Améliorer le parcours de soins des patients en leur offrant une réponse adaptée, tout en désengorgeant les services d’urgence. C’est l’objectif du dispositif du Service d’accès aux soins « Urgences santé », mis en place par le Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA), l’association SAS 68 Libéral (association de la partie libérale du Service d’accès aux soins) et l’Association départementale de l’organisation de la permanence des soins (ADOPS).

Votre médecin traitant ou son remplaçant sont absents ? Si vous avez un besoin de soins urgent ou un doute sur la gravité de votre situation, contactez Urgences santé, en composant le 15 ! Depuis novembre 2023, le Centre 15 du Samu 68 du GHRMSA propose un Service d’accès aux soins, soit six postes de régulation supplémentaires pour recevoir les demandes de médecine générale et de soins non programmés. « Nous souhaitons éviter que le patient se retrouve dans un dédale incompréhensible et diminuer la pression d’activité sur les services d’urgences, en partant du principe que ces derniers accueillent 10 à 15% de cas qui relèvent de la médecine générale », confie le docteur Marc Noizet, chef du service SAMU-SMUR-Urgences du GHRMSA.

Les patients orientés selon leurs besoins

Concrètement, chaque appel au 15 est réceptionné par un assistant de régulation médicale, qui qualifie et oriente les demandes, vers un médecin régulateur urgentiste pour les urgences vitales, ou vers des opérateurs de soins non programmés et des médecins régulateurs généralistes, pour les besoins de soins non programmés. Ces derniers évaluent la situation médicale du patient, lui fournissent des conseils médicaux et l’orientent, si nécessaire, vers des professionnels de santé, qui réservent des créneaux à ce dispositif. Pour répondre à cette demande, une équipe d’une quarantaine de médecins régulateurs, en activité ou retraités, et de cinq opératrices de soins non programmés a été constituée. « Depuis l’ouverture d’Urgences santé, la partie libérale prend 2 500 à 2 600 appels par mois, en journée et le samedi matin, ce qui représente 30% des appels au 15 sur ces horaires », confie le docteur Rachel Champenier, directrice du SAS 68 Libéral.

L’avantage de ce nouveau dispositif réside notamment dans le fait qu’il offre une solution unique aux patients, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. En semaine de 20h à 8h, le samedi après-midi et le dimanche, ce sont les médecins régulateurs de l’Association départementale de l’organisation de la permanence des soins (ADOPS) qui prennent le relais. « Il est important de pouvoir répondre aux demandes de soins qui ne pourraient pas attendre la prise en charge par le médecin traitant, sans pour autant avoir besoin d’un plateau médical, explique le docteur François-Xavier Schelcher, président de l’ADOPS 68. Dans 40% des cas, un conseil médical est suffisant pour répondre à la demande des patients. 30% sont orientés vers un médecin de garde ou la Maison médicale de garde, et nous avons la possibilité d’envoyer un médecin à domicile pour les personnes à mobilité réduite. »

« Offrir le bon soin au bon moment »

« Nous avons la chance d’avoir une vraie collaboration entre la médecine de ville et l’hôpital, salue Marc Noizet. On travaille dans l’intérêt commun pour permettre à chaque patient d’avoir un parcours de soins qui réponde à ses besoins. » « Et d’offrir le bon soin au bon moment, complète le docteur Frédéric Tryniszewski, président du SAS 68 Libéral, qui se projette déjà vers l’avenir. Aujourd’hui, nous avons des dentistes présents le dimanche matin mais nous avons des projets pour étoffer cette plateforme de réponses. On espère avoir d’autres professionnels qui nous rejoignent, dans des domaines comme la psychiatrie ou la gériatrie, pour pouvoir apporter une réponse de spécialistes. »

Pas de téléconsultation

Accessible à tout moment en composant le 15, le service Urgences santé n’a pas vocation à remplacer les consultations chez son médecin traitant. « Il faut continuer à appeler son médecin, explique Rachel Champenier. Urgences santé n’est pas là pour prendre un rendez-vous, renouveler une ordonnance, ou demander un arrêt de travail. Ce n’est pas un service de téléconsultation mais bien de télé régulation ! » Un rappel utile, lorsque l’on sait que le Centre 15 du Haut-Rhin reçoit quelque 500 000 appels chaque année… « On est dans un système qui est sous forte pression, on a encore quelques années devant nous pour que la courbe s’inverse… Cette ouverture est arrivée au bon moment », conclut Marc Noizet.