12 mars 2019 à 12h18 par Marc-Antoine Vallori 2 555 1
Une convention pour « booster » l’artisanat
12 mars 2019 à 12h18 par Marc-Antoine Vallori2 5551
Œuvrer ensemble au développement de l’artisanat. Tel est l’objectif de la convention tripartite signée par la Chambre de métiers d’Alsace, la Ville de Mulhouse et m2A.
« Quand l’artisanat gagne, c’est l’ensemble du territoire qui progresse ! Cette convention est importante, voire vitale » Lundi soir, à l’heure de signer la convention tripartite de développement et de promotion de l’artisanat avec la Ville de Mulhouse et m2A, Bernard Stalter, président de la Chambre de métiers d’Alsace (CMA), avait le sens de la formule.
4 431 entreprises artisanales
Car si tous les acteurs reconnaissent le rôle de proximité et le poids de l’artisanat dans l’économie locale avec, toutes activités confondues, quelque 4 431 entreprises artisanales à l’échelle du territoire de l’agglomération mulhousienne, tous s’accordent aussi à décréter l’urgence de donner un coup d’accélérateur au secteur, notamment sur les questions de l’apprentissage chez les jeunes et du dossier sensible de la transmission d’entreprise.
Apprentissage dating en 2020 ?
Et le président de la CMA d’étayer : « Il n’y a que 7% de jeunes apprentis, côté français, contre 23% en Allemagne, nous devons inciter la jeunesse à s’investir dans cette voie. Pourquoi ne pas imaginer, par exemple, un « Apprentissage dating » à Mulhouse en 2020 avec la Ville, m2A et l’ensemble des organisations professionnelles ? On sait aussi que certains métiers se raréfient, à l’image des tapissiers-décorateurs (Ndlr : une dizaine sur le territoire de l’agglomération mulhousienne), et 26 % des chefs d’entreprises artisanales prendront leur retraite dans les 10 ans à venir, ce qui pose la question de la succession. »
26 % des chefs d’entreprises artisanales prendront leur retraite dans 10 ans
Le décor planté, la convention d’une durée de trois ans signée symboliquement dans les locaux de Nicolas Burgermeister, tapissier-décorateur, entreprise familiale mulhousienne ouverte depuis 1970 -, vise justement à engager un programme d’actions en faveur du maintien et du développement de l’artisanat pour insuffler « une dynamique, en travaillant main dans la main », comme l’a souligné Fabian Jordan, le président de m2A. Concrètement, les trois signataires s’engagent à « faciliter les conditions d’installation des entreprises artisanales mais aussi à favoriser les nouvelles dynamiques économiques et promouvoir la richesse et la diversité de l’identité artisanale mulhousienne » (lire ci-dessous).
« Filière d’excellence »
« L’artisanat est une filière de l’excellence, a martelé le maire de Mulhouse, Michèle Lutz. Nous y portons une attention particulière avec Nathalie Motte, adjointe en charge de l’Attractivité commerciale. La création de l’Office du commerce et de l’artisanat dans le cadre de Mulhouse Grand Centre est aujourd’hui la porte d’entrée de tous les porteurs de projet désireux de s’installer à Mulhouse, qui y trouvent une adresse unique et l’ensemble des réponses pour les accompagner. »
Une convention, trois engagements majeurs
Faciliter les conditions d’installation des entreprises artisanales
- Mieux connaître et observer l’artisanat local
- Développer l’Office du commerce et de l’artisanat mulhousien
- Favoriser une offre foncière et immobilière dédiée à l’artisanat
Favoriser les nouvelles dynamiques économiques des artisans et des territoires
- Agir pour la transition digitale des artisans
- Faciliter l’accès à la commande publique
- Aider à la montée en compétences des artisans et de leurs collaborateurs
- Encourager l’éco-responsabilité des artisans
Promouvoir la richesse et la diversité de l’identité artisanale mulhousienne
- Développer le tourisme de découverte économique
- Accompagner la transmission d’entreprises artisanales pour sauvegarder les savoir-faire
Les artisans sont avant tout des femmes et des hommes de métier. Un frein important à la pérennisation de leur activité, est leur propre développement personnel et professionnel comme chef d’entreprise, puis comme dirigeant lorsque des collaborateurs rejoigne l’entreprise. Avoir une posture managériale adaptée à ses équipes afin qu’ils atteignent leurs objectifs, tout en préservant les relations humaines afin de garder la dynamique, c’est un savoir/un savoir-faire/un savoir-être que peut d’artisans ont acquis lors de leur formation initiale. Cet équilibre entre exigence et bienveillance est certainement la clé du succès de l’entreprise, mais également une action efficace pour attirer et fidéliser la nouvelle génération, à la recherche de sens et de valeurs dans leur parcours professionnel. De plus, nombreux artisans ont arrêté de prendre des apprentis tout simplement parce qu’ils ne savait pas comment « les gérer ». Travailler sur le savoir-être et sur le savoir-faire managériales des artisans et des dirigeants de TPE est donc un levier performant pour développer leur marque employeur.