles par an
Et il s’avère que l’un de ces résidus, le Métachlore ESA, est présent dans l’eau issue des captages de la Doller, à une concentration oscillant entre 0,2 et 0,3 microgramme par Litre, soit plus que le seuil de qualité fixé par l’Anses, à 0,1 microgramme par Litre. « Ces valeurs sont très faibles, rassure Emmanuel Cantele, responsable de la Direction de l’environnement et des services urbains de la Ville. Il faut les comparer avec la valeur sanitaire à partir de laquelle il y a un impact potentiel pour la santé, qui s’élève à 510 microgrammes par Litre. » « Nous avons le souci d’avoir une eau et un service de l’Eau de qualité et avons l’obligation de garantir l’accès à l’eau et de protéger cette ressource, rappelle le maire de Mulhouse, Michèle Lutz. Le suivi de l’eau est constant, avec plus de 700 contrôles par an. L’eau peut être consommée, sinon on aurait eu des instructions très sévères de la part de l’Agence régionale de santé ! »
Une démarche bio qui devrait porter ses fruits
« Tant qu’on est sur des valeurs faibles et sans danger, on continue de distribuer l’eau, poursuit Emmanuel Cantele. Ce sont des traces, il y en a aussi dans les sols et dans l’air. » Le chef du service Eau et travaux de la Ville, Denis Parmentier, complète : « Nous avons fait une demande de dérogation auprès de la Préfecture, qui nous permettra de poursuivre la distribution normalement. Avec ce qu’on va notamment faire ici, sur les sols, en arrêtant de mettre des produits, on va voir des résultats assez rapidement, d’autant plus que les puits ne sont pas profonds ! »
Qualité de l’eau qui passe par des kilometres de canalisations de plomb avant d’arriver au robinet mdr.
Le réseau de la Ville ne comporte pas de conduites en plomb, elles sont en fonte avec un revêtement intérieur en ciment. Les branchements sont en polyéthylène majoritairement, en acier pour les plus anciens.
Sans blague? Et les tuyauteries vieillissante d’habitation sont aussi en acier ou en fonte avec du ciment, ptdr.
avec stokamine on va pourir la totalité de la nappe phreatique sauve qui peut