Réunis lors d’un conseil municipal commun, les maires de Mulhouse et de Freiburg-im-Breisgau se mobilisent contre la fermeture provisoire de la ligne ferroviaire Mulhouse-Müllheim, qui permet de relier les deux villes, de part et d’autre du Rhin.

Distantes de seulement 50 km, les villes de Mulhouse et Freiburg-im-Breisgau entretiennent depuis de nombreuses années une coopération transfrontalière riche, avec des actions communes dans de nombreux domaines : culture, emploi et formation, conseils municipaux communs, transports… (Lire notre article)

Réunis au Conservatoire de Mulhouse, lors d’un conseil municipal commun, jeudi 12 octobre, les élus mulhousiens et fribourgeois ont abordé de nombreux sujets tels que l’urbanisme, la coopération transfrontalière en matière de culture, de tourisme ou de formation, les villes intelligentes… Un sujet a particulièrement dominé les débats de ce 15^e conseil municipal commun : la fermeture provisoire de la ligne ferroviaire Mulhouse-Müllheim, depuis le 21 août et jusqu’au 9 décembre, en raison d’un manque de personnel, nécessitant le remplacement des trains par des cars. Une décision qui intervient alors même que le service sur la ligne était déjà dégradé et que le prix des billets a augmenté de 30% au 1^er août.

Un courrier commun face à la fermeture de la ligne

Le maire de Mulhouse, Michèle Lutz, et le maire de Freiburg, Martin Horn, ont co-signé un courrier à l’attention du vice-président aux Transports de la Région Grand-Est :

« À travers le présent courrier, nous tenons à exprimer notre étonnement et notre vive déception face à la décision de la SNCF, le 21 août dernier, de supprimer la circulation de trains sur la ligne Mulhouse – Müllheim. Au regard d’un manque de personnel, le tronçon serait exclusivement desservi par bus et ce, jusqu’au 9 décembre prochain au moins.

Nous considérons que c’est inacceptable et nous nous élevons d’autant plus vigoureusement contre cette décision que nous avons eu connaissance de défaillances en termes de régularité de cette alternative.

Au-delà des réserves concernant cette mesure de remplacement, il convient également de souligner les augmentations sensibles des tarifs dès le début du mois d’août. Cela a pour effet d’accentuer encore davantage le déficit d’attractivité de ce tronçon.

La liaison ferroviaire Mulhouse-Müllheim a été mise en service en 1878. Elle relie aujourd’hui deux agglomérations que sont Mulhouse en Alsace et Freiburg-im-Breisgau comptant respectivement plus de 250 000 habitants et distantes l’une de l’autre de seulement 50 km. La réouverture de cette liaison pour le transport de voyageurs en 2012 s’est accompagnée de grands espoirs.

Avec cette réactivation, les échanges entre les deux métropoles voisines de part et d’autre du Rhin devaient se trouver facilités tant pour les frontaliers que pour les étudiants, de même que pour les déplacements de plus longue distance (avec une liaison TGV au départ de la gare de Mulhouse et son pendant, le ICE en gare de Freiburg).

Par ailleurs, cette offre devait répondre à un objectif de réduction des flux de circulation routière à travers le développement de l’alternative ferroviaire dans une optique de durabilité tout en favorisant le marché transfrontalier entre les villes de Mulhouse et de Freiburg.

Tous les efforts politiques communs engagés de longue date pour cette liaison ferroviaire essentielle à notre région, à travers des mesures coûteuses de remise en état de la ligne, ainsi que l’adaptation des équipements notamment en véhicules électriques bi-systèmes, se trouvent ainsi dramatiquement contrecarrés par la fermeture temporaire de la ligne.

Comme par le passé, elle garde une portée symbolique forte pour l’avenir de notre partenariat et pour la coopération transfrontalière dans l’espace du Rhin supérieur avec de nombreux échanges, tant sur le plan économique que culturel. Elle constitue à cet égard un socle important pour l’amitié franco-allemande.

Les Villes de Mulhouse et de Fribourg exigent que la SNCF revienne rapidement sur la fermeture de la ligne en veillant dans l’intervalle et a minima à la diffusion de l’information à l’ensemble des voyageurs du service de remplacement, tout en garantissant sa fiabilité. » Affaire à suivre…