Nouveaux groupes scolaires, dispositif pour élèves perturbateurs, renforcement de l’équipe des Atsem dans les écoles maternelles… Le point à l’aube de la rentrée scolaire qui verra, lundi 2 septembre, 10 900 enfants prendre le chemin des écoles publiques mulhousiennes.

La rentrée se profile : lundi 2 septembre, 10 900 élèves (4 000 en écoles maternelles et 6 900 en écoles élémentaires) – des effectifs stables au regard de l’année précédente – vont (re)prendre le chemin des écoles publiques mulhousiennes. « L’école est l’une de nos priorités, la question de l’éducation est cruciale », souligne le maire Michèle Lutz. Une ambition politique qui se traduit dans les faits à travers le Plan écoles, impulsé en 2012, fort d’un budget de 90 millions d’euros. « Le but est d’offrir un cadre propice aux apprentissages et les meilleures conditions d’accueil pour les élèves et les équipes éducatives. Ça passe par la rénovation et l’entretien du patrimoine scolaire et la construction de nouvelles écoles », poursuit le maire.

Groupes scolaires : ouvertures à Bourtzwiller, puis aux Coteaux

En chantier depuis 2022, le nouveau groupe scolaire Victor Hugo à Bourtzwiller accueillera, lundi, 195 élèves (maternelle, élémentaire et classe passerelle), incluant des classes dédoublées. Un accueil périscolaire (110 places), destiné également aux enfants de maternelle, ouvrira ses portes. Restera encore à aménager les espaces extérieurs et le parking, d’ici le printemps 2025.

Aux Coteaux, ce ne sont pas un mais trois nouveaux groupes scolaires, soit 1 500 élèves au total, qui vont voir le jour, pour une enveloppe de 47,5 millions d’euros dans le cadre du Programme de renouvellement urbain, soutenu par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). « Un vrai travail d’équipe mené avec l’Etat, l’Éducation nationale, la communauté éducative, les parents et les habitants, qui avaient été invités à se prononcer sur les noms donnés aux futurs groupes scolaires. » Le groupe scolaire Simone Veil devrait ainsi ouvrir à l’automne, le groupe Claire Roman en février 2025, alors que le groupe scolaire Hélène Burger (en lieu et place de l’actuelle école Matisse) devrait être livré pour la rentrée 2027. Lire également notre article consacré aux chantiers de l’été.

Élèves perturbateurs : des réponses avec Ambitions Mulhouse

« Mulhouse est une terre d’expérimentation, on le voit encore avec le dispositif Ambitions Mulhouse (lire notre article), fruit d’un travail de fond mené avec les acteurs de l’éducation, qui est une réponse ou un début de solution pour les élèves perturbateurs, mais aussi pour les autres élèves et l’ensemble de la communauté éducative », commente Michèle Lutz. Un nouveau dispositif de lutte contre le décrochage scolaire qui n’a rien d’un gadget, avec quelque 700 élèves repérés comme perturbateurs sur les près de 11 000 que comptent les écoles maternelles et élémentaires mulhousiennes. C’est pour eux qu’ont été imaginés 11 projets d’expérimentation, comme autant de « boîtes à outils » : sessions de formation de médiation par l’animal pour les enseignants, aménagements d’espaces, équipe pluridisciplinaire mobile (…) et jusqu’à la prise en charge médicale des enfants avec un pédopsychiatre. « Plusieurs échanges ont permis d’élaborer un plan d’actions sur cinq ans, pour un montant de 37 millions d’euros, auxquels s’ajoute une dotation de 7 millions d’euros, versée par la Banque des Territoires. On est vraiment dans l’expérimentation et on dressera un bilan. Une première expérimentation a avorté à Marseille, mais je crois énormément à ce dispositif pour s’attaquer à la racine du mal et ce, dès le plus jeune âge », précise le maire.

Les maternelles aussi !

« Les 3-6 ans sont notre priorité, les 43 écoles maternelles ne sont pas oubliées. Ce sont des écoles de proximité : 75% d’entre elles comptent un maximum de six classes, souligne Chantal Risser, adjointe au maire déléguée à l’Education. L’obligation de scolarisation des enfants à trois ans, depuis 2019, et le dédoublement de classes de grande section, depuis 2021, changent clairement la donne en termes d’organisation dans les écoles. » La Ville de Mulhouse a donc décidé de revoir sa copie notamment en renforçant le nombre d’Atsem avec, depuis la rentrée 2023, la création de postes pour accompagner le dédoublement des classes de grande section. Cette année scolaire, le nombre total passe de 165 à 178 Astem fixes positionnés dans les classes. « Pour cette rentrée, toutes les petites et moyennes sections bénéficieront d’une Atsem par classe et le ratio sera d’une Atsem pour deux classes de grande section. C‘est important pour les enfants comme pour les enseignants, précise Chantal Risser. Nous proposons de nombreuses formations pour les Atsem, dont un certain nombre avec les enseignants. »

Les 11 Classes passerelles, soit 300 places, qui s’adressent désormais aux enfants de 2-3 ans qui ne fréquentent pas de structures collectives d’accueil (Ndlr : en raison de la scolarité obligatoire des enfants, dès 3 ans), sont maintenues. « Même si le maintien des Classes passerelles représente un coût important, la préscolarisation est un vrai enjeu », poursuit l’adjointe au maire. Enfin, toujours en direction des petits bouts, les 14 médiatrices scolaires, qui œuvrent à « créer ce lien indispensable entre l’école et les familles », interviendront désormais également dans les écoles maternelles.

Actions !

Si les écoles riment, pour la Ville, avec entretien et rénovation du bâti, dispositifs visant à la réussite scolaire et ouverture à la culture, aux sports, à l’environnement, à la nature avec l’Ecole du dehors notamment, ou encore à la citoyenneté avec les Classes de ville, une nouveauté, qui a vu le jour début 2024, est reconduite cette année scolaire. Et non des moindres puisqu’elle s’attaque au mal du siècle quand ils sont mal utilisés : les écrans. Dans le cadre des Classes de ville, 22 classes de CP participeront ainsi au dispositif « Mon écran sans moi » sur deux journées complètes. Une manière de montrer aux enfants qu’il y a une vie derrière les écrans. Tout un programme…

Conclusion de Michèle Lutz et de Chantal Risser, qui mettent l’accent sur l’excellence du partenariat avec l’Éducation nationale et l’ensemble des partenaires : « À Mulhouse, nous mettons tout en œuvre, et depuis le plus jeune âge, pour la réussite des enfants dans les écoles publiques ! »