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23 juillet 2021 à 15h46 par 6 210 0

Tattoo Valentin : 25 ans et toujours rock’n’roll !

Tattoo Valentin : 25 ans et toujours rock’n’roll ! | M+ Mulhouse
Tattoo Valentin : 25 ans et toujours rock’n’roll ! | M+ Mulhouse

Tattoo Valentin : 25 ans et toujours rock’n’roll !

23 juillet 2021 à 15h46 par 6 2100

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Temps de lecture : 5 minutes

1996-2021 : Tattoo Valentin souffle ses 25 bougies d’existence dans ses locaux historiques de la rue de la Loi. Coup de projecteur sur ce salon de tatouage à l’âme joyeusement rock’n’roll. 

Voilà 25 ans que vous êtes dans la place, Valentin, ça vous fait quoi ?

Ça me fait surtout prendre conscience que le temps file. Il y a tellement d’eau qui a coulé sous les ponts et pourtant tu te dis que tes débuts, c’était hier, en plus dans ce même local de 25 m² de la rue de la Loi, d’abord sous le nom de Tattoo Mania Studio (Ndlr : qui trône toujours sur la devanture), puis désormais Tattoo Valentin. J’aime ce lieu… Les gens viendront peut-être un jour en pèlerinage ici ! (rires)

Qu’est-ce qui vous a amené à devenir tatoueur ?

Un concours de circonstances ! Après l’Armée, j’ai travaillé huit ans dans le privé dans le contrôle qualité, comme technicien en génie mécanique. Je suis tombé malade et j’ai dû me réorienter en 1995. Je suis allé me faire tatouer au salon de Vincent Baudry à Colmar et en sortant de là, je me suis dit : voilà ce que je veux faire ! Il est vrai que je dessine et je peins depuis toujours, c’est ce que je fais encore en tant que tatoueur. Comme je ne suis pas du tout un bon musicien, il me restait le tatouage pour exercer un métier que je souhaitais marginal, mais au demeurant honnête.

« Je suis détendu mais je prends mon métier très au sérieux ! »

Catherine Kohler

Comment avez-vous débarqué rue de la Loi ?

En feuilletant l’ancien journal de petites annonces Le PAM, je suis tombé sur ce local. J’ai rencontré la propriétaire qui m’a regardé, de la tête aux pieds, quand je lui ai parlé d’ouvrir un studio de tatouage. Les tatoueurs n’étaient pas légion à l’époque. Elle m’a dit qu’elle ne voulait pas de motos garées devant la boutique H24… Dès mon installation en 1996, j’ai tout de suite adoré cette rue, j’ai sympathisé avec les voisins et la mayonnaise a pris immédiatement. Je suis arrivé en pleine période de développement du tatouage avec, par exemple, la sortie, en septembre de cette même année, du premier magazine spécialisé en France. Mis à part Tattoo Martial, il n’y avait pas grand monde à Mulhouse à l’époque pour se faire tatouer. Au départ, je n’étais même pas dans les Pages Jaunes, c’est le bouche-à-oreille qui m’a fait connaître et grandir.

C’est quoi la recette pour durer ?

Question difficile, ce serait plus aux clients d’y répondre ! Ce qui est sûr, c’est que suis un stakhanoviste du travail, j’ai toujours bossé du matin au soir. Quand j’ai débuté, il fallait que je sois bon, que je m’accroche. J’ai appris sur le tas au contact des autres, je me souviens avoir passé des heures à observer les tatoueurs lors de conventions en Allemagne et en Suisse. Si je suis détendu et rock’n’roll, je prends mon métier très au sérieux ! Et surtout, j’aime ce que je fais. Mon métier, c’est d’abord la rencontre des gens, avec certains qui se racontent en cinq minutes, d’autres dont je connais à peine le son de leur voix. C’est ce qui fait la richesse de mon métier, qui est basé sur la confiance avec chaque client. Enfin, j’ai un très bon comptable depuis mes débuts, c’est capital pour réussir !

N’avez-vous jamais eu envie de partir de Mulhouse ?

Absolument pas, j’aime cette ville et cette rue de la Loi avec tous ses bistrots et restaurants aux alentours. En principe, quand quelqu’un pousse la porte du salon, c’est qu’il m’a cherché et n’est pas là par hasard. Quand je vois un nouveau client débarquer, ça m’épate toujours. J’en ai vu défiler chez moi des générations, c’est à la fois magnifique et ça montre que je vieillis. Quand je vois un gamin qui me dit : « Tu as tatoué ma mère et elle m’a interdit d’aller ailleurs que chez toi ! », je trouve ça juste génial !

« Je tatoue en moyenne 1 200 personnes par an »

Catherine Kohler

Une idée du nombre de personnes que vous avez tatouées ?

Bien sûr ! Bon an mal an, je tatoue en moyenne 1 200 personnes… Mais au-delà des chiffres, encore une fois, j’aime profondément ce que je fais. Sans me prendre la tête plus que ça, certains parfois me disent ou m’écrivent que le tatouage a changé le regard qu’ils portent sur eux-mêmes et leur vie. Quand j’y pense, je trouve cela incroyable, c’est émouvant !

Parmi vos clients, des rencontres marquantes ?

Très sincèrement, il y en a plein et beaucoup de mes clients sont devenus de vrais amis. Je vais vous en raconter une plus marquante tout de même… Un jour, je tatoue une fille. Le lendemain, je la rencontre au bar de l’ancienne discothèque La Salle des coffres. Je lui offre un verre, en tout bien tout honneur, par pure politesse. Résultat : ça fait aujourd’hui 19 ans que je suis avec Déborah, ma compagne, et tout a commencé ici, dans ce salon ! Une vraie belle histoire…

Avec la déco et du heavy metal diffusé en continu, votre salon est joyeusement rock’n’roll…

Absolument ! C’est ma marque de fabrique. Tant pis pour ceux qui n’aiment pas cette musique, ils peuvent toujours prendre des écouteurs (rire). Le samedi 29 mars 1981 très exactement, à l’âge de 17 ans, je suis allé voir Motörhead au Palais des sports de Mulhouse. Ce concert m’a bouleversé et ça me suit depuis ! Le rock’n’roll fait partie de ma personnalité, je ne peux clairement pas faire semblant ! Si on vient chez moi pour se faire tatouer, on y vient aussi pour discuter, échanger, boire un verre, tout en écoutant de la musique. La vie quoi !

Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori

Tatoo Valentin, 14, rue de la Loi. 03 89 56 53 65 – Facebook.com/valentin.tattoovalentin

Cultissime

  • Un livre. « Un ouvrage de Fred Vargas que j’adore. Sinon, en ce moment, je lis « Le Livre sans nom » qui raconte les histoires de Bourbon Kid. C’est tout ce que j’aime avec du rock’n’roll, des vampires, des zombies… J’avoue aussi avoir lu au moins trois « Podium » de Yann Moix, ça me fait à chaque fois hurler de rire ».
  • Un concert. « J’ai reçu un jour un billet pour aller voir Metallica avec un pote. Même si je n’étais pas fan, j’ai joué le jeu et la, je dois reconnaître que j’ai reçu une baffe. Metallica a peut-être même détrôné Iron Maiden à la deuxième place de mon classement, qui fait de Motörhead l’incontournable numéro 1. »
  • Un film. « C’est le seul dont je me suis fait tatouer l’affiche : « L’Exorciste » de William Friedkin. C’est plus qu’un film d’horreur, c’est une chronique sociale, avec une ambiance si particulière. Dans un autre registre, j’adore « La leçon de piano ».
  • Un spot mulhousien. « À Mulhouse, on a de la chance d’avoir plein de lieux différents, mais s’il faut en ressortir un, je dirais les « Jeudis du parc ». On a même acheté une couverture pour y aller, c’est dire… Sinon, j’adore L’Hardivin et Les Domaines qui montent, deux super endroits.
  • Un groupe mulhousien. « Les rockeurs d’Electrik Yakuza, j’adore ! Ça fait longtemps que je ne les ai pas entendus d’ailleurs. »
  • Un tatoueur mulhousien. « J’ai toujours beaucoup aimé le travail de Martial, on a travaillé 20 ans, côte à côte, sans anicroche. »

 

 

 

 

 

 

 

 

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