A bientôt 21 ans, Ilona Bertapelle entame sa troisième saison de course automobile au volant d’une 208 racing cup. Entretien avec cette jeune pilote prometteuse.

Cette saison, vous participez aux rencontres Peugeot sport. Quelle sont les particularités de ce championnat ? 

Je fais la saison dans deux catégories : sprint, trois courses de 25 minutes, et endurance, 6h en relais avec mon partenaire Aurélien Renêt. La saison comprend six meetings de trois jours. Le vendredi est consacré aux essais et réglages de la voiture. Le samedi, j’enchaîne trois courses qualificatives de 25 minutes et une course d’une heure. Chacune de ces courses donne la place du pilote pour la course correspondante du dimanche.

Vous avez effectué la première course de la saison 2017 sur le circuit de Val de Vienne à Poitiers le 28 avril. Comment s’est-elle déroulée ?

J’ai eu un peu de mal pour les qualifications. Le dimanche, je me fais taper au premier virage dans les deux premières courses. Résultat : abandon sur la première et je perds 5 places sur la seconde, terminant 4e. C’est rageant… mais ça fait partie du jeu. La troisième course a été la bonne : je termine première de ma catégorie (Lionceau, moins de 21 ans – ndlr). Ça fait du bien de commencer la saison en gagnant ! L’an dernier, j’avais également gagné le Lionceau, mais sur l’avant dernière course de la saison. Pour le relais, nous avons terminé 3e à cause d’une pénalité. Mais nous avons fini à la première place dans la catégorie Lionceau. On a montré à tout le monde qu’on peut gagner cette année. Il y a énormément de monde et le niveau est très élevé. a se joue à chaque fois à quelques dixièmes entre les dix premiers.

En attendant votre prochaine course le 2 juin, comment vous préparez-vous ?

Je m’entraîne sur simulateur de pilotage à la Fonderie, face à l’université. On retrouve vraiment les sensations de la route. Je complète par une préparation physique et mentale : tenir une heure en relais, en faisant 40 tours au temps exact demande énormément de concentration. La boxe m’y aide, c’est un sport très dur.

Avec un grand-père deux fois vainqueurs aux 24 heures, une maman championne de France et d’Europe de rallye, votre famille est une habituée des circuits. Comment le vivez-vous : atout ou pression ?

C’est un atout, car mon nom est connu. Mais c’est aussi une pression, car je suis la « fille de ». Les Bertapelle ont prouvé qu’ils ont un bon coup de volant, à moi de continuer et de montrer qu’on a notre place dans un baquet. Et quand on est une fille, il faut faire ses preuves deux fois plus !

Justement, les filles sont peu nombreuses dans le milieu. Comment le vivez-vous ?

J’ai toujours été la seule fille dans les championnats. Mais cette année nous sommes deux ! Quand on a 20 ans, qu’on part dans les premiers et qu’on a 50 mecs derrière, il y a une pression ! J’ai pris des coups ces deux dernières années. Mais c’est le jeu.

Parallèlement à la course, que faites-vous ?

Je viens d’avoir mon BPJEPS sport automobile, qui permet d’être moniteur pour les stages découverte, sécurité routière… sur circuit ou sur route.
Cela fait des années que j’aide maman dans l’entreprise familiale qui propose des stages de pilotage. Maintenant, je peux monter dans les véhicules ! J’ai fait ma première séance la semaine dernière.

Travail, course automobile, recherche de sponsors, vous reste-t-il du temps pour vos amis ?

Ma passion me prend beaucoup de temps mais je prends du plaisir à ce que je fais. Je n’ai pas besoin d’avoir 200 copines. Les 3-4 amies que je vois et qui me suivent me suffisent. Elles me soutiennent et m’encouragent et je suis fière, quand je gagne, de pouvoir leur offrir ma coupe !

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