Reprise du restaurant panoramique, acquisitions de logements, installation d’un service municipal, lancements d’études… Au chevet de la Tour de l’Europe, la Ville poursuit ses efforts pour redonner toute l’attractivité à ce symbole fort de Mulhouse, qui culmine à 107 mètres.  

La Tour de l’Europe n’a pas encore retrouvé toutes ses couleurs, mais l’engagement de la Ville de Mulhouse depuis 2022 (lire notre article), dans ce dossier hautement symbolique, permet d’entrevoir des éclaircies pour demain et, surtout, de restaurer l’indispensable confiance pour se projeter.

Le restaurant pourra à nouveau tourner

Fermé depuis une décennie et propriété de la Ville depuis 2019, le restaurant panoramique de la Tour de l’Europe devrait rouvrir ses portes, d’ici fin 2025. C’est du moins le vœu formulé par Alain Couchot, premier adjoint au maire. Après plusieurs semaines de démolition du plancher en béton injecté par le dernier exploitant en date et d’évacuation, fin 2023, de 70 tonnes de gravats (300 000 euros de travaux, lire notre article), le restaurant a retrouvé son aspect originel et, bonne nouvelle, le mécanisme du plateau tournant fonctionne. « Il faudra changer le moteur, mais le restaurant pourra à nouveau tourner, souligne le premier adjoint au maire Alain Couchot. La Ville lance un appel à projet pour la création d’un nouveau concept de restauration « Lifestyle », ouvert du matin au soir et proposant, au fil de la journée, petit-déjeuner, déjeuner, dîner, salon de thé, lounge bar… »

La Ville se positionne sur les ventes forcées

Autre annonce en lien direct avec les difficultés financières de la copropriété (270 lots, dont 75% d’appartements et 25% d’entreprises) qui avait amené la Ville à demander la désignation, par le juge, d’un administrateur judiciaire provisoire (Ndlr : cabinet AJAssociés) : l’acquisition de logements pour lesquels les propriétaires sont en procédure de ventes forcées (près de 30 lots en 2024). « La Ville va acquérir deux lots (moyennant 20 000 et 25 000 euros, hors frais de notaire) d’ici la fin de l’année, après approbation du conseil municipal de ce jeudi 26 septembre. Elle se positionnera également sur cinq autres lots mis en vente forcée, dans la semaine, précise Alain Couchot. L’idée est d’enchaîner sur une opération de portage amenant la Ville à se positionner, (en direct ou/et via des structures publiques ou parapubliques) au regard de sa capacité budgétaire, sur des ventes forcées d’appartements pour constituer un bloc de lots, voire un plateau entier, en vue d’être cédés, par la suite, à un opérateur privé. » Objectifs de la démarche : sécuriser la copropriété en garantissant le paiement des charges et des appels de fonds pour les travaux, tout en assurant une occupation conforme des lots.

Un service municipal à terme

« Le contexte n’est pas favorable, rappelle le premier adjoint au maire, avec une copropriété en difficulté avec des dettes importantes, qui s’élèvent à 1,7 million d’euros pour un 1 million d’euros de budget annuel, liées principalement aux charges inhérentes aux immeubles de grande hauteur, la crise énergétique n’arrangeant pas les choses ». Pour montrer l’exemple et l’attachement de la Ville à la Tour de l’Europe, un service municipal devrait s’installer, à terme, dans certains appartements acquis par la Ville. « Il faut pour ça que les appartements s’y prêtent, en disposant idéalement d’un plateau. C’est une volonté politique forte que d’ouvrir un service public dans la tour ! » Par ailleurs, la Ville ne désespère pas de trouver un investisseur pouvant intervenir à grande échelle. « On estimait, il y a deux ans, la nécessité d’investissement privé autour de 13 à 15 millions d’euros. Il faut trouver le partenaire qui croit suffisamment dans l’avenir de la tour, d’où l’intérêt de donner de la confiance. Cela passe par l’engagement de la Ville, aux côtés des copropriétaires, pour lui redonner de l’attractivité… »

Enfin, à 50 ans passés, la Tour de l’Europe va faire l’objet de plusieurs études portant sur la rénovation de la façade, les réseaux (eau et électricité) et le pied de l’édifice. Ce dernier fera l’objet d’une étude urbaine, confiée à un paysagiste conseil, qui s’articulera avec le programme de développement des mobilités douce en cours à Mulhouse.