Tous les mardis, de 11h à midi, des élèves de 5e, 4e et 3e du collège Villon se retrouvent au club informatique de l’établissement. Cette année, leurs enseignants leur ont concocté un défi de taille : créer un jeu vidéo de toutes pièces, en lien avec les Jeux Olympiques.

L’année passée, ils ont programmé des petites voitures autonomes. Cette année, les élèves du club informatique du collège Villon se sont lancés dans la conception et la réalisation d’un jeu vidéo, en lien avec les Jeux Olympiques. « Nous nous sommes répartis par groupes de deux ou trois élèves pour partager le travail, expliquent Salsabila, Nina et Assia. Une équipe a créé le fond, la scène du jeu, une autre a conçu les questions, d’autres se sont chargées du déplacement des joueurs. » Le principe du jeu est plutôt simple : le joueur doit répondre à des questions sur les JO pour faire avancer un coureur sur une piste d’athlétisme. Le but est d’enchaîner le maximum de bonnes réponses en un minimum de temps, pour devancer un deuxième coureur sur la ligne d’arrivée.

Programmation et intelligence artificielle

Sur le papier, cela peut sembler simple, du moins du point de vue de l’utilisateur. Du côté de nos jeunes concepteurs, on a dû se creuser les méninges pour que le jeu soit fonctionnel et ludique. « Nous avons utilisé Scratch, un logiciel de programmation par blocs, avec plusieurs variables et un système de conditions : si la réponse est juste, le personnage avance, sinon, il reste sur place, expliquent les élèves. Nous avons également utilisé Gemini, l’intelligence artificielle de Google, pour créer les questionnaires à choix multiples ! » Toujours en cours de développement, le jeu va être affiné, avant d’être publié sur le site intranet du collège.

S’approprier la logique

« Le but est que les élèves s’approprient la logique de programmation d’algorithmes pour résoudre des problèmes. C’est demandé au brevet pour les élèves de 3e, qui pratiquent la programmation par blocs en cours de mathématiques et de technologie », expliquent Saïd Rouba et Christian Doebelin, respectivement professeur de sciences et de technologie. « L’avantage est qu’il n’y a pas besoin d’apprendre un langage, mais uniquement de comprendre la logique, éclaire Sandrine Lovisa, responsable d’une équipe de développeurs chez Orange, partenaire du club informatique. Avec Scratch, c’est facile, ils prennent des boîtes et les mettent dans un certain ordre… Mais derrière, le langage de programmation, c’est du Python ! »

Un partenariat avec Orange pour aller plus loin

« La plupart des élèves qui participent au club informatique n’ont pas d’exemple de personnes qui ont suivi des études supérieures dans leur entourage, on veut leur ouvrir l’esprit et leur donner des perspectives », poursuit Saïd Rouba. Le partenariat noué depuis trois ans entre le collège et Orange permet aux élèves d’aller encore plus loin. « On souhaitait avoir des contacts avec des professionnels qui leur parlent de leur métier, poursuit l’enseignant. Madame Lovisa vient présenter son métier aux élèves, certains vont faire leur stage chez Orange, à Belfort… » Les locaux belfortains de l’opérateur télécommunications, accueillent notamment un laboratoire qui travaille sur le réseau et la propagation des ondes, ainsi que sur l’intelligence artificielle et la data. « Dans nos métiers, on n’a pas beaucoup de filles, poursuit Sandrine Lovisa. Si on veut les amener vers des métiers scientifiques, c’est maintenant qu’il faut agir, c’est pourquoi je leur présente tous nos métiers. Ce club est aussi un bon endroit pour leur montrer qu’il est possible d’accéder aux métiers techniques ! » Et les professeurs de conclure : « Quel que soit leur niveau, tous les élèves qui participent apportent quelquechose au projet ! »